Lisbonne est parvenue ce matin à placer un peu plus de 1 milliard d'euros sur les marchés obligataires. Les investisseurs étaient une fois encore au rendez-vous comme en témoigne une demande représentant 2,3 à 2,6 fois l'offre. Mais à quel prix. Les 550 millions d'euros de titres à six mois, échéance octobre 2011, ont été émis à un taux moyen de 5,117%. Quant aux obligations à un an, pour un montant de 455 millions, elles ont été adjugées à 5,902%.
La précédente émission à un an du Portugal remonte au 16 mars dernier. Si le taux de couverture était légèrement inférieur, à 2,2, le taux accordé alors l'était davantage encore, à 4,33%. Soit une envolée de près de 160 points de base en seulement trois semaines. Quant au taux à six mois consenti cette fois-ci, il est supérieur de 213 points de base au taux accordé lors d'une émission comparable le 2 mars dernier.
Entre-temps, le Portugal a, il est vrai, plongé dans la crise politique. Le premier ministre José Socrates, devant le refus du Parlement d'avaliser de nouvelles mesures d'austérité, a démissionné le 23 mars dernier. Les élections législatives anticipées n'auront lieu que le 5 juin prochain. Et les marchés s'interrogent toujours sur la capacité du pays à faire face à ses échéances d'ici là, tandis que les agences de notation, tour à tour, dégradent la note du Portugal. Moody's est ainsi passé de A3 à Baa1 mardi. Selon Reuters, les banques portugaises, prêtes à cesser de se porter acquéreurs de titres de dette souveraine, feraient pression auprès de la banque centrale pour que Lisbonne contracte de toute urgence un crédit-relais.
En fin de matinée, sur le marché obligataire, les taux portugais étaient stables, voire se détendaient très légèrement à l'image du taux à 5 ans en retrait de 6 points de base à un niveau malgré tout exorbitant de 10,08%.
Le Portugal emprunte à six mois à 5,117%
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