L'économie japonaise essaie tant bien que mal de redémarrer

Côté commercial, le Japon voit ses exportations de produits frais à l'étranger subir des contrôles renforcés, voire interdits au nom de la sécurité alimentaire. Côté industriel, le pays redémarre progressivement ses activités, en particulier dans le secteur clé de la construction automobile, mais pâtit des pénuries d'électricité directement liées à la production nucléaire.
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Alors que le ministère indien de la Santé avait décrété mardi une interdiction des importations de tous les produits japonais par crainte de contamination radioactive à la suite de l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, le ministère indien du Commerce a levé cette interdiction vendredi. "Il a été décidé qu'une suspension totale des produits alimentaires japonais n'était pas justifiée à l'heure actuelle. Nous surveillerons la situation chaque semaine", a expliqué un responsable du ministère du Commerce. "Nous demanderons aux autorités japonaises de fournir un certificat prouvant que les produits alimentaires importés n'ont pas de contamination radioactive" ajoute-il.

Contrôle plus strict pour les produits alimentaires exportés vers l'Europe

Une position semblable à certains pays qui contrôlent strictement le niveau d'irradiation des cargaisons en provenance de l'archipel. L'Union européenne, qui a instauré un "contrôle systématique" des aliments japonais à la demande de la France, a décidé vendredi d'appliquer des normes plus rigoureuses sur le niveau de radioactivité toléré pour les produits du pays. Lors d'une réunion à Bruxelles, des experts des 27 pays de l'Union ont accepté une décision ayant pour objectif de baisser le niveau maximum acceptable d'éléments radioactifs, et ainsi de s'aligner sur les sévères normes japonaises. Ils font l'objet, depuis le 24 mars, d'un examen au départ du Japon et à l'arrivée en Europe.

Cependant, les contrôles menés des deux côtés n'auraient mis en évidence que des niveaux "négligeables" de radioactivité, affirme la Commission européenne. Le Canada a déjà annoncé un tel renforcement de vigilance fin mars. Et la Suisse exige des déclarations des autorités japonaises "attestant que le produit a été récolté ou transformé avant l'accident" du 11 mars.

D'autres pays donc la Chine et les Etats-Unis sont encore plus stricts

Plusieurs stricts d'autres pays, comme la Chine, Taiwan, Singapour, l'Australie, la Russie et les Etats-Unis, ont préféré purement et simplement suspendre les importations de produits provenant de certaines régions du Japon, et notamment des 12 préfectures jugées à risque. L'Australie a été un des premiers pays à s'inquiéter et à cesser ses importations de produits laitiers, des fruits et légumes, de produits de la mer et de viande. Une interdiction qui risque de se pronlonger, d'autant plus que le nouveau séisme qui a touché l'Archipel jeudi soir a provoqué des débordements d'eau radioactive dans une autre centrale nucléaire, celle d'Onagawa, comme l'a annoncé vendredi la compagnie d'électricité Tohoku Electric Power, exploitante de la centrale.

En revanche, dans le pays, certaines activités reprennent, comme la construction automobile, représentative de l'état de l'industrie japonaise, tant le secteur dépend de nombreux fournisseurs. Outre les pénuries de composants et de matériaux essentiels, l'industrie souffre de la perturbation des transports, la désorganisation des circuits logistiques ou encore les coupures d'électricité.

Du mieux pour les constructeurs automobiles

Le numéro un mondial du secteur, Toyota reprend petit à petit la production, en particulier la construction de modèles hybrides dans son usine du centre . Il va tester la remise en production de ses autres unités du 18 au 27 avril, date à laquelle débute de la "Golden Week", semaine où s'enchaîne les jours de congés. Pour après, le groupe affirme n'avoir rien décidé.
Objectifs modestes également pour Honda qui espère avoir relancer l'activité sur l'ensemble de ses sites lundi prochain, mais à un rythme de production réduit de moitié par rapport à la normale.

Grâce à l'aide de ses fournisseurs, Nissan s'en sort mieux, et pense reprendre une production normale dès la mi-avril, n'étant pas obligé de puiser dans ses stocks. Pour l'ensemble de l'industrie, le point noir reste la chute de la production d'électricité, directement liée au nucléaire. La centrale de Fukushima alimentait en énergie les quelque 35 millions d'habitants et les entreprises de la région de Tokyo, d'où provient près de 40% de la production industrielle du pays. Au total, une douzaine de réacteurs nucléaires ainsi que plusieurs centrales thermiques ne fonctionnent pas, et l'arrêt pour certains, probablement à la centrale de Fukushima, sera définitif.
 

Commentaires 2
à écrit le 10/04/2011 à 6:59
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Qui voudrait à présent acheter une voiture ou du matériel plus ou moins irradié ? Près de la moitié de la production industrielle du Japon se fait autour de Tokyo donc dans la zone où les radiations ont été les plus élevées. Le Japon pourra difficile...

à écrit le 09/04/2011 à 3:17
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