Les Russes réagissent sans passion à l'affaire DSK

Les liens entre le FMI et la Russie sont plutôt distendus.
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"C?est au tour du sauveur de devoir être sauvé", s?amuse ce lundi le quotidien Kommersant, qui résume ainsi l?attitude des commentateurs russes sur l?affaire DSK. Le monde politique n?a pour l?instant pas réagi et le sujet n?a pas inspiré les éditorialistes d?une presse se limitant à traiter les développements factuels. Le quotidien d?affaires Vedomosti entame une réflexion approfondie sur les conséquences économiques de l?affaire ("l?arrestation du patron du FMI gêne la décision sur le sort de la Grèce et du Portugal"), mais sans voir de conséquences pour la Russie. Personne ne songe dès à présent à avancer des noms de candidats pour la succession au poste de directeur du FMI. Seul quotidien populiste, Moskovski Komsomolets rappelle que Moscou s?était opposé au choix de DSK. "Seule la Russie a vu assez loin en 2007 en avançant une candidature alternative à Strauss-Kahn, en la personne du directeur de la banque centrale de la République tchèque. Personne, ni même les Tchèques, n?a soutenu ce candidat. Et c?est bien dommage".

 

Globalement, la presse russe réagit de manière dépassionnée à l?affaire. C?est d?une part lié au fait que le patron du FMI n?est pas connu pour avoir développé des liens étroits ni avec Vladimir Poutine, ni avec Dmitri Medvedev. L?attention de Moscou envers le FMI a fortement diminué au cours des années 2000, alors que le budget russe était inondé de pétrodollars. A la rigueur, le Fonds était perçu comme un rival agissant sur des pays en difficulté comme l?Ukraine ou la Biélorussie, traditionnellement dans la sphère d?influence de Moscou. D?autre part, il faut souligner que la Russie est un pays où il est inimaginable qu?un simple employé puisse porter préjudice à la carrière d?une personnalité de premier plan, sans qu?il y ait derrière un complot ourdi au plus haut niveau. En outre, le droit de cuissage reste encore largement répandu...

 

Rossiiskaïa Gazeta, le journal officiel appartenant au Kremlin, sous le titre "Monnayeur et sexuel", ironise sur une situation ô combien paradoxale, où "une femme de ménage de New York est capable de priver la France de candidat aux présidentielles". Pour la petite histoire, rappelons que Vladimir Poutine avait dit en 2006 à Ehoud Olmert, faisant référence au président israélien Moïshe Katsav suspecté de viols, "passez lui le bonjour ! Nous avons appris qu?un était un vrai homme. Il a violé dix femmes, je n?aurais jamais imaginé cela. Il nous a tous surpris et nous l?envions tous !"

Commentaire 1
à écrit le 16/05/2011 à 20:32
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Comme si tout le monde devait s'arrêter de respirer dès qu'il y a une affaire louche en France ! Si cela devait être le cas, on mourrait tous rapidement d'asphyxie :-)

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