Restructuration de la dette grecque : Berlin change son fusil d'épaule

Le ministre allemand des Finances a assuré dans un entretien au Handelsblatt que la restructuration de la dette grecque aurait des conséquences encore plus dramatiques que l'effondrement de Lehman Brothers.
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Ce n'est pas l'un des membres de la Banque centrale européenne, fermement opposés à la restructuration de la dette grecque et dont les commentaires se sont durcis ces derniers jours, qui a tenu ses propos. Mais le ministre de Finances allemand, Wolfgang Schäuble, au quotidien économique allemand Handesblatt. Pour lui, une restructuration pourrait provoquer une ruée des créanciers de la Grèce pour récupérer leur argent et donc précipiter le défaut. Or une faillite de la Grèce pourrait avoir "des conséquences encore plus dramatiques que l'effondrement de Lehman Brothers".

La semaine dernière, celui-ci avait pourtant envisagé un allongement des délais de remboursement de l'aide internationale si les créanciers privés participaient. Une restructuration douce ou un reprofilage. Difficile pour les marchés de s'y retrouver dans ces conditions.

Ces derniers commentaires ne seront toutefois pas pour déplaire aux représentants de la BCE qui ont à maintes reprises ces derniers jours appuyé les risques d'une restructuration, appuyant tantôt le "scénario de l'horreur", tantôt la "catastrophe" ou "l'effondrement du système" encouru. La BCE a même abattu, ces derniers jours, sa carte maîtresse : la menace de ne plus accepter de titres de dette grecs en dépôt de garantie lors de ses opérations de prêts aux banques de la zone euro. Une menace réitérée aujourd'hui par Christian Noyer au micro de BFM.

"Tous les scénarios pour soutenir la Grèce n'ont pas encore été épuisés" assure Schäuble

Berlin tente-t-il d'éviter le conflit avec la BCE ? "Nous avons toujours été bien inspirés de respecter l'indépendance" de la BCE, déclare notamment Wolfang Schäuble au Handelsblatt. Et d'ajouter : "tous les scénarios pour soutenir la Grèce n'ont pas encore été épuisés" au sein de l'Union européenne. Reste que pour le ministre, "les mesures de disciplines budgétaires seules ne pourront pas résoudre les problèmes" du pays qui a besoin d'améliorer sa compétitivité. "Il faut une perspective de croissance à moyen et long terme".

De son côté, Christian Noyer a balayé le risque d'un effet domino menaçant la France dans la crise des dettes souveraines qui sévit actuellement en zone euro." Tous les cas sont différents. C'est facile pour les opérateurs de marché de dire 'c'est un effet domino, l'un tombera après l'autre', tout cela n'a pas de sens", a-t-il déclaré, citant les exemples grec, irlandais et portugais. "Cette assimilation est très factice."

Commentaire 1
à écrit le 20/06/2011 à 10:41
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De toutes façons à écouter les commentaires ici ou là, la cause est entendue. la Grèce va quitter la zone Euro où elle n'aurait jamais dû entrer. C'est une questions de mois. La planche à drachmes s'est sans doute remise en route. Suivront peut-être ...

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