Le FMI émet des réserves sur son soutien financier à la Grèce

Le Fonds monétaire international ne continuera à verser son aide la Grèce que s'il obtient des "assurances" que cet Etat est en mesure de lui rembourser les sommes prêtées. Mais John Lipsky, son DG par intérim, a précisé ce vendredi, qu'il n'était pas question d'imposer à Athènes une restructuration ou un reprofilage de sa dette.
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"Quand nous prêtons de l'argent, ce n'est pas moi qui le fais, ce sont tous les pays du monde qui prêtent à la Grèce. Nous ne prêtons jamais, et notre conseil d'administration ne nous laisse jamais prêter, quand nous n'avons pas l'assurance (...) qu'il n'y aura pas d'écart" entre ce qu'un Etat membre peut réunir comme financements et ses obligations. La directrice des Relations extérieures du FMI, Caroline Atkinson, a tenu a clarifié jeudi soir, la position du FMI après les déclarations de Jean-Claude Juncker. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro avait dit douter que la Grèce puisse prouver au FMI et à ses partenaires européens qu'elle aurait les financements nécessaires pour faire face à ses obligations dans les douze prochains mois.

"Nous, au FMI, nous engageons de l'argent quand nous avons travaillé avec un pays pour prendre les mesures qui permettent de combler cet écart, et quand nous voyons que d'autres financements sont disponibles", a expliqué la porte-parole de l'Institution. Et d'ajouter : "C'est comme cela que nous assurons la sécurité de l'argent de nos Etats membres". En revanche, il n'est clairement pas question pour le FMI de pousser Athènes à restructurer sa dette. C'est ce qu'a rappelé ce vendredi John Lipsky, directeur général par intérim dans une interview accordée à la chaîne de télévision CNBC : "Nous avons un programme en cours avec les autorités grecques, soutenu par nous-mêmes et avec nos partenaires européens, et ce programme n'envisage pas de restructuration de dette ni de reprofilage ni quoi que ce soit."

Des fonctionnaires du FMI discutent à Athènes depuis le 10 mai des conditions du versement de la cinquième tranche d'un prêt de 30 milliards d'euros accordé au pays en mai 2010. Jusqu'ici, la Grèce a touché 14,6 milliards d'euros.  "Il y a une mission sur le terrain, donc manifestement une partie de la discussion de la mission concerne l'ajustement (du budget grec, ndlr), et l'autre les financements, y compris le nôtre" a d'ailleurs souligné Mme Atkinson.

La Grèce étant incapable d'emprunter sur les marchés de la dette à moyen ou à long terme, ses besoins sont principalement comblés par le FMI et les autres bailleurs de fonds, ses partenaires européens.  "Il est clair que la Grèce fait face à des problèmes économiques difficiles" et que "les marchés financiers ne sont pas là où nous prédisions qu'ils seraient", a estimé la porte-parole. Le programme économique conçu pour la Grèce en 2010 prévoyait initialement un retour sur les marchés de la dette en 2012, qui paraît aujourd'hui très hypothétique.

"Nous apportons un financement. Maintenant, parfois, (...) il n'est pas adéquat ou possible pour le FMI lui-même d'apporter tous les financements. Nous intervenons pour en catalyser d'autres. Cela a été le cas pour la Grèce avec ses partenaires européens", a conclu la répresentante de l'institution dont Christine Lagarde pourrait devenir la directrice générale.

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