Les producteurs de légumes en ont gros sur la patate. La crise de confiance à l'égard des concombres se généralise aux autres légumes. Face à cette situation et à l'issue d'une réunion avec les ministres de l'Union européenne, le commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos a promis d'"essayer d'utiliser toutes les marges d'action" possibles pour aider les producteurs. Des marges d'action qu'il qualifie toutefois de "limitées".
Premiers touchés, les producteurs espagnols alertent sur les dégats irréparables qu'ils ont subis. Selon eux, "presque toute l'Europe" a brutalement cessé d'acheter leurs fruits et légumes en raison de la suspicion de présence de la bactérie E.coli sur leurs concombres avec pour conséquence des pertes de plus de 200 millions d'euros par semaine. Mais l'Espagne, premier producteur européen de concombre, n'est pas le seul à souffrir. Les Pays-Bas assurent avoir également vu leurs exportations de légumes vers l'Allemagne stoppées net mais avec de moindres pertes (10 millions d'euros par semaine environ).
In fine, le secrétaire d'Etat allemand Robert Kloos a déclaré que "les chutes des ventes affectent tous les producteurs de légumes en Europe".
Les Allemands moins formels sur l'origine de la contamination
En attendant, aucune certitude permet d'affirmer que la bactérie E.coli ayant provoqué une série de diarrhées mortelles -le bilan s'élève à 16 morts dont 15 en Allemagne- ne provienne vraiment d'Espagne. En effet, on ignore toujours si ces concombres ont été contaminés sur les lieux de production, durant leur transport ou sur les lieux de vente. Rosa Aguilar, ministre espagnole de l'Agriculture et de l'Environnement n'a d'ailleurs pas hésité à insister sur ce point lors de la réunion avec ses homologues européens.
En France, où trois cas ont été signalés, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a invité les autorités allemandes et espagnoles à la transparence. "Au début les autorités allemandes étaient formelles, aujourd'hui il y a des questions qui se posent de plus en plus, je veux savoir quelle est cette origine. Nous avons besoin d'une information d'une transparence totale de la part des autorités allemandes, mais aussi de la part des autorités espagnoles", a-t-il souligné sur France 2.