La bonne affaire pétrolière d'Obama

Comment les Etats-Unis vont réaliser près de 2 milliards de dollars de plus-value en cédant 30 millions de barils.
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Les Etats-Unis ont été moteurs dans la décision de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) de mettre sur le marché 60 millions de barils de pétrole, dans le mois qui vient. Car l'opération a un double impact positif pour l'administration Obama : en plus de peser sur les prix de l'énergie (le pétrole a chuté de 4% à 91,16 dollars depuis cette annonce), elle va quelque peu regarnir les caisses de l'Etat. Les Etats-Unis sont en effet chargés de vendre la moitié des barils, soit 30 millions. Ce qui les arrange bien. Les cinq dômes salins situés près du golfe du Mexique, où les stocks stratégiques sont conservés, non loin des principales raffineries du pays sont aujourd'hui saturés.

Selon le Strategic Petroleum Reserve, 726,5 millions de barils attendent dans ces grottes artificielles, sur une capacité de stockage totale de 727 millions. Soit de quoi satisfaire la consommation totale du pays durant 34 jours. Et la vente de 4 % de ce trésor de guerre sera juteux. Le prix moyen des barils conservés près de la Nouvelle-Orléans est de 28 dollars. Les stocks étant cédés au prix du marché, soit 90 dollars, les Etats-Unis engrangeront un bénéfice de 1,8 milliard de dollars en un mois.

Trop de stocks

Et l'opération pourrait se poursuivre, si l'on en croit le directeur exécutif de l'AIE. "Nous attendons la réaction du marché, et nous déciderons d'une nouvelle action d'ici 30 jours, si nécessaire", a assuré samedi Nobuo Tanaka, de passage en Chine. La mise sur le marché de stocks supplémentaires est donc clairement à l'ordre du jour, sans qu'il soit besoin que les stocks entamés soient reconstitués. "Les pays de l'OCDE ont aujourd'hui trop de stocks sur les bras par rapport à leur consommation déclinante", assure Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Même s'il s'agit d'une goutte d'eau par rapport aux 88 millions de barils engloutis chaque jour par la planète, les 2 millions de barils, que les pays de l'AIE vont mettre sur le marché jusqu'à la fin juillet, font plus que compenser la production perdue de la Libye.

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