Au Brésil, Marina Silva quitte le parti Vert

Marina Silva, qui avait créé la surprise en attirant 20 millions d'électeurs au scrutin présidentiel brésilien de 2010, annonce qu'elle quitte le Parti Vert après avoir échoué à organiser des élections internes.
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Il y a neuf mois, elle provoqua un tremblement de terre politique en réunissant 20 millions de voix au premier tour de l'élection présidentielle à la tête du Parti Vert brésilien. Marina Silva s'imposait alors comme une troisième option entre la gauche et la droite, une première dans l'histoire de la jeune démocratie brésilienne.

Ras-le-bol de la société civile face à un système politique dépassé, aspirations écologistes des classes moyennes urbaines et force des églises évangélistes dont elle est une fervente adepte, les explications du "tsunami vert" étaient nombreuses. Mais que faire de cet énorme potentiel ? Au second tour, Marina Silva refusa d'appeler à voter pour Dilma Rousseff, la dauphine de Luiz Inacio Lula da Silva, du Parti des Travailleurs (PT), ou pour son adversaire, le candidat de la droite José Serra. Elle voulait croire à une troisième voie.

Cette dernière vient de voler en éclats. Jeudi, Marina Silva a rendu sa carte du Parti Vert (PV). Elle n'a pas réussi à imposer l'organisation d'élections internes pour déloger une direction de parti plus connue pour sa capacité à négocier des postes dans les gouvernements de tous les niveaux (fédéral, régional et municipal) que pour ses préoccupations environnementalistes. Et de conclure : "ce n'est plus le temps du pragmatisme, c'est le temps des rêves".

Les présidentielles 2014 en ligne de mire

Appuyée formellement par plusieurs membres du PV, Marina le quitte pourtant presque seule. Ceux qui ont gagné un mandat sous l'étiquette du parti le perdraient en l'abandonnant. Pour l'heure, l'ex-sénatrice du PT, qu'elle a quitté en 2009 pour devenir la candidate des Verts, va se borner à diriger un mouvement baptisé provisoirement "Verts et Citoyenneté". L'objectif est de le transformer en parti, d'ici un an, avec, en ligne de mire, l'élection présidentielle de 2014.

Sans mandat, ni appareil politique, et refusant toute alliance avec le gouvernement de Dilma Rousseff, Marina Silva n'a plus que sa biographie, de conte de fées pour exister. Cette fille de la jungle amazonienne, analphabète jusqu'à seize ans avant de devenir historienne et se faire élire la plus jeune sénatrice de l'histoire du pays, rappellera qu'un soir d'octobre 2010, elle a su faire rêver 20% de l'électorat brésilien.

Commentaire 1
à écrit le 11/07/2011 à 12:58
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Chapeau bas. Une écologiste ne souffrant pas la compromission cela devrait en faire réfléchir quelques uns !!!

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