Harcelée par les marchés, l'Espagne entre dans une nouvelle ère politique

Le chef du gouvernement socialiste paie le prix de ses réformes économiques et anticipe les élections. Les conservateurs du PP partent largement favoris avec 14 points d'avance dans les sondages.
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José Luis Rodriguez Zapatero anticipe les élections législatives au 20 novembre prochain, au lieu de mars 2012.

Le chef du gouvernement affirmait jusqu'alors qu'il irait au bout de la législature pour mener à bien les réformes qu'il avait lancées. Dans ce contexte, l'adoption définitive par le Parlement la semaine dernière de la réforme des retraites a été décisive. Avec elle, Zapatero peut en effet se targuer d'avoir mis en oeuvre les principales mesures de rigueur annoncées en mai 2010 au début de la crise de la dette, sous la pression de l'Union européenne. Outre la réforme des retraites, il s'agit, notamment, de celles du marché du travail et du secteur financier. Le dirigeant socialiste estime ainsi avoir dégagé la voie au redressement économique. Celui-ci n'en est encore qu'au stade embryonnaire.

Reste, en septembre, à soumettre au Parlement d'autres projets, dont la réforme de l'impôt sur les sociétés que Zapatero a annoncée vendredi. En revanche, le budget pour 2012 sera de la responsabilité du futur gouvernement. Zapatero s'évite ainsi la lourde tâche de faire voter un projet probablement très rigoureux, exercice périlleux qui requiert le soutien, jamais gratuit, des partis régionalistes.

Incapacité à calmer les marchés

Conséquence de l'austérité, le déficit de l'État central a été sur les six premiers mois de l'année inférieur de 19 % à celui du premier semestre 2010. Le gouvernement s'estime donc en bonne voie pour tenir son objectif de réduction du déficit à 6 % du PIB en 2011. Il devra néanmoins compter sur les efforts d'austérité des régions. Or certaines d'entre elles, comme la Catalogne, ne respecteront pas le plafond de déficit de 1,3 % du PIB.

Malgré cette politique de rigueur, qui a coûté sa popularité à Zapatero, les marchés continuent de tester l'Espagne. Le chef de l'éxéxcutif a d'ailleurs annoncé sa décision le jour où Moody's a mis sous surveillance la note de la dette espagnole (son éet baissé celles de six régions espagnoles. Zapatero a voulu ainsi mettre fin à l'incertitude « économique et politique ».

Cette incapacité à calmer les marchés et le rejet croissant des Espagnols sont d'ailleurs les principales raisons invoquées depuis un an par le principal parti d'opposition le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, pour réclamer des élections anticipées. Selon un sondage de l'institut Metroscopia publié dimanche par El Pais, le PP remporterait le scrutin avec 44,8 % des voix contre 30,8 % seulement au PSOE dont la liste sera menée par Alfredo Perez Rubalcaba, Zapatero ne se représentant pas.

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