Les ultras du Tea Party mettent la pression sur les républicains

La position de John Boehner, le plus haut responsable républicain au Congrès, se fragilise à cause des divisions dans son camp.
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John Boehner est-il toujours l'homme de la situation ? Le président républicain de la Chambre des représentants a certes réussi la semaine dernière à faire adopter par la Chambre contrôlée par son camp son plan de relèvement en deux temps du plafond de la dette. Mais il a perdu en crédibilité, en ne parvenant pas à contrôler la fronde d'une trentaine d'élus ultraconservateurs. Faute de majorité, il avait dû repousser d'un jour le vote de son projet de loi, le temps de le modifier. Ses adversaires politiques ont sauté sur l'occasion pour dénoncer une capitulation devant « les extrémistes du Tea Party ». Dans son propre camp, certains ont même remis en cause son poste de « speaker ».

La tâche n'est pas aisée pour John Boehner. Avec l'émergence du Tea Party - et son entrée remarquée au Congrès en début d'année -, il doit en effet composer avec une franche radicale qui ne suit pas les codes et les règles traditionnels. « Les élus du Tea Party ont la capacité d'intimider beaucoup de républicains », explique Scott Lilly, du think thank « Center for American Progress ». Bien que relativement peu nombreux dans les allées de la Chambre des représentants, ils n'en demeurent donc pas moins incontournables. D'autant que leur poids médiatique est exacerbé par Fox News, la première chaine d'information des États-Unis. « Ils représentent des gens très riches prêts à payer cher pour s'offrir une influence politique », poursuit Scott Lilly.

Sentiment de paralysie au Congrès

Ces difficultés sont exacerbées par la cohabitation avec un président et un Sénat démocrates, qui implique une indispensable recherche du compromis. « Le compromis n'est pas une solution, c'est une perte de temps », rétorque Marco Rubio, le sénateur ultraconservateur de Floride. L'apparente incapacité de John Boehner à diriger sa propre majorité renforce le sentiment de paralysie au Congrès, un an et demi avant son renouvellement. Elle fragilise aussi sa position dans les difficiles négociations qu'il doit mener avec les démocrates.

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