Imiter, c'est aussi contrefaire, s'alarme le groupe Dyson

Le célèbre fabricant d'aspirateurs vient de gagner un procès « en imitation » contre une filiale allemande du conglomérat chinois TTI.
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Soulagement au siège de Dyson, le célèbre fabricant britannique d'aspirateurs « new look ». Le tribunal de commerce de Nanterre vient de reconnaître la société allemande Royal Appliance, propriétaire de la marque Dirt Devil et filiale du conglomérat chinois TTI, coupable de « concurrence déloyale et parasitaire ». Il s'agit d'une forme nouvelle de copie, tout aussi ravageuse, « l'imitation esthétique ». Les aspirateurs Dirt Devil, proposés par les circuits de distribution traditionnels, n'utilisaient pas en effet une technologie brevetée mais ses produits ressemblaient en tous poins à ceux de Dyson, y compris dans ses codes couleurs. Le tribunal a considéré que cet « ensemble d'imitations est le reflet de l'intention manifeste de Royal Appliance de provoquer la confusion chez les clients ». Et pour renforcer le trouble, Dirty Devil avait recours à la technique du « prix barré », autrement un prix officiel relativement élevé (gage de qualité) mais systématiquement « discounté » de 50 à 60 %. En juillet, le groupe avait également réussi à contraindre un distributeur allemand sur le Web à retirer de son catalogue un modèle de ventilateur Dyson contrefait. Depuis le lancement du ventilateur sans palme en 2009, le groupe britannique a dû se battre contre 100 copies... toutes originaires de Chine.

Ce n'est pas la première fois que Dyson a maille à partir avec le groupe TTI, qui développe une stratégie de marque sur une large gamme de produits de grande consommation à destination des marchés occidentaux, mais jusqu'ici sans succès. C'est pourquoi cette condamnation, assortie d'une amende de 200.000 euros (qui peut faire l'objet d'un appel), représente une victoire pour Dyson. « La contrefaçon, sous toute des formes, prend des proportions effrayantes en Chine », s'alarme Virginie Rescourio, « senior brand manager » chez Dyson. Plus inquiétant selon le groupe, et ce, malgré les paroles rassurantes des autorités chinoises - « la lutte contre la contrefaçon est un chantier en friche » -, la contrefaçon industrielle se professionnalise en Chine, notamment avec la technique du « reverse engineering » (étude du fonctionnement d'un produit) pour copier le moindre aspect d'une technologie brevetée. Toute la question est désormais de savoir si cette contrefaçon représente une étape du développement de la Chine ou le ressort même de son développement.

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