La presse américaine relativise la perte du triple A

La dégradation de la note de crédit américaine fait planer la menace d'une hausse des taux d'intérêt pour le gouvernement et les consommateurs. Mais, selon le New York Times, les risques restent faibles tant que les investisseurs continuent à acheter les bons du trésor américains.
Vue du Capitole, à Washington. Selon Barack Obama, la crise liée au plafond de la dette américaine a eu sur l'économie du pays un impact négatif qui pouvait être évité.

Les Américains doivent-ils s'inquiéter de la dégradation de la note de leur dette ? Vendredi soir, l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé la note de la dette souveraine des Etats-Unis à AA+. Cette décision marque une première historique pour l'économie américaine, qui bénéficiait depuis 1941 du triple A, la note maximale.

Comme l'évoquait le président Barack Obama dans un discours le 29 juillet, "une note plus basse résulterait potentiellement sur une hausse des taxes [...] sous la forme de taux d'intérêt plus élevés sur les emprunts immobiliers, les prêts automobiles, les cartes de crédit". De quoi semer la panique auprès des entreprises et des millions de consommateurs américains qui ont contracté des crédits à la consommation.

"Aucun effet de long terme"

En théorie, l'abaissement de la note de crédit des Etats-Unis, qui reflète une perte de confiance pour le paiement de la dette, aurait pour effet une hausse des taux d'intérêt pour le gouvernement et les consommateurs. En pratique, même si le risque d'une hausse est réel, les effets resteraient moindres.

Selon le New York Times, la dégradation de la note de crédit américaine n'aura "aucun effet de long terme sur les coûts d'emprunt". Les cas du Japon et du Canada, qui ont subi un abaissement similaire en 2009 et 1994, montrent que les taux d'intérêt peuvent augmenter de 0,5% à 1% sur le court terme pour revenir rapidement à leur niveau initial.

Impact psychologique

Le journal ajoute que le dollar et les bons du trésor américains restent une valeur sûre et un pilier du système financier mondial, et que les investisseurs continueront à acheter sur les marchés. En effet, ils sont plus réceptifs à "l'inflation ou la déflation, aux banques centrales et à la croissance économique, qu'aux propos d'une agence de notation". D'autant plus que Moody's et Fitch ont conservé leur note AAA.

Le risque d'une hausse des taux d'intérêt est minime, mais l'impact psychologique de la décision de Standard & Poor's est majeur. C'est un coup de massue portée au prestige de la puissance américaine déjà affaiblie depuis la crise financière de 2008. Le ralentissement de la croissance, le chômage qui reste au-dessus de 9% et le difficile accord sur le plafond de la dette ont créé les conditions pour que la note AA+, qui n'est pas dramatique en soi, suscite l'inquiétude chez les consommateurs et les entreprises.

Commentaires 4
à écrit le 09/08/2011 à 15:48
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Un mauvais feuilleton policier avec un bon et un gros méchant, flics tous les deux. Pour sa part Fitch (groupe français) s'est empressé de dire que concernant l'Amérique, tout allait bien .... sous-entendu, tant qu'il en est de même concernant la Fra...

à écrit le 09/08/2011 à 12:12
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Donc, la décision de S & P a blessé l'orgueil des USA. Excellent! Thérapie par l'humiliation. Quelque fois, c'est ce qu'il faut. Maintenant, il doivent réindustrialiser et curer leurs dettes.

à écrit le 09/08/2011 à 7:44
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Par quoi commencerai une bascule vers une nouvelle monaie de reference ? Les US rejoignent la vielle Europe dans le club des "enlisés politique"

à écrit le 08/08/2011 à 21:57
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Le New York Times (et les autres grands médias "reconnus") me font rire! Ils étaient les premiers à relayer les termes du chantage exercés par l'administration sur les républicains, et il faut bien le reconnaître aussi par la majorité des républicai...

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