Responsabiliser les traders à haute fréquence

L'usage d'algorithmes obligera à une transparence vis-à-vis du régulateur et à mettre en place un contrôle des risques.

Pratique dangereuse, systémique, car susceptible de démultiplier les dégâts d'un ordre erroné ou au contraire incontournable du fait de sa contribution à la liquidité : sur le trading à haute fréquence, Bruxelles n'a pas souhaité trancher, préférant le pragmatisme. Cette pratique de marché permise par des outils informatiques de plus en plus performants offrant la possibilité de saisir le moindre décalage de cours ne constituera pas une nouvelle catégorie sujette à des règles spécifiques. C'est l'usage d'algorithmes de trading qui fera la différence. Les opérateurs utilisant ces programmes informatiques de traitement des ordres de façon à en optimiser l'exécution devront se déclarer au régulateur, expliquer le fonctionnement et les objectifs de l'algorithme utilisé. Le régulateur, qui devra donc s'être entouré de nouvelles compétences, devra s'assurer que l'opérateur a bien mis en place des procédures de contrôle des risques et des coupe-circuits. Bruxelles entend ainsi établir un principe de responsabilité.

Obligation de liquidité

Le dispositif sera en outre renforcé par des mesures techniques, probablement du ressort de l'Autorité européenne des marchés financiers (Esma). Les opérateurs boursiers ne seront plus tout à fait libres de fixer eux-mêmes le « pas de cotation », c'est-à-dire l'écart minimum autorisé entre deux cotations pour une action. L'idée d'imposer un temps minimal de validité pour tout ordre entré dans le carnet d'ordres d'une Bourse n'a pas été retenue. Mais les utilisateurs d'algorithmes se verront imposer un ratio d'exécution minimum. Une manière d'éviter le flot d'ordres entrés, puis annulés. Et la manipulation de cours via le trading à haute fréquence (en abreuvant le marché d'ordres, afin de faire décaler les prix) sera interdite. Enfin, Bruxelles a décidé d'imposer une obligation de liquidité aux utilisateurs d'algorithmes, histoire de les obliger à rester dans les marchés même lorsque les conditions sont devenues adverses. Une manière de tirer les leçons du « krach éclair » survenu le 6 mai 2010 aux États-Unis, lorsque le Dow Jones avait dégringolé de plus de 9% en quelques minutes seulement. Les traders à haute fréquence s'étaient retirés du marché, participant ainsi à l'assèchement de la liquidité.

Commentaire 1
à écrit le 20/10/2011 à 17:15
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yaka simplement taxer (tobin?) chaque transaction et de façon exponentielle en fonction de la fréqunce et du nombre de transaction! ou pour ceux qui n'aiment pas les taxes, on limite à une transaction par minute . point barre!

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