Sommet de Bruxelles : Merkel impose l'Europe allemande

D'ici le sommet de mercredi, les Européens doivent finaliser les discussions entamées dimanche pour sortir de la crise de la dette. Grèce, banques, fonctionnement du FESF, gouvernance économique : c'est la vision allemande qui semble l'emporter à Bruxelles. Les banques européennes recevront environ 100 milliards annonce ce lundi François Baroin.
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En sortir, oui, mais comment ? Le round de négociations ouvert vendredi par les ministres des Finances de la zone euro se poursuivra au moins jusqu'à mercredi soir, où une nouvelle rencontre des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro est prévue, à Bruxelles. « Nous n'avons pas décidé, mais nous avons fait d'importants progrès », a expliqué dimanche Angela Merkel. « Nous voulons apporter des réponses communes, ambitieuses et durables », a surenchéri Nicolas Sarkozy.

L'accord qui pourrait être signé mercredi par les pays européens prévoira que les banques du continent seront recapitalisées à hauteur de 100 milliards d'euros, a déjà déclaré ce lundi le ministre français de l'Economie, François Baroin.

La négociation est rendue particulièrement délicate par l'entremêlement des différents sujets. Le deuxième plan d'aide à la Grèce, celui du 21 juillet, qui prévoit une plus grande participation du secteur privé, conditionne la recapitalisation des banques, laquelle dépend de la solution apportée à la crise de liquidité qui menace désormais l'Italie et l'Espagne. Pour être endiguée, cette contagion nécessite de renforcer le FESF, le fonds de soutien européen, ce qui ne peut se faire, prévient l'Allemagne, sans renforcer la discipline budgétaire, revoir profondément la gouvernance européenne et remettre le traité européen sur le métier. Signe d'une pression accrue sur les gouvernements des pays en difficulté, Silvio Berlusconi a été vivement tancé par la Commission, mais aussi l'Allemagne et la France, pour ne pas tenir ses engagements de rigueur et de réformes économiques.

Du côté des financiers, le lobbying s'organise. Josef Ackermann, patron de Deutsche Bank et président de l'International Institute for Finance, était à Bruxelles pendant le week-end pour parler des paramètres de la recapitalisation. Le directeur de l'IIF, Charles Dallara, a tenté de limiter la casse sur le défaut des obligations grecques. Un accord sur une décote de 50 à 60 %, au lieu des 21 % négociés en juillet, est néanmoins prévisible. « Nous voulons un résultat qui assure la solvabilité à long terme de la Grèce », a dit Angela Merkel. La diffusion vendredi soir du rapport alarmiste de la troïka sur la situation de la Grèce (lire pages 4 et 5) a accru la pression sur le secteur bancaire. La dette grecque culminerait à 186 % en 2013, selon les experts européens et du FMI, pour ne décroître ensuite que très lentement, rendant « nécessaires de nouvelles remises de dettes ».

Muscler le FESF

Les discussions avec les banques portent aussi sur leur participation à ce qui se profile comme l'une des deux seules options restant sur la table pour muscler la capacité d'intervention du Fonds de stabilité : un véhicule spécial (SPV) ayant vocation à garantir et à racheter la dette des pays européens en difficulté. Outre le secteur privé, le Fonds monétaire international ou même certains États disposant d'importantes réserves, comme la Chine, le Brésil ou la Norvège, pourraient participer à ce SPV.

La seconde option, défendue par l'assureur Allianz, consisterait à garantir directement les émissions des pays en difficulté via le FESF actuel, à concurrence de 20 ou 30 %, afin de les aider à rester sur le marché. La proposition française consistant à transformer le FESF en banque pour avoir accès directement au guichet de la Banque centrale européenne a été écartée explicitement par Angela Merkel. « C'est contraire aux traités », a-t-elle répété dimanche.

Signe que les positions allemandes se renforcent à Bruxelles, mercredi, juste avant le deuxième sommet de la zone euro, Herman Van Rompuy - qui sera officiellement nommé président du Conseil de l'eurozone - présentera une réforme du traité européen. La conditionnalité attachée aux aides accordées par le Fonds ou son véhicule spécial soulève, comme l'a admis le président Sarkozy, « des problèmes démocratiques ». « Nous devons prendre des décisions envers des pays où nous n'avons pas été élus. Notre mandat n'est pas de les gérer et pourtant nous devons leur demander des efforts », a-t-il dit. Franco-allemande ou bien simplement allemande, la nouvelle vision de la gouvernance économique de l'Europe ne plaira pas à tout le monde. Mais a-t-on vraiment le choix ?

Commentaires 47
à écrit le 30/10/2011 à 13:22
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je suis maintenant sur qu'on a un des président les plus nuls de l'histoire. Par son inculture, son manque d?éducation politique et de couilles, cet enfant de la télé américain est en train de nous jeter les bases d'une nouvelle guerre avec l?Allema...

à écrit le 26/10/2011 à 4:32
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Le problème de l'Europe c'est l'Allemagne. Trop forte pour être intégrée, trop rétrograde intellectuellement pour que les autres acceptent d'être intégrés par elle. Il faudra penser à la réduire encore après la prochain conflit.

à écrit le 24/10/2011 à 14:27
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Heureusement q'il y a l'Europe et les allemands; sinon nos politiques incompétents et corrompus aurait chanter la zeonophobie et des mensonges matin, midi et soir!!!

à écrit le 24/10/2011 à 14:26
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DSK disait je cite << LE TEMPS DE L?ÉCONOMIE EST PLUS RAPIDE QUE LE TEMPS DE LA POLITIQUE >> Et d'ajouter que le seul moyen de sauver la Grèce dont l'Europe, est d?effacer sa dette qui dans l'effet contraire, contaminerait l'activité économique et f...

à écrit le 24/10/2011 à 13:36
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Je ne suis pas surpris que ce soit l ALLEMAGNE qui prend la tete ils sont très impliqués dans ce probleme et ils ont été les meilleurs depuis bien longtemps mais nous avec nos querelles intestines entre lePS et L U M P on a pas et foutu de s entendre...

à écrit le 24/10/2011 à 12:17
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L'euro est fait pour les allemands il faut sortir d'urgence de l'euro qui nous a coûté cher en emplois ( 1986-1990 avec la politique de rigueur Baladur ) et qui plombe aujourd'hui notre commerce. L'allemagne mène depuis 10 ans une politique de dési...

le 24/10/2011 à 14:17
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je pense que vous avez mal lu C St Etienne sur la sortie de l'euro,quant à l'Allemagne ,il suffit de remonter au traité de Maastrich pour comprendre.

le 24/10/2011 à 16:31
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oui tout à fait, très bon livre d'ailleurs mais qui insiste surtout sur un europe fédérale. Pourquoi pas !! puisse y a voir un smic en Allemagne dans ce cas !! Pierre je vous inviste aussi à lire de jean jacques rosa : l'euro comment s'en débarrasse...

le 25/10/2011 à 11:28
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Tout a fait d accord Val, L'euro est surrevalue, ce qui correspond parfaitement aux besoins allemands. La planche a billet de ferait que devaluer un euro et donc degrader les comptes publiques de notre voisin d'outre Rhin. D'ou un refus somme toute ...

à écrit le 24/10/2011 à 12:15
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L' Allemagne a intellectuellement raison mais politiquement et économiquement tort. La rigueur généralisée découlant du refus de monétiser la dette aboutira à la faillite de tous, y compris de l'Allemagne, d'où l'alternative : disparition de l'Euro o...

le 24/10/2011 à 22:16
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Exact ! D'ailleurs, Merkel n'a rien gagné du tout... Dans 2-3 mois, c'est la solution dite française mais en fait défendue par la majorité des européens sur le FESF qui triomphera parce qu'on ne peut pas faire autrement. Regarder l'évolution des Alle...

le 26/10/2011 à 4:35
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c'est trop tard et plus chèr!

à écrit le 24/10/2011 à 11:17
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Notre systeme état-banques est une énorme pyramide de ponzi, aucun état de l'UE ne ermboursera sa dette a sa valeure actuelle. Deux choix existent pour sortir de cette situation: 1-organiser un défaut de paiement ou 2-dévaluer massivement notre monna...

le 24/10/2011 à 12:17
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Bonjour, jusquà preuve du contraire, la BCE via l'ecofi ne peut pas dévaluer l'euro et cela n'est pas prévu par le traité de Maastricht. Le seul moyen est une dépréciation de l'euro par une politique non discrétionnaire ou autrement dit par une appr...

à écrit le 24/10/2011 à 11:03
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Contrairement à ce qui est présenté, ce montage aussi tarabiscoté que la manière dont il est assemblé et négocié, ne va pas stopper la fameuse "contagion" que tous ces incompétents ont à la bouche, c'est l'opposé, elle va accélérer la contagion. La ...

à écrit le 24/10/2011 à 10:53
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Il n'y a que deux solutions: A: La rigueur, l'austérité -> bon pour l'économie, mais menant à des troubles sociaux B: Laisser filer l'inflation, augmenter les salaires, dévaluation de l'euro, réduction de la dette -> paix sociale (comme du temps du f...

le 25/10/2011 à 11:30
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La solution B est bien evidemment la plus sage a mon avis, mais l 'Allemagne ne l'acceptera jamais. On ne touche pas a l'Euro fort .

à écrit le 24/10/2011 à 10:44
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Où vont ils les chercher, ces milliards? Vont-ils simplement les faire imprimer (Quantitative easing)?

à écrit le 24/10/2011 à 10:37
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Les allemands bataillent ferme -surtout l'héroïque Merkelwelt comme dans les westerns, les chariots des gens honnêtes entourés d'indiens menés cette fois ci par le grand petit chef fransioux et son adjoint belocusioux qui veulent taper dans le trésor...

à écrit le 24/10/2011 à 10:28
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Je suis francais mais je prie our qu Angela tienne bon face a nos economistes Sarko Barouin qui ne veulent qu une chose ...de l argent pour tenir jusqu en 2012...apres Alea jacta est...

le 24/10/2011 à 11:38
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Je fais confiance à l'ALLEMAGNE,c'est carré pas de blabla et ce sera vite réglé.en FRANCE on en parlera encore l'année prochaine et rien ne sera règlé.

le 25/10/2011 à 11:33
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La France n'est pas l'Allemagne. Suivre l'Euro fort est une enorme erreur qui commence deja a nous couter extremement cher.

à écrit le 24/10/2011 à 10:18
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D'accord sur la taxe sur les transactions financières, d'accord sur la mise en ?uvre du FESF qui ne saurait être une source de financement. Toutefois pour des raisons de gouvernance, il faut une autorité chargé de la régulation,du contrôle des banque...

à écrit le 24/10/2011 à 9:40
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Sacré farceur ce Sarkozy!!! Vouloir transforner le FESF en banque pour pouvoir taper dans la caisse, l'Allemagne n'en veut pas car c'est ouvrir la porte à l'inflation? ce que l'Allemagne a déjà connu en 1923 et l'arrivée d'Hitler au pouvoir.!!! Alors...

le 24/10/2011 à 12:41
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hitler est arrive au pouvoir en 33 pas 23. Il avait a cette eopque tente un putch en baviere et s etait fait mettre en prison. Il avait alors compris qu il devait arriver au pouvoir en respectant la legalite (ce qu il a fait en gagnant les elections ...

à écrit le 24/10/2011 à 8:53
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FRANCE 0 - ALLEMAGNE 2 je tiens à vou rappeler que Sarko a finanlement cédé lors du visite d'angela récemment à paris et notamment sur l'euro obligation que je trouve une idée stupide à l'heure actuelle

à écrit le 24/10/2011 à 8:37
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La crise du système de production et de répartition international actuel, qui s?est manifesté dès 2008,dont les répercutions sont dramatiques sur les pays à économie vulnérables et devenu hors contrôle des États concernés dont la liste s?agrandit de...

à écrit le 24/10/2011 à 8:19
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Cette Europe Allemande j'y crois très mal. Si l'Allemagne jouait pour ses propres interets elle aurait gardé son D-Mark et pas capitulé devant Mittérand au sujet de la réunification. L'Allemagne actuelle est une association de technocrates dirigé...

le 24/10/2011 à 8:54
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Grâce à l'Euro, l'Allemagne a pu vendre ses produits à des Européens du Sud qui n'auraient pas eu les moyens de les payer autrement ...

le 24/10/2011 à 10:04
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C´est un connerie, mon petit

le 24/10/2011 à 10:04
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C´est une connerie

le 24/10/2011 à 10:36
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à Louis: ce qu'a dit Tom n'est pas une connerie; la monnaie unique est une connerie economique.

à écrit le 24/10/2011 à 7:42
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Arr(êtons de dire n'importe quoi, d'opposer celui-ci à celle-là. Arrêtons l'économie fiction. Le choix final n'est ni français, ni allemand, il est Européen (avec un grand E). Nos dirigeants discutent et c'est très bien. Ils confrontent leurs idées, ...

à écrit le 24/10/2011 à 7:38
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Pas étonnant, quand on voit l'évolution de l'Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec notamment la fusion des 2 Allemagne (RFA-RDA), on ne peut être qu'admiratif. Pendant ce temps là, la France était figée, regardant ses entreprises...

le 25/10/2011 à 23:52
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Je te ramene au post de Val. L 'Euro fort et la politique de devaluation competitive allemande ont grandement participe au declin de notre industrie. Pourquoi croyez vous que Merkel veuille garder son Euro fort? :)

à écrit le 24/10/2011 à 7:28
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Retour 70 ans en arrière. L'Allemagne domine à nouveau l'Europe non pas avec les armes cette fois mais grâce à l'économie. Et en plus elle a avalé la réunification alors que la France n'a toujours pas digéré la seconde guerre mondiale ni la liquidati...

le 24/10/2011 à 9:00
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suis d'accord avec commentaires de Gilles.Mais si l'Allemagne impose sa solution, elle ne s'arrêtera pas là,elle exigera plus, beaucoup plus.Le droit allemand est dynamique et non statique comme le notre.Il a peu le respect des écrits et traités"les ...

à écrit le 24/10/2011 à 7:18
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Il reste 3 jours pour solutionner la crise de l'euro a affirmé notre bon président comme d'habitude plus dans la communication dramatisation que dans l'action réelle à mon avis et il lui reste 6 mois avant la fin de son mandat sauf un miracle!!!

à écrit le 24/10/2011 à 7:11
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Tout le monde comprend ce matin que si les Chinois ou les Américains recherchent le numéro de téléphone de l'Union Européenne ils vont appeler les renseignements allemands . Au lieu de Giulia , Sarkozy aurait du appeler sa fille Angela , car le début...

le 24/10/2011 à 7:40
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J'espère que les Allemands vont aussi imposer leur politique sociale, notamment vis à vis des fraudeurs.

à écrit le 24/10/2011 à 6:06
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Il faudra de sérieuses modifications de nos trains de vie aussi bien de l'Etat que des particuliers. Moins de confort, moins de revenus, plus de taxes, moins de députés, moins de sénateurs, baisse des rémunérations des élus, etc, et travailler jusqu'...

le 24/10/2011 à 6:27
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"Du sans, de la sueur et des larmes" , mais dans quel but? Pour voir les riches devenir encore plus riches et les classes laborieuses s'appauvrir? Qui peut croire que le recul de pouvoir d'achat de nos pays nous rendra plus compétitif? A qui nos entr...

le 24/10/2011 à 6:28
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Bien sur, c'est le particulier qui doit payer pour les erreurs des banquiers et des politiques. Si les banques commençaient déjà par avoir comme priorité de financer l'économie et pas de faire de l'argent facile en spéculant,on en serait surement pas...

le 24/10/2011 à 6:37
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Train de vie de l'Etat et aussi et surtout des collectivités locales...

le 24/10/2011 à 6:45
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A EIFFEL :je n'ai jamais bu , ni fumé ni mangé gras et j'ai eu 3 pontages qui me permettent de vous répondre !De plus je faisais pas mal de sport mini 2 à 3 fois par semaine .Je ne vous suis que sur les budgets à réalisés à l'équilibre , quelqu'en en...

le 24/10/2011 à 7:08
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Avant de taxer tout le monde, une cure d'amincissement s'impose aux collectivités locales, disons réduction de 50% de leur budget pour commencer. Pour cela il faut commencer par modifier les contrats de travail de la fonction publique et territoriale...

le 24/10/2011 à 7:34
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Nos politiques français luttent contre l'évidence: cette crise est une crise des finances publiques (états et collectivités locales), et elle ne trouvera de solution qu'en pronant un retour à l'équilibre des finances publiques, ce qui imposera une ré...

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