Zone euro : la tourmente de la dette tourne à la tempête politique

A la crise financière succèdent la crise économique puis la crise politique. Les élections anticipées se multiplient dans les pays au bord de la cessation de paiements et les gouvernements vacillent.
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Le socialiste Papandréou sur le point de renoncer à son référendum et d'être contraint de former un « gouvernement d'union nationale » de transition chargé de convoquer des élections anticipées début 2012. Le PSOE de Zapatero en passe de perdre la majorité aux Cortes lors des élections générales du 20 novembre, au profit du Parti populaire de Mariano Rajoy qui pourrait alors rafler une majorité absolue plus large que celle d'Aznar en 2000. À Athènes et Madrid, où dominent des régimes parlementaires, la crise est sur le point d'accoucher d'un changement de majorité au pouvoir. Et si Berlusconi tient encore, ce n'est que grâce à l'incapacité des forces politiques en présence de former une nouvelle coalition au Parlement italien sur la base d'une plate-forme crédible.

Ces basculements ne sont certes pas nouveaux. En février dernier, le Fianna Fáil en Irlande a dû céder le pouvoir à une coalition entre le Fine Gael, de centre droit, et le Parti travailliste. Puis en juin, le socialiste José Socrates au Portugal a perdu les élections au profit du Parti social-démocrate de Coelho. Bref, dans tous les pays au bord de la cessation de paiements, et qui ont dû négocier une aide auprès de leurs partenaires européens ou adopter un plan de rigueur contre leur gré, les gouvernements en place ont tôt ou tard dû convoquer des élections législatives anticipées pour refonder leur légitimité démocratique, mise à mal par leur gestion de la crise.

Même phénomène dans les pays pourtant encore jugés solvables et qui, de ce fait, ne sont pas contraints de bousculer leur calendrier électoral. Le parti d'Angela Merkel, la CDU, a perdu cinq des sept élections régionales qui se sont tenues en Allemagne depuis mai 2010. Et en France, le camp du chef de l'État a perdu toutes les élections locales depuis le début de son quinquennat et sa popularité reste en berne.

La crise génère une situation propice à l'alternance. « Les concessions accordées par les chefs d'État à leurs partenaires européens, concessions qui signent leur affaiblissement politique, sont l'occasion attendue par les oppositions pour exploiter la situation en jouant sur plusieurs registres », analyse Franck Debié, directeur du Centre de géopolitique de l'ENS-Ulm : ici, on critique des mesures d'austérité injustes et un paquet fiscal pénalisant comme en Irlande ; là, l'impéritie de capitaines qui n'ont pas vu l'écueil des bulles se rapprocher, comme en Espagne ; là encore, une négociation supposée malhabile avec les bailleurs de fonds qui a débouché sur un accord forcément inique, comme en Irlande et au Portugal ; sans oublier la présomption de collusion avec les grandes banques du pays, étendard de l'opposition brandi en Irlande comme en Espagne. Les registres de la rhétorique politique en situation de crise sont innombrables. Encore faut-il que l'opposition sache s'emparer du droit d'inventaire. Ce qui ne signifie pas que, l'alternance venue, les nouveaux détenteurs du pouvoir changeront de cap : en Irlande comme au Portugal, c'est plutôt la continuité qui a prévalu. Comme si la rhétorique de la conquête du pouvoir s'estompait toujours, au moment de l'exercice du pouvoir, devant le principe de réalité.

 

Commentaires 55
à écrit le 05/11/2011 à 10:53
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Nous ne sommes pas encore au fond du trou. Ce jour-là on verra apparaître des gouvernements dits 'd'union nationale", puis des Comités de Salut Public et enfin la dictature d'un homme providentiel. Voilà où nous mène l'impéritie de ceux qui se prenne...

à écrit le 04/11/2011 à 16:34
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Nous n'entendons pas sur les antennes notre futur President Mr Hollande c'est dommage il doit avoir des recommandations a faire à l'europe non ? à moins que ce soit "on verra" comme dirait une amie à lui ...

le 05/11/2011 à 0:19
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C'est étonnant qu'il reste muet. C'est le moment de s?affirmer et donner son avis sur des questions aussi dificiles

le 05/11/2011 à 1:09
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De toute évidence... Il n'a pas d'avis sur ce point (non plus d'ailleurs que sur tant d'autres)

le 05/11/2011 à 1:10
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Dès que la question est un peu difficile... Et Dieu sait que celle là l'est !!!!

à écrit le 04/11/2011 à 14:47
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Dans les entreprises, les incompétents qui occupent des postes dit à responsabilité finissent toujours par être démasqués. Je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas de même avec les politiques ! Je n'ai jamais partagé la construction européenne vi...

le 05/11/2011 à 0:10
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J'approuve le tout!

le 05/11/2011 à 10:57
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On ne fait pas les Etas-Unis d'Europe avec des pays qui ont 2000 ans d'histoire. La fédération européenne, Hitler y avait déjà pensé. On a vu le résultat.

à écrit le 04/11/2011 à 14:28
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Bonjour, c'est une question un peu personnel que je vous pose, je suis l'actualité de très loin,et j'aimerai savoir ce que penseent les "journalistes", coient-ils que les pays vont trouver une solution pour l'euri, où allons-nous revenir en arrière e...

le 05/11/2011 à 11:04
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Chère Yvette, Vous avez raison. Vous n'êtes pas à la hauteur... Papa Sarko veille sur vous et sur l'Euro. Dormez tranquille, il ne vous embêtera pas à vous demander votre avis. Quand il l'a fait, il a vu le résultat! Bien amicalement.

à écrit le 04/11/2011 à 13:58
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La situation n'a pas l'air de les angoisser outre-mesure. Si une entreprise est en difficulte, on voit ses dirigeants avec des airs preoccupes et tristes mais eux, sur toutes les photos, ils sont detendus et souriants, Berlusconi inclus(Italie au bor...

à écrit le 04/11/2011 à 12:12
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Donc mon post aurait du être ceci : Il faudrait ENFIN arrêter de dire n'importe quoi et en revenir aux chiffres : La dette publique en France était de l'ordre de 20% du PIB en 1981 (idem à 1980). Elle est passée en 1995 (14 de présidence F.Mitterand)...

le 04/11/2011 à 14:11
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Je vous invite seulement à revoir vos mathématiques et à analyser la courbe de la dette d'une maniere lineaire et exponentielle aprés vous pourrez tenir et faire des démonstrations fiables sur l'endettement qu'il soit de gauche ou de droite!

le 04/11/2011 à 14:52
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Réponse à BPAUD.Si vous êtes à droite il n'est pas malin de faire remarquer que c'est depuis la présidence de droite(1995)que le critère de Maastricht(60%)n'a pas ,et de loin,été respecté.

le 04/11/2011 à 18:05
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A Rochelais - Ce qui est une évidence : nos budgets traînent la gabegie socialiste : 35 heures ( 35 Mrds an) - AME-CMU : 6 Mrds - salaires et pension d'1 million de fonctionnaires supplémentaires - vente d'entreprises publiques en période de grande c...

le 05/11/2011 à 1:28
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A Rochelais : Polémique pour polémique... Je ne pense pas avoir besoin de "leçon de mathématiques" ... Analyse linéaire certes mais... dites moi ce qu'est une analyse 'exponentielle' de la dette???? sinon de la sémantique impropre et stérile !

le 05/11/2011 à 1:33
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A Objectif : Je suis d'accord !!! On n'a besoin d'être ni de gauche ni de droite pour lire des courbes et je n'ai jamais dit que tout est parfait ni dans un 'camp' ni dans l'autre.... LOIN s'en faut! Je souhaitais juste corriger quelques propos ci-a...

le 05/11/2011 à 1:35
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A 'Objectif' : Et je ne cherche pas à faire malin ni 'le malin' ... en ces temps plus que difficiles il faudrait être peu respectueux du devenir de nos enfants pour s'adonner à ce genre de facéties....

le 05/11/2011 à 11:12
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Pour mettre tout le monde d'accord, allez voir par là: http://pourquoi-la-dette.fr/

à écrit le 04/11/2011 à 12:03
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Autant pour moi... je suis confus ! J'ai 'croisé les courbes ' !!! Mais en fait c'est encore pire que ce que je disais : 1981 : dette = 20% du PIB 1995 : dette = env 60% du PIB (x3) 2009 : dette = env 77% du PIB

à écrit le 04/11/2011 à 11:59
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Il faudrait ENFIN arrêter de dire n'importe quoi et en revenir aux chiffres : La dette publique en France était de l'ordre de 35% du PIB en 1981 (idem à 1980). Elle est passée en 1995 (14 de présidence F.Mitterand) à 72% du PIB soit plus du double !!...

à écrit le 04/11/2011 à 10:48
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Tous les pays en difficulté de la zone Euro( sauf l'Italie) s'appretent à ou ont déjà choisi de ne plus garder la gauche pour les gouverner et nous en France on se prépare à faire l'inverse.

le 04/11/2011 à 11:33
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Ce que l'on peut reformuler en : Tous les pays en difficulté de la zone Euro s'apprêtent à ou ont déjà changé de majorité pour les gouverner. Des fois que vous viviez dans une grotte, je vous rappelle quand même que la droite détient le pouvoir exécu...

le 04/11/2011 à 11:47
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L'ESPAGNE,la GRECE,le PORTUGAL ETC tout cela est la gauche au pouvoir,et la HOLLANDE certainement pour l'an prochain tous dans la mur au bout UN AN. ELLE EST PAS BELLE LA VIE!!!!!!!!

à écrit le 04/11/2011 à 10:41
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De toutes façons en France ce sont les mêmes qui se partagent à tour de rôle le pouvoir. Ils sont tous issus, ou du moins une une majorité d'entre eux, de l'ENA. Ils ont suivi les mêmes enseignements à savoir qu'ils constituent l'élite de la nation e...

à écrit le 04/11/2011 à 10:08
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on parle tjrs des meme pays ,et tous les autres auquel nous avons aussi prete de l'argent .nous rembourseront-ils un jour ? pk n'en parle t'on jamais .

le 04/11/2011 à 10:25
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et les pays qui ont preté a la france ? on n'en^parle jamais?? ? on est en train d'esquiver le probleme de la france en mettant en avant le probleme des autres !

le 05/11/2011 à 11:18
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Si vous avez prêté de l'argent à un pays insolvable, c'est votre problème, pas le nôtre.

à écrit le 04/11/2011 à 10:08
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La france le premier pays au monde par le nombre de fonctionnaires. Sont-ils productibles, produisent-ils de la richesse? Quanton voit que le gouvernement s'évertue à faire des économies de fonctionnement et que par ailleurs les régions et les départ...

le 04/11/2011 à 10:38
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Stop à l'antienne qui veut faire croire que la gauche dépense sans compter; c'est une grosse ficèle et un vilain mensonge. Depuis 2002 et la victoire de Chirac la dette publique a plus que doublé.Attention aux nez qui s'allongent.

à écrit le 04/11/2011 à 9:52
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La crise financière qui a provoqué l'explosion (prématurée) d'une crise économique inéluctable met bas tous les gouvernements qui sont confrontés à une fin de mandat ou législature.Pour la France, il en est de même. Néanmoins, la constitution en son ...

à écrit le 04/11/2011 à 9:50
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<http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-05-19/revelations-les-retrait es-en-or-des-hauts-fonctionnaires-europeens/916/0/344867 A FAIRE CIRCULER Et en plus, c'est avec nos impots ...! a l'heure où l'avenir de nos retraites est gravemen...

à écrit le 04/11/2011 à 9:42
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c'est rigolo, les politiciens adoptent tous la même attitude. c'est d'abords la faute à l'autre.. Pis quand le bon peuple rale encore, on change qq figures dans le gouvernement, histoire de soigner la mauvaise humeur ambiante.. Au lieu de claironner ...

à écrit le 04/11/2011 à 9:14
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Faut-il s'en étonner ? Les politiques de tous bords ont fanatisé les citoyens. Ceux-ci ne raisonnent plus en fonction des faits, des réalités économiques, mais en partisans. Les temps sont difficiles : on accuse les dirigeants au lieu de la crise. Sa...

le 04/11/2011 à 9:42
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Reçu 5/5 très juste, tout est dit.... parfait !

à écrit le 04/11/2011 à 9:11
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Concernat la France ce n'est pas un pb de "concessions" mais de crédibilité de paroles et d'actes. Comment croire que notre gouvernement est crédible lorsque l'on "s'amuse" à taxer en permanence sans aucune idée de dimunuer d'une façon drastique le t...

le 04/11/2011 à 9:46
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Faites vos comptes, les coûts de l'abaissement de l'âge de la retraite, de l'ISF, de l'embauche de 800000 fonctionnaires, de la CMU, des 35 heures et j'en passe... sans ces réformes, à l'envers, de la gauche, vous auriez une dette égale au 1/3 de ce ...

le 04/11/2011 à 10:27
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@logic Le militantisme UMP vous embrume l'esprit. L'UMP est au pouvoir depuis 2002 en 9 ans elle n'a pas su redresser les comptes de la nation? Au contraire depuis 2007 le déficit et l'endettement ont explosé et la crise à bon dos.

le 04/11/2011 à 10:44
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@logic, je suis d'accord avec vous mais car il y a un mais notre gouvernement actuel n' a rien fait par exemple pour supprimer les 35 heures, concernat l'embauche des fonctiooanires je vous renvoie au rapport de la cour des comptes qui montre que le ...

à écrit le 04/11/2011 à 8:38
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Tot ou tard le monde politique se retournera amérement contre le monde de la finance virtuelle qui nous a poussé à une telle situation. Je veux bien que des milliards d'euros soient perdus dans la nature, mais nous pouvons nous poser la question suiv...

le 04/11/2011 à 9:40
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"Qui a profité de ces événements succéssifs etc..." Certainement pas les institutions financieres qui affichent des pertes massives sur la dette souveraine europeenne (regardez les resultats publies au Q3 2011, a commencer par MF Global cette semain...

le 04/11/2011 à 10:12
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trop facile de ne pas vouloir voir la realite en face.....vous vous trompez de cible c'est nos politiques avec leur promesses de campagnes mirifiques et leur train de vie qui nous plantent du fait d'une mauvaise gestion budgetaire au fil des années

le 06/11/2011 à 5:34
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@ Tyler , L'un n'exclut pas l'autre. Ce que vous dites est juste. Il est cependant aussi vrai que les banques ont su profiter de la situation et que les primes versées n'étaient pas justifiés , mais seulement possible grâce aux gros bénéfices que les...

à écrit le 04/11/2011 à 8:36
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Il faut espérer que le couple Merkozy ne se mêle pas et n'essaye pas de résoudre le problème de la dette italienne. La crise grecque a tourné à la tragédie parce-que les Merkozy sont des incapables et surtout des nationalistes de hier qui essayent de...

à écrit le 04/11/2011 à 7:55
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beaucoup de français ne peuvent plus se soigner avec les déremboursement pour éponger la dette et on donne de l argent a tout va l la grece

le 04/11/2011 à 11:45
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Non on donne trop d'argent aux médecins en France, normal ils sont aussi souvent élus...

le 04/11/2011 à 12:57
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Les français ne peuvent plus se soigner car la santé est un des secteurs communistes de notre économie. Comme dans n'importe quel système planifié et collectiviste, les prix et les quantités ne pouvant être correctement déterminés, on observe des pén...

à écrit le 04/11/2011 à 7:52
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tout ceci en parti du au traite de Lisbonne.merci LE PRÉSIDENT

le 04/11/2011 à 15:31
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Et aussi au traité de Maastricht, merci le PS

le 05/11/2011 à 11:36
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Merci l'UMPS!

à écrit le 04/11/2011 à 7:50
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Seuls les naïfs pensent que l'alternance politique changera quoi que ce soit à la crise de l'Etat. Le chômage de masse augmente à cause des dépenses publiques. Les dettes des pays augmentent quand les politiques achètent des voix en distribuant des r...

le 04/11/2011 à 15:41
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Privatiser la santé, l'éducation et les retraites aboutira à renforcer encore plus les injustices hélas déjà existantes : les riches pourront se soigner, éduquer leurs enfants et cesser de travailler une fois vieux. Les pauvres crèveront dans l'indig...

à écrit le 04/11/2011 à 7:39
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Au bord, du bord, du bout, du bord, du presque, du bord très au bord ! Voilà la situation financière de la Grèce depuis 3 mois, de toute manière on a bien compris que tout le monde s'en fiche totalement ce qui compte c'est que l'on récupère notre arg...

à écrit le 04/11/2011 à 6:35
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Les tempêtes sociales vont succéder aux tempêtes politiques, exigeant la redistribution qui n'a pas été faite et qui est à l'origine de la crise. C'est le haut du panier qu'il faut dégraisser.

le 05/11/2011 à 11:39
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Oui, à commencer par les armateurs grecs et leurs pavillons de complaisance domiciliés dans les paradis fiscaux.

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