Grèce : le sort de George Papandréou semble scellé

Selon des sources gouvernementales, le chef du gouvernement socialiste a conclu jeudi un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition s'ils l'aident à remporter le vote de confiance, lui accordant ainsi une sortie honorable.
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Le gouvernement grec joue sa survie vendredi soir au Parlement lors d'un vote de confiance mais le sort du Premier ministre George Papandréou semble scellé après l'échec de sa proposition de référendum.

Selon des sources gouvernementales, le chef du gouvernement socialiste a conclu jeudi un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition s'ils l'aident à remporter le vote de confiance, lui accordant ainsi une sortie honorable.

La proposition de référendum sur le plan européen d'aide financière à la Grèce, après avoir pris par surprise les dirigeants européens et toute la classe politique grecque, a finalement explosé au visage du Premier ministre.

L'opposition de droite demande que Papandréou laisse place à un gouvernement d'intérim composé de techniciens, qui serait chargé de faire adopter le plan au Parlement et de convoquer des élections anticipées.

Le Premier ministre refuse de quitter le pouvoir de la sorte mais les analystes disent ses jours comptés. "La position du Premier ministre est très difficile depuis qu'il a décidé de ne pas répondre à la proposition, formulée par l'opposition, d'un gouvernement transitoire de coalition", dit Costas Panagopoulos, directeur de l'institut de sondages Alco.

"Je pense qu'il est peu probable qu'il remporte le vote" de confiance, ajoute-t-il.

Le vote est attendu tard dans la soirée.

Une série de défections a réduit la majorité du Parti socialiste (Pasok) à deux sièges à la Vouli, le parlement monocaméral.

La députée Eva Kaili, l'une des 152 élus du Pasok - sur 300 -, a dit qu'elle ne voterait pas la confiance. Une défection de plus priverait le gouvernement de sa majorité, ce qui provoquerait des élections anticipées.

"SE RETIRER DANS LE CALME"

Plusieurs ministres, emmenés par celui des Finances Evangelos Venizelos, ont tenté jeudi de trouver une porte de sortie honorable à George Papandréou, qui a perdu la confiance de la population au fil des plans de rigueur.

"Il lui a été dit qu'il devait se retirer dans le calme afin de sauver son parti", a dit une source gouvernementale à Reuters, sous le sceau de l'anonymat. "Il a accepté de démissionner. Cela s'est passé de manière très civilisée, sans acrimonie."

D'après cette même source, George Papandréou a reconnu avoir commis une erreur en annonçant la tenue d'un référendum sur l'accord difficilement conclu quatre jours plus tôt par les pays de la zone euro pour tenter d'éviter la faillite à la Grèce.

Un ministre présent à la réunion a déclaré que George Papandréou avait accepté le principe de sa démission à la suite d'un accord de coalition avec Nouvelle Démocratie, le parti conservateur d'opposition emmené par Antonis Samaras.

Les deux camps sont d'accord pour que ce gouvernement ratifie l'accord conclu le 27 octobre à Bruxelles avant de conduire le pays jusqu'à des élections.

Si les conservateurs remportaient largement ce scrutin, ils tenteraient de renégocier l'accord européen.

Depuis la révélation de l'étendue des déficits et de la dette publics après le retour au pouvoir des socialistes fin 2009, les Grecs ont dû subir une cure d'austérité drastique, mêlant hausses d'impôts, baisses de salaires et de pensions de retraite, privatisations et coupes claires dans les dépenses de l'Etat, en échange de l'aide financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.

Cette politique, qui a plongé le pays dans une profonde récession sans remettre suffisamment à niveau les comptes publics, a provoqué des grèves et des manifestations qui ont parfois dégénéré en violences.

Commentaire 1
à écrit le 04/11/2011 à 16:00
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la Droite Grècque a refusée dans un premier temps de ratifier le dernier accord européen.. Le premier ministre a bien fait de la mettre devant ses responsabilités en proposant un référundum.... d'où un retournement de position de la droite grècque (q...

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