Le Québec tente de conquérir le cœur des investisseurs français

Alors que l'Europe s'enlise dans une crise de la dette sans précédent, les financiers canadiens en quête d'investisseurs français, organisent à Paris, pour la troisième année consécutive, les rencontres France - Québec.
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C'est une opération séduction. Le Canada, trop dépendant économiquement des Etats-Unis -son principal partenaire commercial-, drague les investisseurs étrangers, notamment les français. Pour eux, étaient organisées ce lundi à Paris, les troisièmes rencontres "finance France - Québec".

Car le Canada pâtit d'une économie américaine morose, lorsque cette dernière défaillit, les répercussions sont immédiates. Et le deuxième plus grand pays au monde en superficie, qui ne compte que quelque 34 millions d'habitants, ne peut se contenter de son marché intérieur. L'économie canadienne exclusivement tournée vers les autres pays d'Amérique du Nord est à la fois dépendante de ses partenaires commerciaux, trop peu nombreux, et du marché des matières premières. Le pays, qui regorge de ressources naturelles, a d'ailleurs bénéficié de l'envolée des prix de ce marché.Alors qu'un accord de libre-échange liant le Canada à l'Union européenne devrait voir le jour dans les mois à venir, le Québec tente de convertir les investisseurs étrangers aux joies de la finance montréalaise.

Même si Montréal est une place financière secondaire, proche géographiquement à la fois de New York et de Toronto, son expertise en matières de produits dérivés et de gestion d'actifs devrait rassurer les investisseurs. Ses formations financières universitaires sont d'ailleurs reconnues à travers le monde. En opération commandée pour promouvoir la finance canadienne, Roland Lescure, premier vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec voit déjà les prémices d'échanges financiers franco-canadiens : "Nous observons un regain d'intérêt très fort de la part des investisseurs français », explique l'invité d'honneur des « troisièmes rencontres finance France-Québec", sans avancer de chiffre.

Il faut dire que le pays a rebondi depuis 2008 puisque son PIB a dépassé en 2010 son niveau d'avant crise, atteignant 1.574 milliards de dollars. La crise a été vite effacée, notamment grâce à un système bancaire solide à la réglementation "contraignante", selon Roland Lescure. Le français, expatrié à Montréal depuis deux ans, rappelle que les banques canadiennes ont l'obligation de détenir un minimum de 10% de ratio total de fonds propres quant les banques européennes se verront imposer un taux relevé à 9% dans les mois à venir. "Nous sommes presque en situation d'oligopole puisque six grandes banques gèrent 90% des dépôts", explique-t-il. Les banques, spécialisées dans les dépôts sont ainsi moins "sensibles" au marché commercial, et les prêts hypothécaires "moins risqués". Fort d'une stabilité économique et politique et d'indicateurs plutôt bons, le pays a donc de quoi attirer les investisseurs qui boudent Europe et Etats-Unis.

Mais tout n'est pas rose non plus au pays du sirop d'érable et de la poutine. Si le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a maintenu ce dimanche à Cannes qu'il écartait la possibilité d'une récession pour son pays -touché tout de même par la crise de la dette souveraine européenne-, il a dû parallèlement défendre des chiffres de l'emploi décevants pour le mois d'octobre. Avec une perte de 54.000 emplois, le taux de chômage a grimpé de 0,2 point à 7,3%. Un recul imputable à la conjoncture mondiale, selon lui.

Commentaires 3
à écrit le 08/11/2011 à 10:29
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Après une semaine passée cet été au Quebec, pas une voiture d'une marque de la nationalité de leurs "cousins" qu'ils disent tant aimer et apprécier

le 08/11/2011 à 20:35
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Ils suivent les normes américaines !!! Mais comme ils se mettent de plus en plus aux petites voitures (la Yaris y a un certain succès , la Fiat 500 depuis quelques mois aussi) peut être que les Français pourraient y revenir ... Mais ils sont globalem...

à écrit le 07/11/2011 à 21:33
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J'en reviens et c'est vrai que le Quebec est une économie qui va plutôt bien et qui bien qu'étant très proche des états unis ne les a pas suivi dans leur folle dérégulation financière ... du coup ils n'ont même pas senti la crise des subprimes !! Et ...

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