Mario Monti reste flou sur ses objectifs budgétaires

Le nouveau chef du gouvernement italien a laissé planer le doute ce mardi sur la capacité de son pays à tenir l'objectif qu'il s'est fixé jusqu'ici d'un retour à l'équilibre des comptes publics en 2013 en raison du ralentissement économique général. Il a également réaffirmé le besoin de ne pas créer de divisions dans l'Union.
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Interrogé à Bruxelles par la presse pour savoir s'il confirmait l'objectif du précédent gouvernement de Silvio Berlusconi d'un retour à l'équilibre en 2013, Mario Monti est resté vague.

Il a affirmé que son gouvernement "respecterait" les engagements généraux qu'il a pris en matière de finances publiques. Mais concernant l'objectif 2013, "nous n'en avons pas parlé de manière spécifique pour l'Italie mais de manière générale pour l'UE", a-t-il déclaré. "Nous voulons voir comment prendre en considération le cycle (économique) pour calculer cet objectif", a-t-il ajouté. Autrement dit, prendre en compte le fait que les perspectives de croissance se sont nettement dégradées récemment.

La Commission européenne, dans ses dernières prévisions économiques publiées le 10 novembre, estime que le déficit public italien atteindra encore 1,2% en 2013, avec des prévisions de croissance nettement revues en baisse d'ici là.

L'Italie a affiché l'an dernier un déficit de 4,6% de son produit intérieur brut, qui devrait être ramené cette année à 3,9%, puis 1,6% en 2012 avant l'équilibre escompté en 2013, selon Rome. Hors service de la dette, le pays affiche en revanche un excédent.

Pas de méthode communautaire

Mario Monti a également jeté une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy et de Angela Merkel en rejetant catégoriquement l'idée d'une Europe à deux vitesses avec d'un côté la zone euro et de l'autre le reste des pays de l'UE.

"Entre zone euro et reste de l'UE, il ne faut pas que se créent des divisions trop nettes et approfondies car il existe des intérêts communs majeurs", a affirmé Mario Monti à Bruxelles à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Cette mise au point est intervenue avant une rencontre prévue jeudi à Strasbourg, dans l'est de la France, avec Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et alors que, face à la crise de la dette, la France et l'Allemagne ont décidé d'accélérer la manoeuvre pour renforcer le pilotage en commun des politiques économiques des pays de la zone euro.

"Ma vision de l'Europe correspond à la vision traditionnelle de l'Italie, c'est-à-dire une Europe qui se fonde sur la méthode communautaire, parlement, Commission, Cour européenne de justice, qui doivent se trouver au centre de cet ordre communautaire", a insisté Mario Monti, sur la même longueur d'onde que l'exécutif européen sur ce point.

"J'ai accepté avec plaisir l'invitation qui m'a été adressée de me retrouver après-demain (jeudi) à Strasbourg avec le président (Nicolas) Sarkozy et la chancelière (Angela) Merkel mais mon objectif permanent dans ce genre de réunion consistera à jeter des ponts vers davantage de communautaire", a-t-il souligné.

La "méthode communautaire" renvoie à la gestion des affaires européennes via les institutions qui représentent l'Union européenne, par opposition à la méthode dite "intergouvernementale" où l'essentiel se décide entre capitales.

Commentaires 5
à écrit le 23/11/2011 à 3:06
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Le couple franco-allemand a conduit l'Europe au bord du gouffre. L'Allemagne seule cependant a profité vraiment de cette alliance, néfaste pour l'Europe, et comme il s'avere maintenant, aussi pour la France. Les traités, tels qu'ils ont étés imposés ...

à écrit le 23/11/2011 à 0:20
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C'est lors de la prochaine réunion de Bilderberg qu'on va lui dire quoi faire... pauvre de nous!! on va dans le mur avec cette Europe moribonde!

à écrit le 22/11/2011 à 21:33
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La roche tarpéienne se rapproche du Capitole aussi vite qu'il va lentement...

à écrit le 22/11/2011 à 17:45
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L'europe ? à la poubelle vite.

à écrit le 22/11/2011 à 16:13
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L?Europe de même que la zone Euro sont ingouvernables dans la configuration actuelle. La Maison Europe doit aussi réduire son train de vie (trois lieux de réunions, des élus trop nombreux et des fonctionnaires surpayés ne payant aucun impôt. Cela doi...

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