Présidence de la Banque mondiale, un nouveau test pour les pays émergents

Le président de la Banque mondiale, l'américain Robert Zoellick, a annoncé qu'il ne solliciterait pas un second mandat à l'issue du premier qui s'achève le 30 juin. Comme dans le cas du FMI, les émergents souhaitent remettre en cause la tradition voulant que le poste revienne à un Américain.
Que ce soit à Brasilia ou à Pékin, on insiste sur la nécessité de prendre d'abord en compte les compétences et non la nationalité des candidats. Photo : Reuters

En annonçant mercredi qu'il ne briguerait pas le 30 juin un deuxième mandat - comme le veut la coutume - à la tête de la Banque mondiale, l'américain Robert Zoellick a déclenché les grandes man?uvres pour sa succession. Comme ce fut le cas pour le Fonds monétaire international (FMI) après la démission de Dominique Strauss-Kahn l'année dernière et son remplacement par la ministre de l'Economie française Christine Lagarde, les pays émergents ont commencé à donner de la voix pour exiger une meilleure représentation. « Etant donné le poids croissant de marchés émergents dans l'économie mondiale, nous sommes confiants dans le fait que des pratiques relevant du passé doivent être révisées », a déclaré le secrétaire d'Etat aux Finances philippin, Cesar Purisima.

Règle non écrite

En effet, ils remettent en cause la sacro-sainte règle non écrite qui donne la direction du FMI à un européen et celle de la Banque mondiale à un américain. De fait, les noms de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et l'ex-conseiller de la Maison Blanche aujourd'hui professeur à Harvard, Larry Summers, ont déjà commencé à circuler pour remplacer leur compatriote. Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a précisé que les Etats-Unis présenteront leur candidat « dans quelques semaines ». Que ce soit à Brasilia ou à Pékin, on insiste sur la nécessité de prendre d'abord en compte les compétences et non la nationalité des candidats. "La Chine espère que la Banque mondiale sélectionnera son prochain président publiquement, de manière compétitive et sur la base du mérite », a déclaré jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois tout en félicitant Robert Zoellick pour avoir « dirigé la Banque mondiale en mobilisant les différentes ressources pour aider les pays en développement à affronter les défis de la crise financière internationale. » Durant la présidence de Robert Zoellick, une ouverture plus large a été faite en faveur des pays émergents, notamment l'élargissement des droits de vote qui sont passés à 47,2% (+3,1%) dont 11,3% pour les cinq BRICS. Cela reste largement inférieur aux 16% détenus par les Etats-Unis.

Réunion des Brics fin mars

Contrairement à la campagne pour le FMI, la course pour la Banque Mondiale est plus prévisible et devrait laisser le temps aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) de pouvoir s'organiser pour présenter un candidat unique et afficher leurs ambitions. Mais cela sera aussi un test sur leur réelle volonté de s'entendre. Leur réunion annuelle, qui se tient en 2012 à New Delhi, en Inde, à la fin du mois de mars, devrait fournir une indication concrète sur la réalité de leur démarche.

 

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