Le baril de pétrole flambe à plus de 125 dollars

Pour la première fois depuis début mai 2011, le Brent est repassé au-dessus des 125 dollars le baril et le WTI s'approche des 110 dollars. Le dossier du nucléaire iranien continue de hanter le marché.
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Les pays industriels vont-ils à nouveau devoir puiser dans les stocks stratégiques de pétrole ? Les Etats-Unis étudient la question. « Il y a des circonstances dans lesquelles la réserve peut être utilisée. Nous continuerons à étudier cela avec attention », a déclaré sur la chaîne de télévision CNBC Timothy Geithner, le secrétaire d'Etat au Trésor. Plusieurs élus démocrates ont, en effet, demandé à la Maison Blanche d'ouvrir une partie des réserves de pétrole du pays.

Vendredi soir, le cours du Brent a franchi le cap des 125 dollars, un seuil qui n'avait pas été observé depuis le tout début du mois de mai 2011. Quant au baril de WTI, il s'approchait dangereusement des 110 dollars. Depuis la mi décembre, les cours de l'or noir se sont envolés, s'appréciant de plus de 21% sur des facteurs fondamentaux, comme l'interruption de la production du Soudan du Sud, sur des indicateurs macroéconomiques encourageants, mais aussi sur la montée des tensions géopolitiques. Le dossier nucléaire iranien hante en effet le marché qui s'interroge depuis plusieurs jours maintenant sur son impact potentiel entre réduction de l'offre et fermeture du Détroit d'Ormuz, par lequel transite 35 à 40% du pétrole mondial. Le repli du billet vert, qui contribue à rendre plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollar pour les investisseurs hors zone dollar, constitue un autre facteur de soutien.

Des cours supérieurs à ceux observés à la veille de la décision de l'AIE d'abreuver le marché

Les cours observés sont désormais supérieurs aux niveaux qui avaient déclenché la décision historique des membres de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) en juin dernier. Le 23 juin dernier, son directeur exécutif, Nobuo Tanaka, annonçait en effet la mise sur le marché de 60 millions de barils sur les trente jours suivants, officiellement pour compenser la rupture des approvisionnements depuis la guerre en Libye (une perte de production de 1,5 million de barils par jour) le temps que les pays producteurs augmentent leurs extractions.

« Evidemment, l'Iran peut causer beaucoup de tort à l'économie mondiale », a déclaré Timothy Geithner, à propos du risque d'une offre restreinte. « Nous travaillons en profondeur pour essayer de minimiser ce risque, faire en sorte qu'il y ait des sources alternatives d'offre venant d'Arabie saoudite et d'autres pays pour compenser la réduction des exportations d'Iran. C'est une partie importante de notre stratégie ».

« La situation en Iran est un risque auquel il faut que nous pensions. Notre évaluation est que l'économie mondiale n'est pas sortie de la zone de danger », a commenté David Lipton, le numéro 2 du Fonds monétaire international. Le pétrole est un risque, mais le représentant du FMI écarte pour l'heure une révision à la baisse des prévisions économiques du Fonds.

Mais pour Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE , « ces prix sont dus en grande partie à la forte tension, à ces discussions quotidiennes sur le détroit d'Ormuz et Israël. On ne résoudra pas cela en ouvrant les réserves ».
 

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