L'Argentine boycotte les produits britanniques

Les entreprises important des biens en provenance du Royaume-Uni ont été sommées de trouver d'autres fournisseurs. C'est une réponse à l'exploitation des ressources pétrolières des îles Malouines, dont les deux pays se disputent la souveraineté.
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Après la bataille des mots, la guerre économique : face au refus du Royaume-Uni d'engager des négociations sur la souveraineté des îles Malouines (ainsi que le demandent les Nations unies), l'Argentine a décidé de frapper les intérêts commerciaux britanniques. Première mesure, qui peut en appeler d'autres, la ministre de l'Industrie Débora Giorgi a convoqué les dirigeants des vingt entreprises qui concentrent l'essentiel des importations en provenance du Royaume-Uni pour leur demander de se fournir dans d'autres pays à l'avenir. Parmi les firmes présentes, les filiales du groupe suisse Syngenta (semences transgéniques), du canadien Finning (distributeur de Caterpillar) et de son concurrent néerlandais CNH, de l'américain Ford, ainsi que le laboratoire local Roemmers. La demande a été présentée comme une réponse à l'exploitation par les Britanniques de ressources « qui ne leur appartiennent pas », en référence à l'exploration pétrolière en cours au large de l'archipel. Compte tenu de la réglementation en place depuis le 1er février, qui soumet toute importation à déclaration préalable, il ne fait pas de doute qu'elle sera suivie d'effet.

 L'accès aux ports des paquebots de croisière interdit

On s'oriente donc vers un boycott des produits britanniques, qui s'ajoute à celui décidé par les dockers à l'égard des navires battant pavillon du Royaume-Uni (en réalité, il s'agit plutôt d'une grève du zèle qui retarde los opérations de plusieurs heures) et à la décision de la province de Terre de feu d'interdire l'accès à ses ports aux paquebots de croisière de même origine. Tout cela devrait se traduire par une perte d'influence économique de la Grande-Bretagne en Argentine, après l'escalade verbale des dernières semaines et à l'approche du trentième anniversaire de la guerre de 1982.

 Le gouvernement de David Cameron a réagi en rappelant que le Royaume-Uni était aussi un important investisseur en Argentine et qu'il importait également des produits de ce pays, tout en demandant le soutien de l'Union européenne. En réalité, malgré la présence d'entreprises de premier plan, comme British Gas, GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Anglo American, Rio Tinto, ainsi que les binationales Royal Dutch Shell, Unilever et Xtrata (anglo-suisse), les investissements britanniques occupent la dixième place en Argentine. Au plan commercial, avec des échanges bilatéraux de 1,4 milliard de dollars en 2011, la Grande-Bretagne n'est pas non plus au tout premier rang des partenaires de l'Argentine. La structure des importations désormais frappées d'ostracisme (664 millions de dollars), dominées par les produits chimiques et pharmaceutiques (29,5 %) devant les biens d'équipement (20,5 %), permet de penser que d'autres pays, dont la France, pourraient tirer parti de cette situation.

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