"Ce serait clairement un choc pour les économies s'il y avait une interruption majeure des exportations de pétrole iranien. Cela provoquerait sans aucun doute une hausse des prix pour un certain temps". Pour Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international, la question du pétrole iranien est très importante. "Une hausse soudaine et brutale des prix du pétrole aurait de sérieuses conséquences sur l'économie mondiale", a-t-elle ajouté.
Le FMI estime qu'un arrêt des exportations de l'Iran pourrait provoquer une hausse du prix du pétrole d'environ 20% à 30%, le temps que les pays dépendants de l'or noir trouvent d'autres sources d'approvisionnement. Téhéran, accusé par les Occidentaux de vouloir se doter de l'arme atomique et soumis à des sanctions, a menacé fin décembre de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite 35% du pétrole transporté par voie maritime dans le monde. Un embargo européen doit entrer en vigueur d'ici au premier juillet, impactant fortement les exportations de brut iranien : l'Agence internationale de l'énergie table sur une chute d'un tiers de la production iranienne.
De nécessaires réformes des institutions financières
Lors d'une conférence dans la capitale indienne, la chef du FMI a par ailleurs assuré que l'économie mondiale s'était éloignée de l'"abîme" mais que de sérieuses faiblesses continuaient d'affecter le système financier mondial. "Nous nous éloignons de l'abîme près duquel nous étions il y a trois mois", a-t-elle déclaré, insistant sur les mesures prises par la Banque centrale européenne et des pays de l'Union européenne pour aider à stabiliser la situation de l'économie mondiale.
Mais, a-t-elle admis, des zones vulnérables "doivent encore être ciblées avec vigueur", comme l'amélioration de la santé des institutions financières. "Les institutions financières ont été des agents hautement contagieux dans cette crise. Ceci nous montre où les réformes doivent se concentrer. Les institutions financières doivent être des agents de la croissance, et non pas des menaces pour la croissance", a plaidé Christine Lagarde.