L'Espagne monte au créneau pour défendre Repsol en Argentine

Le Gouvernement espagnol promet des mesures « claires et fermes » tandis que Repsol annonce une bataille judiciaire et réclame 8 milliards d'euros au Gouvernement argentin.
Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol Copyright Reuters

L'Espagne s'est levée comme un seul homme pour soutenir Repsol contre le Gouvernement argentin qui a annoncé lundi la nationalisation de 51% de la filiale argentine du groupe pétrolier espagnol. « Un profond malaise »,  pour le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy face à cette décision qui « rompt la bonne entente qui a toujours présidé entre les deux pays ». Il prenait le pas de ses ministres de l'Industrie et des Affaires Etrangères espagnols pour qui « une décision contre Repsol, et donc contre l'Espagne », constitue une entaille dans des « relations réellement fraternelles durant de très nombreuses années ».
L'expropriation n'a pourtant pas surpris en Espagne, malgré sa radicalité. La menace planait depuis plusieurs mois sur le groupe espagnol et avait pris plus de consistance ces dernières semaines.

Plainte de Repsol contre le gouvernement argentin
Repsol a réagi mardi en promettant de mener à bien « toutes les mesures légales qui conviennent », à commencer par une plainte contre le gouvernement argentin auprès du CIRDI (Centre de règlement des différends sur les investissements) de la Banque Mondiale. Le président de Repsol, Antonio Brufau, a par ailleurs accusé mardi la présidente argentine Cristina Fernández d'avoir mené une campagne de « harcèlement, coaction et filtrations intéressées et planifiées » pour provoquer la baisse des titres d'YPF et obtenir une expropriation à « prix cassé ». « Ces actes ne resteront pas impunis », a-t-il averti. Le groupe pétrolier, qui affirme que l'Argentine est obligée de faire une offre sur 100% des titres d'YPF, réclame une compensation d'au moins 8 milliards d'euros à l'Argentine pour ses 57,4% d'YPF.

Madrid va prendre des mesures fermes vendredi
Sur le front diplomatique, le Conseil des ministres espagnol prendra vendredi des « mesures claires et fermes », a promis le ministre des Affaires étrangères, sans préciser lesquelles. L'Espagne devra néanmoins observer une certaine prudence compte tenu des intérêts de groupes comme Telefónica et BBVA en territoire argentin. Le pays européen y est le premier investisseur étranger. Le ministre de l'Industrie, José Manuel Soria, a dit espérer que la décision argentine ne soit pas « le début d'une situation grave », en allusion aux intérêts espagnols dans le pays.
En attendant, sous la pression de l'Espagne, la Commission Européenne a annulé une réunion avec l'Argentine prévue Jeudi. De même, le Fonds Monétaire International et Felipe Calderón, le président du Mexique dont le groupe public Pemex détient près de 10% du capital de Repsol, ont déploré la décision de Cristina Fernández.

 

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