Les capitaux fuient l'instabilité politique russe

Huit milliards de dollars ont quitté la Russie en avril à cause de l'incertitude sur les orientations politiques et d'un début de contagion des problèmes de la zone euro sur l'économie russe.
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Hommes d'affaires et hauts fonctionnaires russes se dépêchent de placer leurs fonds bien au chaud à l'étranger en dépit des promesses de Vladimir Poutine d'assurer la stabilité politique et la croissance. Selon le ministère de l'économie et du développement, la balance des capitaux entrant et sortant de Russie est plus négative que jamais : 8 milliards de dollars en avril contre 6 milliards en mars, pour un total de 35,1 milliards depuis le début de l'année 2012. « Les sorties de capitaux sont beaucoup plus importantes que ce à quoi nous nous attendions », a admis lundi le vice-ministre de l'économie Andreï Klepatch, alors qu'il s'exprimait devant des parlementaires. La situation ne devrait pas s'arranger avant le second semestre 2012, si l'on en croit ce dernier. Le vice premier ministre Igor Chouvalov avait annoncé fin avril un inversement de la tendance dès que la composition du nouveau gouvernement russe sera connue. Le fonctionnement opaque de la politique russe, où Vladimir Poutine semble tout décider contribue ces dernières semaines à angoisser les investisseurs.

Problème de confiance

 

Comme le souligne Andreï Yakovlev, chercheur à l'école des hautes études d'économie de Moscou, l'exode de capitaux l'année passée a atteint 84 milliards de dollars dans un contexte de croissance et de stabilité macro économique. « C'est une situation absurde qui traduit l'absence de confiance de l'élite des affaires envers le gouvernement et le système actuel ». L'exode de capitaux se renforce parallèlement au renforcement du pouvoir politique de Vladimir Poutine.

Pas d'inversion de tendance

 

La situation politique n'explique pas tout. Et l'annonce du nouveau gouvernement probablement en début de semaine prochaine ne mettra probablement pas fin à l'exode de capitaux. Comme le note Anna Bogdioukevitch, analyste chez Aton Capital, « les développements sur les marchés financiers globaux ne devraient pas permettre un inversement de tendance, car l'appétit pour le risque [c'est-à-dire pour les actifs russes] est très faible ». Beaucoup d'observateurs voient les premiers signes de la contagion sur la Russie de la déprime globale. Alexeï Deviatov, analyste chez UralSib, relève que « L'économie russe a subit une forte décélération en mars, avec un rythme de croissance de 3,2% contre 4,8% en février, ce qui soulève des interrogations sur le devenir de la croissance russe ». Signes qui sont une baisse de la consommation des ménages (jusqu'ici en croissance) et la reprise de l'inflation actuellement à des taux historiquement bas (6%) en raison du relèvement des tarifs de l'électricité et du gaz pour la population (à partir de juillet).

Commentaires 8
à écrit le 16/05/2012 à 8:34
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3,2% de croissance en Russie...Combien en France? Un article assez cliché, étalages de trois patates à la communiste! On dirait que les tenant d'une idéologie marxiste ne veulent pas croire que la misère absolue n'est que la fille de leur utopie tota...

à écrit le 15/05/2012 à 22:09
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Ouf, il n'y a pas que FH qui fait fuir les riches. Merci Vlad

le 16/05/2012 à 1:16
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Oui, mais les riches russes ne vont venir en France ... ils connaissent trop les communistes ... (sauf peut être Melenchon .. qui est loin d'être un pauvre !!!)

à écrit le 15/05/2012 à 18:14
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Et en france il va falloir aller a moscou,

à écrit le 15/05/2012 à 18:06
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La photo (seulement quelques pommes pourries sur l'étalage) est quelque peu exagérée et manipulatrice.

le 15/05/2012 à 18:29
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tout a fait. et en plus il manque la vodka

le 16/05/2012 à 1:12
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Les riches ont emporté la vodka ... c'est pour ça qu'elle n'est pas sur la photo ...

le 16/05/2012 à 9:55
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les vrais russes sont soit en Suisse ... soit sur la cote d'Azur.

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