L'éco match du jour : Pologne - Grèce

La Grèce ne part pas favorite dans le match économique qui l'oppose au pays co-organisateur. Mais il peut toujours y avoir une surprise...
Copyright Reuters


La Croissance :  Pologne 1 - Grèce 0

Sur ce terrain, c'est le match des extrêmes entre la Pologne, championne de l'UE (hors pays baltes), de la croissance avec 4,35 % en 2011 et la Grèce qui a aligné en 2011 la troisième année consécutive de contraction de sa richesse nationale, à -6,86 %.


Le PIB par habitant : Pologne 1 - Grèce 1

Malgré des trajectoires de croissance différentes, la richesse par tête de la Grèce reste, à 26.293 dollars supérieure à celle de la Pologne (20.334 dollars). L'avantage reste donc à la Grèce.
 

L'inflation : Pologne 1 - Grèce 2

Malgré l'austérité, les prix grecs ont continué à progresser de 3,1 % en 2011. C'est cependant inférieur à l'inflation polonaise qui reste alimentée par la forte demande intérieure et que la banque centrale polonaise ne parvient pas à faire revenir à son objectif de 3,5 %. l'an passé, les prix polonais ont progressé de 4,27 %.
 

La croissance des exportations : Pologne 2 - Grèce 2

Un des rares effets positifs de l'austérité grecque, c'est l'amélioration de la compétitivité du pays et l'amélioration de ses exportations. Mais le tissu industriel grec est fragile et les exportations helléniques se sont contractées en 2011 de 0,16 %. En Pologne, le faible coût du travail et la demande extérieure, notamment allemande, a alimenté un rythme soutenu de croissance des exports : 7,28 % en 2011. La Pologne égalise.
 

Chômage : Pologne 3 - Grèce 2

La croissance polonaise n'est pas très créatrice d'emplois. Le taux de chômage était encore à 9,65 % en 2011 en moyenne. Mais l'austérité et la crise de la dette ont fait exploser le chômage en Grèce. Il est aujourd'hui à plus de 20 % et était en 2011 en moyenne à 17,3 %. La Pologne reprend l'avantage.
 

Déficit des administrations publiques : Pologne 4 - Grèce 2

C'est évidemment le point faible de la Grèce qui affiche un déficit de 9,20 % du PIB en 2011. Beaucoup plus que la Pologne qui, pourtant, avec un déficit de 5,10 % ne fait pas figure de bon élève. Les locaux creusent donc l'écart.
 

Dette publique :  Pologne 5 - Grèce 2

Là encore, la Grèce est la lanterne rouge des pays qualifiés avec une dette de 160,8 % du PIB en 2011. Mais en cas d'application du mémorandum on devrait atteindre 120 % en 2020. La Pologne, elle, est peu endettée : 55,4 % du PIB. Le « big bang » libéral de l'après-communisme a limité l'endettement. La Pologne est proche de la victoire.
 

Le taux de fécondité : Pologne 5 - Grèce 3

Entre 2010 et 2015, les Nations Unies prévoient un taux de fécondité moyen de 1,54 enfant par femme en Grèce. Un taux assez faible qui correspond à la baisse de la fécondité dans les pays méditerranéens depuis les années 1980. Mais depuis la chute du rideau de fer, les pays de l'est ont connu aussi une forte baisse de la fécondité. Les Polonaises devraient avoir en moyenne 1,42 enfant par femme. La Grèce sauve une balle de match.
 

L'espérance de vie : Pologne 5 - Grèce 4

Certes, l'austérité a touché le secteur de santé grec (Grece : le système de sante est en train d'exploser / Marianne2.fr) et l'espérance de vie pourrait en pâtir. Mais les Nations Unies prévoient une espérance moyenne de 80 ans et demi en Grèce sur la période 2010-2015. En Pologne, l'espérance de vie reste beaucoup plus faible : 76 ans et demi, notamment en raison des hommes (72 ans contre 78 ans pour les Grecs). la Grèce remonte la pente !


L'évolution de la monnaie face au dollar depuis un an : Pologne 5 - Grèce 5

L'euro reste la monnaie de la Grèce et a certes beaucoup baissé face au dollar. Mais il montre, compte tenu de la crise, une bonne résistance (Pourquoi l'euro ne baisse t-il pas davantage). Sur un an, il a reculé de 14,4 %. A l'inverse, le zloty polonais a pâti de la dépendance de l'économie polonaise vis-à-vis de la zone euro et de la fuite vers la qualité. Même la hausse des taux et la menace d'une intervention de la banque centrale n'y a rien fait. Le zloty a perdu 20,8 % face au dollar sur un an. Egalisation grecque !
 

Classement UEFA des clubs :  Pologne 5 - Grèce 6

Ce dernier critère permet d'évaluer la puissance sportive et financière des clubs. La Pologne peine encore à établir ses clubs dans le concert européen. A la différence d'autres pays de l'est, peu de clubs polonais ont brillé au niveau européen. La Pologne ne compte que deux participations à la phase des groupes de la Ligue des Champions depuis sa création en 1993. La Grèce, à l'inverse, dispose de clubs puissants et très suivis par les supporters pour qui le football est une véritable religion. Les clubs grecs, malgré la crise, restent riches, notamment les « trois grands » : Olimpiakos du Pirée, Panathinaïkos et AEK Athènes qui totalisent 27 participations à la phase des groupes. Le « Pana » a, du reste, été deux fois demi-finaliste de la reine des compétitions européennes en 1985 et 1996 et est parvenu en 1971 en finale de la « coupe des clubs champions » contre l'Ajax Amsterdam (défaite 2-0). Grâce à la puissance de ses clubs, la Grèce l'emporte !


RESULTAT :
Première surprise de cet Euro avec la victoire de la Grèce qui l'emporte sur le fil, sans doute en grande partie en raison de statistiques datant de 2011...

(Sources : Banque mondiale, Bloomberg, UEFA, Nations Unies)

Commentaires 2
à écrit le 08/06/2012 à 17:37
Signaler
que l'espérance de vie en Pologne est en grande augmentation

à écrit le 08/06/2012 à 17:31
Signaler
La Grèce joue très défensif, ça m'étonnerai de voir ce score... Mais on peut rêver ! par contre ,niveau économique, si on fait le même match à l'Euro 2016 je pense que le résultat sera inversé

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.