Pranab Mukherjee est le nouveau président de l'Inde

L'ancien ministre des Finances et candidat du parti du Congrès, le parti au pouvoir, a remporté dimanche l'élection présidentielle en Inde, s'assurant plus de la moitié des votes du collège électoral. Un poste essentiellement honorifique.
Le nouveau président indien, Pranab Mukherjee Copyright Reuters

L'ancien ministre des Finances et candidat du parti du Congrès (actuellement au pouvoir), Pranab Mukherjee, a remporté dimanche l'élection présidentielle en Inde, s'assurant plus de la moitié des votes du collège électoral, selon l'agence Press Trust of India (PTI). Pour ce poste essentiellement honorifique, Pranab Mukherjee, 76 ans, était donné grand favori face à son rival, Purno A. Sangma, 64 ans, un ancien président du parlement soutenu par le principal parti d'opposition, le très conservateur Bharatiya Janata Party (BJP).

Le président est élu pour un mandat de cinq ans par 4.896 parlementaires issus du Parlement fédéral et d'assemblées locales dans chaque Etat du pays. Ce collège électoral avait voté jeudi. L'actuelle chef de l'Etat, Pratibha Patil, discrète et peu connue à l'étranger, fut la première femme à avoir été nommée présidente de ce pays émergent de 1,2 milliard d'habitants, le 25 juillet 2007. En Inde, le chef d'Etat n'exerce qu'un rôle de représentation, même s'il est est le commandant suprême des forces armées, la réalité du pouvoir exécutif appartenant au gouvernement du Premier ministre, actuellement Manmohan Singh, 79 ans.

Un ténor du parti du Congrès

Pranab Mukherjee est un ténor du parti du Congrès qui a imprimé sa marque sur la vie politique en ayant exercé les fonctions de ministre des Finances, des Affaires étrangères et de la Défense. Petite taille (1,52 m) mais verbe haut, M. Mukherjee, 76 ans, est connu pour être un bourreau de travail et un fin tacticien au sein du parti de centre-gauche dirigé par Sonia Gandhi. Entré en politique comme parlementaire en 1969, il a su gagner le respect de ses pairs sur l'ensemble de l'échiquier et est considéré comme un ardent promoteur de "la croissance inclusive" permettant aux plus pauvres de participer au développement économique du pays. Fin tacticien, d'aspect austère voire parfois renfrogné, il est une figure dominante du parti du Congrès depuis le début des années 1980, lorsque le pays était gouverné par des idéaux socialistes.

Né le 11 décembre 1935 dans le village de Mirati, au Bengale occidental (est), dont il n'a jamais perdu l'accent, il est le fils d'un "combattant pour la liberté" au sein du mouvement pour l'indépendance de l'Inde, qui passa plus de dix ans dans les prisons britanniques. Un temps perçu comme un potentiel futur Premier ministre, son heure n'a jamais sonné et c'est aujourd'hui une nouvelle génération de cadres du parti du Congrès, qui devrait être sur les rangs pour remplacer Manmohan Singh, 79 ans, lorsque ce dernier quittera son poste, sans doute en 2014.

"Il faut que je sois cruel, rien que pour être humain"

Au cours de sa longue carrière, Pranab Mukherjee a siégé au conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale et à la Banque asiatique de développement. Même si le poste de chef de l'Etat est essentiellement honorifique, il pourrait jouer un rôle crucial dans la formation du prochain gouvernement, après les élections générales en 2014. Après trois ans au ministère des Finances, il a démissionné le mois dernier après avoir été désigné par son parti comme candidat à l'élection présidentielle. Le Premier ministre a temporairement pris en charge son portefeuille avant la nomination de son successeur.

"La vie d'un ministre des Finances n'est pas facile", avait-il lancé devant le parlement lors de la présentation du budget en mars. "Quand ça va mal, c'est le ministre des Finances que l'on appelle pour trouver un remède". "Comme Hamlet, prince du Danemark, le dit, selon les mots immortels de Shakespeare : "Il faut que je sois cruel, rien que pour être humain", avait-il conclu.

Commentaire 1
à écrit le 22/07/2012 à 14:06
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Vous avez un problème de cadrage des photos dans votre journal ou bien c'est voulu histoire de faire encore plus virtuel et bidon les articles?

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