La Fed en route pour un nouvel assouplissement monétaire

Lors de son discours de rentrée, vendredi à Jackson Hole, dans le Wyoming, le président de la Fed, Ben Bernanke, a laissé entendre qu'un nouvel assouplissement monétaire serait possible lors de sa prochaine réunion, prévue le 13 septembre.
Prudent, Ben Bernanke a indiqué que de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire étaient "difficiles à mettre en oeuvre" et que la Fed devrait y réfléchir à deux fois avant de décider de les renforcer. Copyright Reuters

Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a confirmé vendredi la disposition de la banque centrale des Etats-Unis à soutenir davantage l'économie du pays, surtout si la croissance reste trop faible pour permettre au chômage de baisser.

"Nous ne devrions pas exclure" de prendre de nouvelles mesures exceptionnelles d'assouplissement monétaire, a déclaré M. Bernanke à Jackson Hole, station d'altitude du Wyoming (ouest des Etats-Unis) où la Fed organise depuis vingt ans son séminaire international de politique monétaire.

Des mesures "difficiles à mettre en oeuvre"

Pour son allocution de rentrée, M. Bernanke était attendu par des marchés financiers désorientés, espérant le voir donner, depuis les montagnes Rocheuses, le signal d'un assouplissement monétaire à venir, comme il l'avait fait en 2010 et, à mots couverts, en 2011.

Le chef de la Fed a assuré que les mesures extraordinaires - et contestées - mises en oeuvre par la Réserve fédérale afin de soutenir l'économie américaine depuis qu'elle a abaissé son taux directeur à quasi zéro fin 2008 étaient utiles et que les risques qui leur sont liés apparaissaient "maîtrisables".

Il a néanmoins ajouté que ces mesures étaient "difficiles à mettre en oeuvre" et que la Fed devrait y réfléchir à deux fois avant de décider de les renforcer.

Mais il a exprimé aussi sa "grande inquiétude" face à la "stagnation du marché de l'emploi", alors que la situation économique reste "de toute évidence loin d'être satisfaisante".

Le chômage remonte depuis mai aux Etats-Unis et atteignait officiellement 8,3% en juillet.

Sans accélération de la croissance économique, tombée au deuxième trimestre à son rythme le plus faible depuis l'été 2011 (+1,7%), le taux de chômage restera trop longtemps à un niveau intolérable pour la Fed, estime M. Bernanke.

Création monétaire

Ces propos confirment le penchant pour l'action exprimé par le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) depuis le début du mois, rendu encore plus explicite lorsque les minutes de sa dernière réunion ont révélé qu'il était tenté d'agir "sous peu" en cas de persistance du ralentissement économique.

M. Bernanke a indiqué que la Fed était susceptible de prendre deux types de mesures: racheter de nouveaux titres sur les marchés financiers ou repousser la date indicative à laquelle elle pourrait relever son taux directeur.

La première permettrait à la Fed de continuer à peser sur les taux d'intérêts à long terme, mais s'accompagnerait d'une nouvelle création monétaire s'ajoutant aux 2.300 milliards de dollars que la banque centrale a injectés dans le circuit financier depuis la fin 2008.

La seconde permettrait d'informer le marché sur les intentions de la Fed, ce qui devrait améliorer le fonctionnement de sa politique actuelle. Pour l'instant, la Réserve fédérale promet le maintien d'un taux directeur "extraordinairement bas" jusque fin 2014 si la situation l'impose.

Pour Lewis Alexander, économiste de Nomura, le discours de M. Bernanke est annonciateur d'un nouveau programme de rachats de titres "avant la fin de l'année".

Gregory Michael, de BMO Marché des capitaux, juge que le besoin d'une telle action devrait se faire sentir "au tournant de l'année". Avant cela, prévoit-il, le FOMC devrait modifier sa communication sur son taux directeur, dès sa réunion des 12 et 13 septembre.

Commentaires 8
à écrit le 02/09/2012 à 15:18
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La FED montre la voie a la BCE. On devrait déjà avoir nos taux proche de 0 et une politique monétaire efficace pour rembourser nos dettes en monnaie de singe. Vu qu'il n'y a pas d'autres solutions a part attendre la faillite.

le 02/09/2012 à 21:30
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Ah oui? Parce que vous trouvez que les résultats sont au RDV aux US? La baisse des taux a pour conséquence de pousser les entreprises à distribuer plutôt que d'investir. Les maître mots sont confiance et visibilité. Sans elles, rien ne se fera et les...

à écrit le 02/09/2012 à 13:25
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"La folie est de faire et de refaire la même chose en espérant des résultats différents".- Albert Einstein "La vraie richesse est dans l'abondance des choses utiles propres à satisfaire nos besoins et nos goûts, vous comprendrez comme possible la pr...

à écrit le 02/09/2012 à 5:28
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On voit bien depuis 2008 aux US et 2009 en Europe que toutes les politiques monétaires n'ont fait que repousser le pb sans le résoudre. Seule la consomamtion est moter de croissance pour cela il faut des investisseurs qui ont confiance dans leur pla...

à écrit le 01/09/2012 à 23:02
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C'est la fuite en avant ! Et chez nous, certains rêvent d'un nouveau LTRO ! La seule question qui vaille est : comment allons-nous sortir de ce bourbier et quelles en seront les conséquences économiques et sociales ?

à écrit le 01/09/2012 à 19:19
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Ce qui veut dire qu'ils vont augmenter encore la masse monétaire, et ainsi créer encore plus d'inflation et détruire encore plus le dollar qui ne vaudra meme plus à terme la valeur du papier sur lequel il est imprimé, idem pour l'euro et les autres. ...

le 02/09/2012 à 15:08
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encore .... ?

le 03/09/2012 à 10:23
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Toujours locked quand on rèpond a une absurdité

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