Le budget de la défense israélienne s'invite dans la campagne

L'opposition au premier ministre Benjamin Netanyahu, en bonne place pour remporter les législatives de la semaine prochaine, lui reproche d'avoir fait flamber les dépenses militaires en prévision d'un hypothétique raid sur l'Iran menaçant. Une dérive qui pourrait accroitre encore l'austérité budgétaire qui s'annonce après les élections.
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Le sacro-saint budget israélien de la Défense s'est subitement invité dans la campagne pour les législatives de mardi prochain. Une partie de l'opposition centriste notamment, Ehud Olmert, l'ancien Premier ministre, accuse le gouvernement de Benjamin Netanyahu d'avoir « gaspillé » en deux ans plus de deux milliards d'euros pour financer les préparatifs d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes qui n'a pas eu lieu. Cette polémique vise le bilan économique du premier ministre et leader de la droite, donné favori par les sondages, qui ne cesse de rappeler aux Israéliens que sa politique a permis d'éviter une récession et de subir le sort peu enviable des Grecs ou des Espagnols.
Mais ce succès indéniable commence à avoir du plomb dans l'aile. Le déficit budgétaire a dérapé à 4,2%  du PIB en 2012, contre les 3% prévus, ce qui laisse augurer un sévère plan d'austérité au lendemain du scrutin. Toute la question est de savoir si les militaires devront cette fois-ci se serrer eux aussi le ceinturon. La défense représente à elle seule 17% du budget du pays, un pourcentage 10 fois plus élevé que dans la plupart des pays européens.

Un nouveau sous-marin commandé à l'Allemagne

Les dépenses sur ce front n'ont cessé d'augmenter pour atteindre l'an dernier 12 milliards d'euros, 20% de plus que le budget initial. Benjamin Netanhyahu et Ehud Barak, le ministre de la Défense, ont avancé des « impératifs de sécurité » et le péril qu'un régime iranien doté de l'arme nucléaire ferait peser sur l'existence d'Israël pour justifier ces dépassements. Pour parer à ce danger, Benjamin Netanyahu, qui a agité à de multiples reprises la menace d'une attaque israélienne contre Téhéran, n'a effectivement pas lésiné sur les moyens.
Quelques exemples : l'armée de l'air a multiplié les exercices de ravitaillement en plein vol pour des opérations à longue distance » tout en s'équipant de bombes « intelligentes » et d'équipements dernier cri pour brouiller les systèmes de défense et les réseaux informatiques iraniens. Israël a également commandé à l'Allemagne un nouveau sous-marin susceptible d'être équipé, selon des experts étrangers, de missiles nucléaires, pour une somme de près de 400 millions d'euros. « Nous avons ainsi gaspillé des sommes énormes pour un scénario illusoire qui ne s'est pas produit et qui ne se produira pas », a accusé Ehud Olmert, qui soutient Kadima, une liste centriste d'opposition. Benjamin Netanyahu, sur la défensive, a rejeté en bloc ces accusations. Il conteste les chiffres et souligne surtout que de telles dépenses pourraient se trouvées justifiées cette année. Autrement dit « l'option militaire » contre l'Iran reste d'actualité en 2013.
 

Commentaire 1
à écrit le 15/01/2013 à 17:55
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