Un peu moins économique, résolument plus "social". Le second discours d'investiture de Barack Obama, prononcé le 21 janvier à Washington, s'est un peu moins apesanti sur la situation économique que quatre ans auparavant et davantage sur un appel à l'unité, à la solidarité et à l'égalité.
- "Préserver nos libertés individuelles requiert finalement, une action collective"
Barack Obama a commencé son allocution par un appel au rassemblement, une position relativement classique après une campagne présidentielle qui a divisé la nation.
- "Le marché n'est florissant que lorsqu'il y a des règles pour assurer le libre jeu de la concurrence"
L'économie n'était pas totalement absente du discours, bien sûr. Barack Obama a ainsi développé à nouveau le thème de la répartition des richesses. "Car nous, le peuple, comprenons que notre pays ne peux pas réussir quand une poignée de personnes de moins en moins nombreuses s'en tire très bien et qu'une foule de plus en plus nombreuse ne s'en sort quasiment pas. Nous croyons que la prospérité de l'Amérique doit reposer sur les épaules d'une classe moyenne croissante", a ainsi lancé le président. Lors des négociations pour éviter le "mur budgétaire" (Fiscal Cliff), les Démocrates derrière Barack Obama ont lutté pour tenter de faire reposer la hausse des impôts sur les Américains gagnant un revenu de 250.000 dollars par an. Le compromis avec les Républicains a finalement porté ce seuil à 450.000 dollars.
- "Nous devons faire des choix difficiles pour réduire le coût de notre système de santé et la taille de notre déficit"
Le problème de la dette et le débat avec les républicains sur le relèvement de son plafond étaient ainsi évoqué très indirectement, certains désaccords avec le camp républicain beaucoup moins. "Les engagements que nous prenons les uns à l'égard des autres -à travers Medicare, Medicaid et la Sécurité sociale- ces choses ne sappent pas notre initiative, elles nous renforcent. Elles ne font pas de nous une nation de 'preneurs' elles nous libèrent pour prendre les risques qui font de ce pays un grand pays". En utilisant le terme de "nations de 'preneurs'", Barack Obama faisait référence à la critique de Paul Ryan, candidat républicain à la vice-présidence lors de la campagne présidentielle.
- "Nous répondrons à la menace du changement climatique, en sachant que l'échec reviendrait à trahir nos enfants et les générations futures"
Sans surprise, une large place était également accordée à l'environnement, après l'ouragan Sandy qui a dévasté le nord-est du pays quelques jours seulement avant l'élection du 6 novembre. Si certains "nient toujours le jugement accablant de la science, personne ne peut éviter l'impact dévastateur des incendies, de la sécheresse qui paralyse, et des tornades de plus en plus puissantes", a ainsi jugé Barack Obama. Ce dernier en a d'ailleurs fait un sujet de compétitivité économique, la gestion de la transition climatique sera cruciale pour la "vitalité économique" des Etats-Unis.
- "Notre voyage ne sera pas complet tant que nos frères et soeurs homosexuels ne seront pas traités comme tout le monde par la loi"
Signe que le second discours d'investiture de Barack Obama a surtout emprunté une tonalité libérale (au sens anglo-saxon, non économique du terme), ce qui en aura surtout été retenu dans la presse et chez les commentateurs, c'est la mention de l'égalité pour les couples homosexuels. Une première dans un discours d'investiture. Barack Obama s'était publiquement engagé à sur ce sujet, quelques mois avant son élection. Cette nouvelle prise de position intervient alors que la Cour suprême doit statuer sur une législation portant sur cette question dans l'Etat de Californie et que plusieurs Etats américains ont légalisé le mariage pour les couples de même sexe.