L'Argentine cède à la pression du FMI et revoit son mode de calcul de l'inflation

Le gouvernement argentin va changer son mode de calcul de l'inflation après une ultime mise en demeure du FMI. L'Argentine est soupçonnée de sous-estimer son taux d'inflation, et ce, depuis plusieurs années.
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Le gouvernement argentin le fait à contre-c?ur, mais il le fait. Le ministre de l'économie a annoncé samedi soir, la mise en place d'un "nouvel indice des prix à la consommation en remplacement de la mesure actuelle, qui pose soit-disant tant de problèmes au FMI". Le ton d'Hernan Lorenzino est résigné.

Il faut dire que le Fonds monétaire international n'y a pas été par quatre chemins. La "déclaration de censure" adoptée vendredi par le FMI est inédite dans l'histoire de l'institut créée en 1944. Par cette procédure, l'Argentine risque l'exclusion du FMI si elle ne corrige pas son instrument de mesure d'évolution des prix, et ce, avant septembre prochain.

Un indice opaque

D'après le FMI, l'indice des prix officiel ne correspond pas à la réalité constatée. La controverse sur le calcul de l'inflation durait depuis plusieurs années. Il y a quelques semaines, le gouvernement argentin annonçait une inflation de 10,8% en 2012. Un organisme indépendant a, lui, estimé que les prix ont grimpé de 25% sur cette même période. En 2011, les chiffres officiels faisaient état d'une inflation de 9,5%, contre près de 23% d'après des données livrées par des organismes indépendants. Cela fait cinq ans que le FMI demande à l'Argentine d'accepter des évaluations annuelles soumises aux Etats-membres.

La présidente décrédibilisée

En réalité, il n'y pas qu'avec le FMI que l'Argentine est en délicatesse. La présidente Kristina Kirchner s'est mise à dos de nombreux investisseurs par ses décisions très polémiques. En 2010, elle avait ainsi réussi à renverser Martin Redrado, gouverneur de la banque centrale. Celui-ci avait alors tout tenté pour sauver l'indépendance de l'institut monétaire. Depuis, les investisseurs soupçonnent la présidente d'instrumentaliser la stratégie monétaire à des fins politiques.

L'affaire Repsol avait également échaudé les investisseurs. En avril dernier, Buenos Aires avait décidé de nationaliser YPF, filiale de la compagnie pétrolière espagnole Repsol. Les investisseurs s'étaient alors inquiétés du climat d'insécurité juridique qui régnait désormais en Argentine.

Commentaires 6
à écrit le 05/02/2013 à 12:04
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Il serait très intéressant de regarder le taux d'inflation en Inde également (en plus il s'agit des prix de gros et non de détail comme ailleurs) , bien supérieur à ce qui est annoncé par le gouvernement, de même que le déficit budgétaire qui ne pren...

à écrit le 04/02/2013 à 19:06
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Si le FMI pouvait regarder aussi le mode de calcul français, l'Argentine n'est pas le seul pays à annoncer 2 fois moins d'inflation que le réel !

le 05/02/2013 à 8:41
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Comme prévu Cristina adore la gestuelle argentino-péroniste: mais ses pauvres de +en+ nbreux la ramènent au réel: réintégrer un espace économique régional et rompre avec un protectionnisme rétrograde.

à écrit le 04/02/2013 à 19:04
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Vous en connaissez, vous, au moins UN pays qui calcule son VRAI taux d'un flation..?? Allez, chiche, honnêtement sans le perdre. (parce que si on le perd, ça fait hyper un flation). Vaste blague juste bonne pour le Zimbabwé.

à écrit le 04/02/2013 à 18:30
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Au risque d'agacer les experts infaillibles de l'Insee, j'appelle de mes voeux que la France soit destinataire d'une semblable mise en demeure de l'organisme mondial touche-à-tout qu'est le FMI. Depuis 11 ans, époque de la mise en place de l'euro (an...

le 06/02/2013 à 21:46
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pour que peu gagnent des millions, des millions doivent donner un peu !!!

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