En Allemagne, on va recruter jusqu'en Espagne

Pour lutter contre la dépopulation et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans leurs entreprises, les élus de Wunsiedel sont allés jusqu'à la pointe nord-ouest espagnole pour recruter des travailleurs.
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C?est avec des valises pleines de brochures vantant les charmes des montagnes bavaroises que les élus de la commune de Wunsiedel ont débarqué en mars 2012 à Padrón, en Galice dans le nord-ouest de l?Espagne. L?objectif du voyage : convaincre les jeunes Espagnols qualifiés de venir travailler dans les entreprises locales, qui peinent à recruter et, au-delà, maintenir l?activité dans la commune allemande de plus de 9.000 âmes, qui perd une centaine d?habitants par an.

Des contrats appelés à évoluer
Treize Espagnols vivent aujourd?hui à Wunsiedel. Ils sont électriciens, carrossiers ou encore employés d?hôtel, âgés de 27 à 54 ans, et travaillent depuis septembre dans quatre entreprises de taille moyenne de la ville. « Nous ne sommes pas une entreprise de recrutement », souligne Roland Schöffel, le maire adjoint de la commune, à l?origine du projet. Aidés tout au long du processus par un cabinet spécialisé dans le recrutement international, les élus ont pourtant bel et bien e? ec-tué la liaison entre les entreprises locales ? qui avaient établi préa-lablement la liste de leurs besoins en main-d??uvre ? et l?Espagne.
C?est par l?intermédiaire de l?ambassade d?Espagne à Berlin que les Bavarois entrent en relation avec le maire de Padrón, petite ville qui compte également environ 9.000 habitants. Wunsiedel connaît bien cette région espagnole pour avoir déjà accueilli, il y a cinquante ans, les fameux « travailleurs invités » (Gastarbeiter), galiciens venus travailler dans l?industrie locale de la porcelaine.
L?étape suivante, c?est le voyage à Padrón. « Ils étaient près de 200 à assister à la réunion lors d?une première présentation à notre arrivée en Galice. On ne s?y attendait pas », se souvient Roland Schöffel.
Bernd Birke, patron d?une entreprise d?installations électriques, a ainsi embauché quatre Galiciens, et espère en faire venir un cinquième en février. Tous ont signé un contrat à durée déterminée d?un an. « L?objectif, c?est le contrat indéterminé », assure Bernd Birke, qui se déclare satisfait de leur travail. Presque six mois après leur arrivée, « la langue reste aujourd?hui un problème », reconnaît-il, tout en restant optimiste, alors que le groupe suit des cours d?allemand organisés par la commune et le ministère de l?Immigration (Bamf).L?heure n?est pas encore au bilan : « Nous le dresserons d?ici quelques mois, nous verrons si les contrats seront prolongés ou non, explique Roland Schö? el. Il s?agit encore d?une expérience », tient-il à souligner, alors que deux Espagnoles employées dans l?hôtellerie ont récemment quitté leur emploi et en cherchent un autre.
Pour le cabinet munichois Why Consult, qui a assuré tout le travail de recrutement à la demande de Wunsiedel, il s?agit d?une première collaboration avec une commune. Une initiative qui pourrait être reproduite, souligne Begonia Merayo, à la tête du cabinet : « En cas de succès, d?autres communes allemandes et espagnoles seraient intéressées par une telle expérience. »

Commentaires 21
à écrit le 04/03/2013 à 15:59
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Qui consiste à continuer à accumuler des gigantesques excedents commerciaux... grace à une politique qui n'est au final qu'une guerre économique appelée " compétitivité "... Et l'on va rechercher des salariés grecs ou espagnols pour accumuler touj...

à écrit le 07/02/2013 à 19:31
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Ou recrute t on en France...

à écrit le 07/02/2013 à 10:58
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C'est pour lutter contre le « Lewis Turnig point », le "tournant de Lewis". Ce concept élaboré par le prix Nobel d'économie Arthur Lewis définissant le moment où une main d'?uvre abondante commence à se raféfier entraînant une augmentation rapide des...

à écrit le 06/02/2013 à 18:18
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Le véritable taux de chômage en Allemagne est beaucoup plus élevé que les chiffres officiels. Car en réalité les petits boulots précaires ont été totalement dérégulés sous Schröder. Est-ce un bien ou un mal? Difficile de juger. Il y a peut-être certa...

à écrit le 05/02/2013 à 17:30
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Je ne sais pas si tant qu'à s'exiler les Espagnols ne préfèrent pas chercher fortune sur d'autres continents, dans des pays traditionnellement d'immigration. Canada, Australie, États-Unis, et autres des pays en somme dans lequel il y a vraiment un av...

le 06/02/2013 à 0:06
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toujours la critique systématique franchouillarde, les mauvaises excuses pour ne rien faire... ceux qui se retroussent les manches avancent, ceux qui passent leur temps à geindre régressent, c'est tout. On n'est pas dans une crise, on est dans une tr...

le 01/03/2013 à 7:53
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@ la rangaine des alibis, il n'y a pas que les Français qui savent écrire en français. De plus le commentaire me semble très sensé, selon les statistiques il n'y a qu'un expatrié sur quatre qui choisi de rester en Europe. Les mieux qualifiés quittent...

à écrit le 05/02/2013 à 13:33
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très bonne initiative allemande, manque juste une chose, savoir leur salaire, à mon avis il est loin de ce que toucherait un allemand au même poste ( ce qui est une infraction aux règles européenne qui veut qu'un salarié CEE soit traité et payé comme...

le 05/02/2013 à 13:47
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non, un salarié peut avoir le régime de son pays d'origine, je connais un entrepreneur qui justement m'explique qu'il est de plus en plus concurrencé par des réponses avec salaires polonais. Quand au taux de chômage en allemagne, il est très inférieu...

à écrit le 05/02/2013 à 12:42
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on a 500 000 emplois non pourvus en raison d'un système de chomage trop généreux, il faut prendre des espagnols et baisser les indemnisations, chacun assume ses choix, pas sur le dos de la société !!!

à écrit le 05/02/2013 à 9:43
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Je connais des thailandais qui viennent travailler jusqu'en allemagne et aux pays bas pour du travail saisonnier, faute d'indémnités chômage n'existant pas chez eux !

à écrit le 05/02/2013 à 9:32
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le STO pour ces pauvres espagnols, finalement la crise en Espagne a du bon pour l'Allemagne qui peut se servir en main d'oeuvre. Sinon les travailleurs africains ne l?intéresse pas ?

le 05/02/2013 à 9:59
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pour info le STO c etait obligatoire La on fuit son pays car on n y a pas d avenir Mais ne soyez pas jaloux, ca va bientot etre le cas de la France: nous aussi on a investi dans le parpaing, c est une question de temps avant que la bulle immo explose...

à écrit le 05/02/2013 à 9:10
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ça RATISSE LARGE ! à tout prix....

à écrit le 04/02/2013 à 23:08
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Ah bon l'Allemagne va embaucher des faignants du Sud ... la pauvre ...Ceci dit elle prend les plus qualifiés , éduqués par cet état obèse qui doit engager des reformes structurelles dont la réduction drastique des budgets de l'éducation ... Il ne fau...

le 05/02/2013 à 0:46
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@ahbon: commentaire désuet, franchement qui pourrait croire que sur des millions de chômeurs, y a que des fainéants ?? Faut s'attaquer aux vrais problèmes, à savoir l'incompétence et la malhonnêteté des dirigeants et pas à ceux qui subissent, mais év...

le 05/02/2013 à 9:11
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...Pour la mémé "du palier et CRS, vous vous répétez, mon cher !

à écrit le 04/02/2013 à 22:01
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L'émergence d'un marché du travail européen? Un peu comme dans les années 30 où les agriculteurs du Midwest partaient émigrer en Californie pour trouver du boulot.

à écrit le 04/02/2013 à 20:12
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Bravo, parce qu'avec 420 millions d'habitants en Europe, faut pas venir nous dire qu'on a besoin des illégaux pour trouver des gens compétents !!!

le 05/02/2013 à 6:55
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On a besoin des illégaux non pour trouver des gens compétents - ça personne ne l'a dit - puisque les illégaux sont sans doute fréquemment peu dîplomés. On a besoin des illégaux pour soit baisser le coût du travail, soit faire le travail que les natio...

le 05/02/2013 à 9:16
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les allocataires biberonnés aux allocs, s'ils étaient mieux payés pour =restaur&BTP, travaux difficiles vous en conviendrez, sinon on a affaire à de la mauvaise foi,ils iraient bosser...mais, on veut les faire travailler pour une poignée de figues, l...

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