Thomas Herndon, l'étudiant qui a relevé l'"erreur de calcul" à l'origine de l'austérité budgétaire

C'est dans le cadre d'un cours d'économétrie que le jeune doctorant américain en économie a été amené à refaire les calculs de la célèbre étude de Reinart et Rogoff. Une critique qui lui a valu une fulgurante célébrité dans les hautes sphères économiques.
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Nom: Herndon. Prénom: Thomas. Âge: 28 ans. Ce jeune doctorant en Economie à l'université du Massachussets Amherst vient assurément d'asseoir sa cote de popularité pour un certain temps. Et pour cause, c'est lui qui est à l'origine de la remise en cause de la célèbre étude de Reinart et Rogoff qui a fait le tour de la Toile la semaine dernière. 

Un cours d'économétrie fait basculer le cours de la politique d'austérité

Rapide retour en arrière. Dans le cadre de son cours d'économétrie, Thomas Herndon doit refaire la démonstration d'une étude récente et connue. Or, l'étudiant jette son dévolu sur la célèbre étude de Reinhart et Rogoff "la croissance au temps de la dette", explique le New York Mag. Des travaux de référence qui ont poussé certaines personnalités politiques à promouvoir l'austérité, à faire passer la dette publique sous le seuil de 90% du PIB sous peine d'entraîner le pays dans une récession de 0, 1%. L'étude, très commentée, suscite le plus vif intérêt chez le jeune étudiant en économie, qui doute de ses conclusions. Et justement. Thomas Herndon a beau faire et refaire les calculs, il ne parvient pas au même résultat que Reinhart et Rogoff.

Sous les feux de la rampe

Alors avant de remettre son rapport, Thomas Herndon essaye à plusieurs reprises de contacter les auteurs de l'étude par e-mail afin de comparer leurs données à ses propres résultats. Mais le jeune diplômé doute que des économistes de renommée mondiale daignent lui répondre. Jusqu'à cet après-midi, alors qu'il était assis sur le canapé de sa petite amie : "j'ai vérifié mes e-mails, et j'ai vu que j'avais reçu une réponse de Carmen Reinhart", se souvient Thomas Herndon dans un entretien accordé au New York Mag. Et de poursuivre: "elle a dit qu'elle n'avait pas le temps de regarder ma question mais qu'elle m'envoyait les données, et que je devais me sentir libre de publier mes conclusions quels que soient les résultats que j'avais trouvés". Dès qu'il regarde la feuille de calcul Excel, il sent tout de suite qu'il y a quelque chose de bizarre. Nous connaissons la suite. 

Tout va alors très vite. Thomas Herndon sort de l'ombre de son campus et découvre la célébrité académique, les clichés officiels, les félicitations de ses professeurs et camarades, ainsi que les nombreuses sollicitations d'entretiens. "Je suis honoré d'avoir pu apporter ma contribution au débat politique", a-t-il conclu dans un entretien accordé à la BBC. Thomas Herndon a même une fiche Wikipédia désormais. 


Lire aussi: et si une erreur de calcul avait imposé la rigueur budgétaire?

Commentaires 42
à écrit le 23/04/2013 à 20:15
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pas surpris ! ! regardez rien qu au niveau des communes la gestion par la communauté des communes ne genere pas d economie mais tout l inverse alors !!!

à écrit le 23/04/2013 à 17:50
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Suffit! l'idée de seuil par Reinhart et Rogoff n'a aucun sens telle quelle, mais il faut arrêter cette Supercherie! l'erreur ne change rien au fait que les dettes improductives sont la cause de la crise mondiale! alors stop! (et si les poltiques réso...

à écrit le 23/04/2013 à 13:18
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Bref : tout le monde peut se tromper... Et l'économie n'est pas une science exacte. Le retour au principe de réalité, une fois de temps en temps, çà ne fait pas de mal.

le 23/04/2013 à 13:31
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Exactement, je pense que l'on confond l'origine de l'erreur : ce n'est pas tant se tromper dans le calcul mais plutôt prendre l'étude comme "vérité" et l'appliqué dans un système économique complexe sans aucune remise en question.

à écrit le 23/04/2013 à 12:49
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bravo pour ce reportage fort instructif comme quoi des jeunes s'interressent de près a notre monde malade et des politiques responsables mais pas coupables , on confond bien le PIB et le PNB d'ailleurs le PNB aujourd'hui les politiquent s'en moquent ...

à écrit le 23/04/2013 à 12:21
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C'est toujours le même problème avec les statistiques. Chaque interprétation peut mener à une conclusion ou son contraire. Il n'y a pas pire interprétation que lorsqu'on veut y mettre une relation de cause à effet avec des chiffres pour réaliser des ...

à écrit le 23/04/2013 à 11:01
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En réalité, il s?agit d?une étude extrêmement réductrice car elle établirait une corrélation entre l?endettement et la croissance. La dette publique n?augmente pas exclusivement par l?accroissement des dépenses publiques qui seraient utilisées pour ...

le 23/04/2013 à 11:17
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En réalité, je voulais écrire le "niveau des dépenses publiques" en % du PIB comme facteur de décroissance à analyser et bien sûr pas de la dette comme cela a été fait dans des diverses études pour lesquelles d'ailleurs des erreurs de calculs n'ont p...

le 23/04/2013 à 11:52
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Et puis en réalité, la corrélation établie par Reinhart (avec un h svp) et Rogoff pourrait être expliquer à partir d'une causalité inversée; ce ne serait pas le niveau de dette élevé qui créerait la faible croissance, mais une phase longue de croissa...

à écrit le 23/04/2013 à 10:59
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monstrueuse stupidité : ce n'est pas l'austérité des Etats qui nous amènent dans la récession, mais bien l'angoisse du lendemain. le risque du chômage pour les uns, la surfiscalisation pour les autres provoque une absence absolue de confiance. l'aust...

le 23/04/2013 à 12:08
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mais si l'austerité a avoir... au mieux, gelée des salaires, mais augmentations des p^rix ..donc moins de pouvoir d'achat, donc moins de consommation, donc ...donc...donc....

à écrit le 23/04/2013 à 10:56
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il ne faut aucun calcul pour dire qu'un endettement excessif est très dangereux !!!

le 23/04/2013 à 12:12
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tout juste mais on est dans une époque étrange ou même le bon sens le plus élémentaire et la plus simple logique doit être prouvée par des moyens les plus tordus les uns que les autres

à écrit le 23/04/2013 à 10:13
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Rien que dans les captures d'écrans de la correction de l'erreur en question il est visible qu'il est préférable d'avoir le moins de dette possible. Et j'ai envie de dire que vis à vis des politocards, il s'agissait d'une erreur pieuse pour essayer d...

à écrit le 23/04/2013 à 9:47
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Les US et la Chine ne veulent plus austérité, c est aussi simple que sa aprÚs un pan sur la tête à Cameron le tour de Merkel va arrivé avec la montée des anti Européen Allemand qui refuse cette politique, Baroso pend déjà le virage. Il y a ...

à écrit le 23/04/2013 à 8:40
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quelle austerité? en france par exemple on continu a dépenser plus que les recettes

le 23/04/2013 à 12:39
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Exact, je dirais même que la véritable politique d'austérité libérale, c'est la baisse des impôts et la réduction des dépenses publiques. C'est vers ce genre d'austérité qu'il faut aller et non l'austérité made in FMI qui n'a fonctionné nulle part da...

à écrit le 23/04/2013 à 7:29
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Le livre "Growth in a time of debt", de Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff, la bible de la commission européenne

à écrit le 22/04/2013 à 22:57
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reprenez vous !

à écrit le 22/04/2013 à 20:14
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un etudiant en doctorat d'econometrie releve une erreur grossiere sous excel? faut pas prendre les gens pour des c... !!! l'econometrie, c'est pas juste calculer une moyenne, et l'analyse des series temporelles, c'est quand meme un peu plus compliqu...

le 23/04/2013 à 8:18
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J'allais écrire quelque chose d'analogue : une étude sérieuse (l'était elle ?) ne peut pas être remise en cause par un fichier excel... Si les données d'un calcul ne sont pas cohérentes avec le sens général de l'étude, il faut approfondir et confirme...

le 23/04/2013 à 9:42
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Saif que sans être économiste, la réalité de échec de la politique Austérité est bien la, diminution des dépenses et politique libéralisme donne bien récession et chomage la preuve avec la grande Bretagne qui a perdu son triple À.

le 23/04/2013 à 11:02
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ce qui montre bien l'inutilité de ces profs ou experts imbus d'eux-mêmes !! ce sont des rentiers qui nous coûtent cher !!!!

le 23/04/2013 à 13:54
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Vous n'avez de raisonnement plus constructif ?

le 23/04/2013 à 13:57
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Mon raisonnement qui critique la remise en cause d'une étude par un simple fichier excel ne conclut pas que l'étude est juste. Je suis d'ailleurs d'accord avec ce que vous écrivez (et qui est difficilement lisible...)

à écrit le 22/04/2013 à 19:12
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Et si "Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff," avaient omis d'intégrer certains pays dans leur calcul de telle sorte que le résultat obtenu n'aille pas à l'encontre de ce que ces deux brillants économistes désiraient démontrer? Alors le "bug" ou pas "bug...

le 22/04/2013 à 20:08
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L'étudiant a pris en compte, dans sons étude, tous les pays ce qui explique cette différence de résultat. Notons que la réponse de "Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff" est vraiment décevante.

à écrit le 22/04/2013 à 18:30
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Au moins le 3% du PIB à ne pas dépasser pour le déficit ne risque pas ce genre d'aventure. Il a été inventé par L.Fabius sur un coin de table pour donner une limite aux ministres dépensiers. Il n'y a aucun risque de trouver une erreur de calcul.

le 22/04/2013 à 18:57
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3% du PIB ça fait tout de même dans les 12% de déficit sur le budget de l'état. pas étonnant de voir le montant cumulé d'une dette qui s'érode peu avec une inflation réduite. Seul point positif actuellement, on bénéficie de taux très bas, ce qui perm...

le 22/04/2013 à 20:13
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Mais avec 2 ou 3% d'inflation , tenir un 0% est illusoire. Si ton patron te met à 0% d'augmentation tu considère ne pas être augmenté ou carrément perdre en salaire du niveau de l'inflation : tu considères perdre en salaire du niveau de l'inflation. ...

le 22/04/2013 à 22:38
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En attendant, le budget allemand est excédentaire. Comme quoi, tout est possible.

le 23/04/2013 à 8:16
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Chic alors ! Dans quelques centaines d'années, les allemands auront remboursé leurs 2.000 milliards de dettes (hors bilans pourris des banques allemandes...°

le 23/04/2013 à 8:38
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@ mes détracteurs : vous avez bien raison, endettons nous sans compter, jusqu'à 1 000 000 000 de fois le PIB même !

à écrit le 22/04/2013 à 17:56
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Bon un peu de calme on a bien compris qu'il fallait endoctriner la planète avec des théories toutes bidons, ce que cette étude ne prend pas en compte c'est la réalité de la consommation, le CRACK économique actuel n'a rien à voir avec ces grandes déc...

le 22/04/2013 à 18:16
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Docteur en économie?

le 22/04/2013 à 19:02
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non, docteur en ca(l)va

le 22/04/2013 à 20:18
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d'accord avec cava, un bon vieux produit derive base sur de l'analyse de risque stochastique ( que personne ne maitrise ici), c'est tt bon pour aller au tas... en france c'est le ' bon sens paysan', non?

à écrit le 22/04/2013 à 17:45
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Beaucoup de bruit autours de ces "erreurs". Mais pas d'explication claire sur les erreurs, ni sur leur impact. A ce que disent certains articles ces erreurs ne remettent pas en cause les conclusions des études en question. Mais encore une fois, un ar...

le 22/04/2013 à 19:51
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L'impact de cet erreur consiste à ne plus utiliser cette étude pour trouver un ratio de dette optimal. La dette est dangereuse mais elle peut être utile si elle est utilisée pour investir, que ce soit dans le but de réduire des dépenses dans le futur...

le 22/04/2013 à 20:04
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Entièrement d'accord avec vous..

le 22/04/2013 à 22:40
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Une incitation à gaspiller l'argent public dans des investissements inefficaces, quoi. Très socialiste ce genre de réflexion...

à écrit le 22/04/2013 à 17:40
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rien que dans la première phrase il y a 1 coquille et une faute de grammaire ! relisez vous !

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