La Banque européenne d'investissement vole au secours de la jeunesse franco-allemande

Selon le Rheinische Post, les gouvernements français et allemand mettent la dernière main à un plan commun pour lutter contre le chômage des jeunes. Présenté à la fin du mois, celui-ci serait financé en partie par la Banque européenne d'investissement.
Copyright Reuters

Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait fait de la Banque européenne d'investissement (BEI) l'une de ses armes favorites pour relancer les économies européennes et en particulier celle de la France. Grâce à l'émission de « project bonds » permettant de financer des projets risqués mais dont les retombées économiques et sociales étaient potentiellement formidables, la BEI devait être en première ligne pour sortir l'Europe et la France du marasme. Un an après, son bilan était jusqu'ici assez peu spectaculaire en raison de l'abandon du projet « project bonds ».
Les choses pourraient peut-être changer. Selon le quotidien de Düsseldorf Rheinische Post les gouvernements français et allemand devraient présenter à la fin du mois un plan commun baptisé "New Deal for Europe" pour lutter contre le chômage des jeunes par le biais de crédits aux entreprises qui recrutent.

Toute la zone euro doit être concernée

Cette initiative du ministre français de l'Emploi Michel Sapin et de son homologue allemande Ursula von der Leyen doit être présentée au cours d'une conférence à Paris le 28 mai. Un porte-parole du ministère allemand du Travail a toutefois précisé à l'AFP qu'il ne s'agissait "ni d'une initiative purement allemande, ni d'une initiative franco-allemande. En fin de compte, cela doit concerner toute la zone euro".

Le plan, auquel souscrivent "des entreprises majeures", écrit le quotidien allemand, prévoit que la BEI accorde des crédits "à hauteur de plusieurs milliards" aux entreprises qui s'engageront à recruter ou à former des jeunes. L'Union européenne est déjà tombée d'accord pour allouer six milliards d'euros d'ici à 2020 à la lutte contre le chômage des jeunes qui touche par exemple un jeune sur deux en Espagne. Le "New Deal" permettrait d'exercer un "effet de levier" sur cette somme, écrit le Rheinische Post : elle servirait de garantie auprès de la BEI, qui pourrait ainsi lever jusqu'à dix fois plus, soit 60 milliards d'euros, pour les prêter aux entreprises impliquées.

A Bruxelles, le porte-parole de Lazslo Andor, le commissaire européen au Travail a souligné que celui-ci rappelait ce lundi à Madrid ce lundi la proposition de la Commission européenne dite " Garantie pour la jeunesse " sur laquelle se sont mis d'accord les Etats membres de l'UE le 28 février. Cette proposition prévoit que tous les jeunes de moins de 25 ans devraient pouvoir bénéficier d'une formation permanente, d'un stage ou d'un contrat d'apprentissage, dans les quatre mois suivant leur sortie de l'enseignement ou la perte de leur emploi.

Il y a urgence

"Il est urgent que tous les Etats membres mettent en place les mesures concrètes dans le cadre de cette garantie pour la jeunesse afin de s'attaquer au chômage des jeunes aussi rapidement que possible. Il est important de ne pas réinventer la roue. Nous avons une mesure qui a été approuvée par tous les Etats membres (...) les jeunes ne perdent donc pas leur temps quand ils sont au chômage mais au contraire on les aide" à avoir la capacité d'obtenir un emploi "à l'avenir", a fait remarquer le porte-parole.
En janvier, les 27 Etats membres de l'Union européenne ont validé l'augmentation de capital de la Banque européenne d'investissement, à hauteur de 10 milliards d'euros. Celle-ci doit lui permettre d'accorder jusqu'à 60 milliards d'euros de prêts supplémentaires sur une période de trois ans vers quatre secteurs prioritaires : l'innovation et l'éducation, les PME, les énergies propres et les infrastructures modernes. Ces nouveaux financements s'ajoutent aux 50 milliards d'euros de prêts habituellement accordés par la BEI sur une année normale.
Depuis 1958 et sa création par le Traité de Rome, la BEI a prêté plus de 600 milliards d'euros à l'appui de projets dans les états membres de l'UE, les pays candidats et les pays partenaires.
 

Commentaires 22
à écrit le 20/05/2013 à 22:56
Signaler
Tiens, je viens de lire un billet intéressant de ZH sur le sujet: http://www.zerohedge.com/news/2013-05-20/europes-status-quo-pandering-risks-radicalization-entire-generation . Une seule question: pourquoi ne modifient-on pas la politique européen...

à écrit le 16/05/2013 à 22:55
Signaler
Hahahahaha! Gageons que cela reviendra à envoyer en Allemagne nos jeunes les mieux formés, afin que les retraités allemands puissent toucher leurs retraites... Quelle pantomime!

à écrit le 14/05/2013 à 9:57
Signaler
@caton: Franc, lire, peseta, les monnaies de nuls.

le 14/05/2013 à 10:18
Signaler
monnaies de nuls, mais qui ne bousillent pas les économies!

le 14/05/2013 à 11:04
Signaler
les nuls sont pas toujours ceux qu'on croient

le 16/05/2013 à 7:57
Signaler
ce ne sont pas les monnaies qui "bousillent" les économies, mais bien les politiques qui les manipulent

à écrit le 14/05/2013 à 8:23
Signaler
euro la monnaie des escrocs

le 14/05/2013 à 13:53
Signaler
Les escrocs s'accommodent fort bien de n'importe quelle devise

à écrit le 14/05/2013 à 8:10
Signaler
ce qui parait fou mais les gens ne reagissent plus , c'est qu'il s'agit d'un plan franco allemand et qu'on éprouve le besoin de lui donner un nom anglais . ce qui parait encore plus dingue c'est que c'est un milliardaire germano americain qui organi...

le 14/05/2013 à 11:57
Signaler
en voilà une bonne idée : faire sponsoriser le conseil des ministres par Dior !! votre commentaire est particulièrement interessant et montre bien les raisons pour lesquelles la France aura de grandes difficultés à redemarrer : les français n'aiment...

à écrit le 13/05/2013 à 22:55
Signaler
"Le plan, auquel souscrivent "des entreprises majeures", écrit le quotidien allemand, prévoit que la BEI accorde des crédits "à hauteur de plusieurs milliards" aux entreprises qui s'engageront à recruter ou à former des jeunes." Tout est dit. Encor...

le 14/05/2013 à 12:02
Signaler
Otez-moi d'un doute, ce ne sont pas ces entreprises qui créent de l'emploi ?

le 14/05/2013 à 12:04
Signaler
si vous ne savez pas lire, n'intervenez pas dans les commentaires, cela nous fera gagner du temps !!!! des crédits sont faits pour être remboursés, donc ce n'est pas de l'argent "filé" par ailleurs les crédits sont accordés pour les entreprises qui "...

le 14/05/2013 à 12:44
Signaler
Ce ne sont pas les entreprises qui créent de l'emploi, mais leur anticipation de l?accroissement du volume de leur activité. Pas d'activité supplémentaire, pas d'embauches pérennes, c'est aussi bête que cela. @bertand : rien ne vous oblige à me lire...

le 15/05/2013 à 7:28
Signaler
ce ne sont pas les entreprises qui créent des emplois ??? qui donc ?? vous ??? bien évidemment c'est l'activité qui créé l'emploi, pas de travail et on ferme, bien évidemment !! le crédit ira vers qui peut le rembourser sûrement, car les banques ont ...

à écrit le 13/05/2013 à 19:15
Signaler
Les sommes annoncées sont franchement insuffisantes à l'échelle de l'Europe pour inverser la tendance. Il ne s'agit là encore que d'un effet d'annonce.

le 13/05/2013 à 22:03
Signaler
Oui. Et des stages, encore des stages. Pas des emplois pérennes

le 14/05/2013 à 12:04
Signaler
L'apprentissage a montré son intéret dans tous les pays où il est utiliser pour lma formation des jeunes.

le 14/05/2013 à 12:06
Signaler
je prends d'abord en stage, puis si je vois que le jeune a des compétences et a "envie" de bouffer, alors je le garde. Mais franchement prendre un jeune qui va passer son temps à regarder son smartphone, cela ne m'interesse pas !!!!

le 14/05/2013 à 14:15
Signaler
@bertrand. Le jeune est en stage pour que vous lui transmettiez vos compétences pas pour que vous l'exploitiez. Vous n'avez rien compris au principe du stage comme 95% des entreprises.

le 14/05/2013 à 15:01
Signaler
Bien d'accord avec Val.

le 15/05/2013 à 7:44
Signaler
détail : le jeune qui reste l'oreille ou l'oeil rivé sur son smartphone ne peut pas s'intéresser à son travail. Si il ne veut pas écouter ce qu'on lui dit, il est très difficile de lui transmettre quoique ce soit !!!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.