Turquie : mobilisation massive et fulgurante sur... un site de crowdfunding

Ils voulaient afficher leur soutien aux révoltés turcs sur une pleine page du New York Times ou du Washington Post. Pour cela, trois expatriés ont lancé une campagne sur le site de crowdfunding Indiegogo. Les résultats ont largement dépassé leurs attentes : jamais un projet n'est parvenu à atteindre son objectif aussi rapidement.
Copyright Reuters

Cette campagne a pulvérisé le record de rapidité en matière de mobilisation sur le site de crowdfunding Indiegogo. A peine 21 heures après son lancement, ce projet visant à récolter des fonds pour financer la publication d'un encart de soutien aux révoltés turcs dans la presse américaine avait atteint son objectif : 53.800 dollars (41.093 euros). Cela représente 2.500 dollars de dons par heure. Ce 5 juin dans la matinée, le compte atteignait 89.604 dollars (soit 68.405 euros).

Plus de 2.000 donateurs

A l'origine de cet appel : Murat Aktihanoglu, entrepeneur new-yorkais, Oltac Unsal, business angel et conseiller à la Banque mondiale, et Duygu Atacan, designer informatique. Tous trois sont d'origine turque mais aucun n'était particulièrement impliqué dans les affaires politiques de leur pays d'origine. Leur cause a déjà emporté l'adhésion de 2.296 personnes - de nationalités diverses - qui ont donné entre 2 et 200 dollars.

"Je voyais ce qu'il se passait sur les réseaux sociaux", a expliqué Duygu Atacan au site du magazine Forbes.  "Mais appeler mes grands-parents et découvrir qu'ils ne savaient rien de ce qui était en train de se produire était effrayant", explique-t-elle. La couverture des protestations par les principaux médias du pays est largement critiquée sur place. Au cours du premier week-end ayant suivi la manifestation du parc Gezi, à Istanbul, alors que des protestations avaient lieu dans plusieurs grandes villes de Turquie, la télévision diffusait par exemple des reportages sur la chirurgie esthétique ou la gastronomie. Dans la presse, les événements étaient relayés dans les pages intérieures.

Occupation massive des réseaux sociaux

Face à ce quasi "black-out" médiatique, les protestataires turcs se sont massivement rués sur les réseaux sociaux, bien davantage que dans les cas des manifestations du "Printemps arabe". Ainsi, 90% des tweets évoquant les événements en Turquie provenaient du pays contre seulement 30% pour le cas des événements en Egypte. C'est ce que démontre une étude menée dès les premières heures de la révolte par l'Université de New York.

De leur côté, ces trois expatriés d'origine turque ont décidé de prendre les choses en main et d'acheter une pleine page, soit dans le New York Times, soit dans le Washington Post. Leur lettre devrait être publiée le 6 ou le 7 juin.

Commentaires 4
à écrit le 06/06/2013 à 11:14
Signaler
Peut-etre que la relative rigueur imposée par Mr Erdogan, va préserver la Turquie de ce qui a pu arriver à l' Iran à la fin des années 70.

à écrit le 05/06/2013 à 16:53
Signaler
C'est un hors-sujet. On a vu par le Printemps Arabe que dans 15 pays ? Libye, Syrie, Bahreïn, Yémen, Mauritanie, Maroc, Algérie, Soudan, Jordanie, Arabie Saoudite Iran, Oman Tunisie et Égypte ? seul deux pays ont été renversés : La Tunisie et l?Égyp...

à écrit le 05/06/2013 à 13:21
Signaler
De plus en plus dur de mettre en place un régime totalitaire... Et c'est tant mieux! Faudrait juste la même mobilisation pour la Syrie...

le 05/06/2013 à 15:46
Signaler
Ils devraient s'inspirer de la France : une minorité désigne une personne parmi un choix restreint de pistonnés avalisé par des médias aux ordres. Ensuite on fait croire au peuple que c'est lui qui a choisi ce que ce parvenu décide. faut juste de tem...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.