Iran : le candidat modéré Hassan Rohani remporte la présidentielle dès le premier tour

Le candidat modéré et réformateur Hassan Rohani obtient la majorité dès le premier tour de l'élection présidentielles en Iran, avec 50,68% des voix. Durant sa campagne, il a défendu la nécessité de reprendre une dialogue avec l'Occident, pour assouplir les sanctions internationales qui ont plongé le pays dans une grave crise économique.
Hassan Rohani . Copyright Reuters

Le modéré Hassan Rohani a remporté le premier tour de l'élection présidentielle en Iran, avec 50,68%, des voix et une large avance sur ses adversaires conservateurs, selon le ministère iranien de l'Intérieur.

Cette victoire du candidat soutenu par les courants modéré et réformateur, et qui met un terme à huit de gouvernement conservateur, ne devrait pas pour autant entraîné une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei.

Grave crise économique

Cette élection intervenait sur fond de grave crise économique due aux sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé et quatre ans après la victoire contestée dans la rue du conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

Hassan Rohani, 64 ans, est un proche de l'ancien président Akbar Hachémi-Rafsandjani. Il devance largement trois conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, l'ex-commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaïe et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili.

Aucune irrégularité n'a été constatée, selon les autorités

Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé le Conseil des gardiens de la Constitution, qui supervise le scrutin. Représentant de l'ayatollah Khamenei au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale, M. Rohani a bénéficié du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui du chef des réformateurs Mohammad Khatami.

Il prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, pour alléger les sanctions, des négociations qu'il avait dirigées entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami (1997-2005). Durant la campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran.

Une inflation de 30% et une dépréciation du rial de 70%

"Le peuple a créé l'épopée", lance Jam-e Jam en saluant un vote massif, alors que le journal réformateur Arman salue ce peuple qui a "fait son travail". M. Rohani a remercié ses partisans pour "cette participation et l'unité (des réformateurs et modérés qui) aidera l'Iran à prendre une nouvelle voie". Les six candidats avaient demandé à leurs partisans d'éviter tout rassemblement avant l'annonce des résultats officiels.

En 2009, l'annonce de la réélection de M. Ahmadinejad dès le 1er tour avait provoqué des heurts entre police et partisans des candidats réformateurs malheureux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, et des semaines de manifestations de masse dénonçant des fraudes massives. La contestation avait été sévèrement réprimée et les deux ex-candidats sont en résidence surveillée depuis 2011.

Pour le camp réformateur, l'enjeu du scrutin de vendredi était de mobiliser ceux qui avaient manifesté contre la réélection de M. Ahmadinejad puis juré de ne plus participer à un scrutin qu'ils estimaient joué d'avance. Pour les conservateurs, il s'agissait de montrer que le peuple soutenait le régime face à ses "ennemis".

Israël et les Etats-Unis ne s'attendent pas un changement de la politique iranienne

Mais la majorité des électeurs partageait la même préoccupation: la crise économique qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%. La crise a été provoquée par les sanctions internationales décrétées contre l'Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.

Selon la Constitution, le président est le deuxième personnage de l'Etat et ses capacités d'action sont limitées sur les dossiers stratégiques, tel le nucléaire. De plus, M. Rohani, s'il est élu, devra également composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire. Israël, l'autre ennemi juré de l'Iran, et les Etats-Unis ont d'ailleurs souligné que l'élection n'apporterait pas de changement dans la politique iranienne.
 

Commentaires 18
à écrit le 17/06/2013 à 10:13
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président modéré c'est à dire que pour la lapidation des femmes, il voit exiger des cailloux plus petit

à écrit le 16/06/2013 à 17:09
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Plus que bizarre cette élection inattendue dés le premier tour avec à peine plus que 50 % ! Faut il y voir le désir d'Ali Khamenei d'entamer une modification de sa position face aux occidentaux sans se déjuger ? On peut toujours espérer

le 16/06/2013 à 19:47
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A.Khamenei avait effectivement prévu de reprendre contact avec les occidentaux mais il attendait que M. Ahmadinejad ne soit plus là, afin que celui-ci ne tire aucun bénéfice de la levée des sanctions. A.Khamenei souhaite en tirer les seuls bénéfices ...

à écrit le 16/06/2013 à 16:56
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Khomeini,Khomeini,ça me dit quelque chose,mais je me souviens plus,putain v'la-t'y pas que j'ai plus ma tête. Ha ben oui ça y est ,je l'ai retrouvé le gars hébergé en France,mais donc on était au courant,que l'Iran allait tomber dans une théocratie.P...

à écrit le 16/06/2013 à 8:11
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Cet election c du pipo. L Iran est une theocratie islamique !

le 16/06/2013 à 9:33
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@TAHITI6. l'Iran n'est pas une théocratie islamique car elle gouvernée par des chiites qui ne sont pas des musulmans.

le 16/06/2013 à 10:37
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Les islamistes sunnites extrémistes ne considèrent pas les chiites comme de vrais musulmans, raison pour laquelle les chiites sont victimes d'attentats un peu partout dans le monde musulman, à l'inverse les chiites commettent très peu d'attentats. Le...

le 16/06/2013 à 19:31
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@franck tout est relatif , vous avez le droit de penser que les chiites ne sont pas musulman, ce qui compte c que eux pensent qu ils sont musulmans.

le 16/06/2013 à 19:47
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merci pour l info , je comprend mieux pourquoi les chiites on tant besoin de leur bombe pour contreballancer celle des sunnites pakistanais.

le 17/06/2013 à 12:07
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Merci de nous éclairer de votre lumière. Les Chiites ne sont pas musulmans, comme les catholiques ne sont pas chrétiens. Du moins du point de vue des autres branches de la chrétienté.

à écrit le 15/06/2013 à 21:07
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Saïd Jalili à 11,5 %, une claque pour le guide suprême, qui devra composer avec le nouveau président H. Rohani élu à 50 %. Il ne faudra pas rejeter la première main tendue par les réformateurs comme l'avait fait bêtement W. Bush avec M. Khatami. Mais...

à écrit le 15/06/2013 à 19:39
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Un "mollah" comme Président, se traduit en français un "énarque" comme président, rien de plus. "Diplômé de l'école corannique, il a fait carrière dans les cadres du guide" se traduit mot à mot par "Diplomé de l'école d'administration, il a fait carr...

le 16/06/2013 à 7:58
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Merci pour la traduction, c'est tout à fait ça !

à écrit le 15/06/2013 à 16:32
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Modéré alors qu'il a été un le bras droit de Khomeini. C'est de la poudre aux yeux des occidentaux. En jeu la levé d'une partie des sanctions, faut pas prendre les perses pour des imbéciles. Machiavel n'aurait pas fait mieux.

à écrit le 15/06/2013 à 16:11
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Candidat modéré Hassan Rohani L?élection d'Iran va changer à peu près pas grand-chose, un diable va partir, mais un autre va venir.Je suis d'accord avec vous deux. Mais de manière différente pour chacun de vous deux. Une révolution c'est un visage ca...

à écrit le 15/06/2013 à 15:19
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Personne n'aurait misé hier un centime sur la victoire du candidat le plus modéré, après le fiasco électoral sanglant de 2009. Et il serait en position de gagner au premier tour avec un taux de participation de plus de 70% ce qui rendrait son électio...

à écrit le 15/06/2013 à 13:56
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"Iran : Hassan Rohani, le candidat modéré largement en tête de la présidentielle" ==Quelqu'un peut-il nous dire de quelle modération s'agit-il ? Et la nommer !

le 15/06/2013 à 15:32
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Disons plus modéré que la plupart des dirigeants israéliens. Vous me direz, c'est pas difficile.

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