Egypte : une grave crise se profile derrière les troubles politiques, celle du blé

Avec deux mois de consommmation de blé en réserve dans ses stocks, la crainte de la pénurie alimentaire plane sur l'Egypte. Un fardeau supplémentaire sur les épaules du Premier ministre de transition.
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L'Egypte risque de manquer de blé... et de quoi s'en acheter. Faute de ravitaillement, l'Egypte pourrait se retrouver à court de céréales dans deux mois. L'ancien ministre égyptien en charge des achats, Bassem Ouda, l'a indiqué à l'agence Reuters, confirmant les estimations les plus pessimistes de l'agence France Export Céréales. De quoi ajouter encore aux troubles politiques qui agitent le pays depuis la chute du président Morsi.

Aucune commande en six mois

Début juillet, l'agence en charge de l'achat de céréales a annoncé l'achat de 180.000 tonnes, qui devraient arriver en août, après six mois sans aucun ordre d'achat - ce qui est exceptionnel de la part du premier importateur de céréales au monde. Une commande d'urgence, loin de suffire pour finir l'année puisque le pays consomme 750.000 tonnes par mois.

En outre, la production nationale est elle aussi bien trop faible pour fournir de quoi distribuer la nourriture subventionnée par l'Etat, fabriquée à partir d'un mélange de farines. L'an dernier, le pays a importé environ 10 millions de tonnes de blé, largement plus de la moitié de sa consommation annuelle comme le signalait le Programme alimentaire mondial (FAO) dans son rapport datant du mois d'avril.

Tentative d'accroissement de la production locale

Alors qu'il était au pouvoir, le gouvernement des Frères musulmans avaient bien tenté d'accroître la production locale en plantant 1,43 million d'hectares de cultures nouvelles afin de réduire la dépendance aux productions étrangères (surtout russes, américaines et françaises), mais outre un niveau bien insuffisant, les récoltes cettes années n'ont pas été à la hauteur des attentes. Problèmes de stockages et difficultés d'approvionnement en carburant ont en effet amputé une partie de la production. 

Ces risques pour le ravitaillement alimentaire est un problème récurrent dans le pays depuis plusieurs années. Elles ont ainsi suscité des "émeutes de la faim" en 2008 puis en 2011, suscitant et entretenant le mouvement politique qui allait s'inscrire dans le "Printemps arabe". Or, ils s'ajoutent à une forte inflation (jusqu'à 13%) pour certains produits, qui a contribué à poussé des millions de personnes dans la rue fin juin.

>> En Egypte, la vraie bombe à retardement c'est l'économie

Dépendance envers l'aide étrangère

A nouveau confronté à cette situation, le pays se trouve contraint de demander une aide extérieure, puisque ses réserves de change ont fondu. Au mois de juin déjà, le pays demandait à ses fournisseurs, notamment la France, de stocker des céréales sur place gratuitement et pendant une plusieurs mois et d'accorder des facilités de paiement. Une demande "à l'étude" à Bercy, comme l'indiquait une note de "Franceagrimer", l'établissement français chargé des produits de l'agriculture et de la mer.

Enfin, les lignes de crédit que viennent de débloquer l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ainsi que le Koweït, pour un montant total de 12 milliards de dollars devraient ainsi lui permettre de parer à l'urgence. Et ce, au prix d'une dépendance politique accrue à l'égard de ses riches voisins de la Péninsule arabique. 

Commentaires 14
à écrit le 16/08/2013 à 10:14
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la demographie calopante des pays arabes du a leur religion va leurs amemez de gros probleme dans les annees a venir au lieu de faire la guerre les fanatique religieux ferais mieux de pensse a nourir leur peuples ,???

à écrit le 15/08/2013 à 18:14
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Du blé on en a jamais assez, c est sur

à écrit le 14/07/2013 à 0:43
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L'explosion de sa population, et la dépendance alimentaire qui en découlait, est l'une des causes qui ont poussé l'Egypte à se retirer de la coalition anti-israélienne. Le Grand Barrage devait aider le pays à faire face aux besoins de sa population, ...

le 17/07/2013 à 15:16
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T'as raison, seuls les riches ont le droit d'avoir des enfants.

le 18/07/2013 à 9:25
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Où a-t-il été question des riches ou de pauvres ? Idéologie, quand tu nous aveugle....

à écrit le 13/07/2013 à 21:14
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la france aussi ne va pas tarder a avoir des pbs de ble et d'oseille...

à écrit le 13/07/2013 à 13:13
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Je me permets de citer le début d'un article qui explique assez bien l'impasse dans laquelle s'est engagée l'Egypte : « La population égyptienne (84 millions d'habitants en 2013) vit sur un territoire de 1 million de km² : cela conduit à une densité ...

à écrit le 13/07/2013 à 10:57
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Les saoudiens vont livrer "le blé" et les prêcheurs salafistes qui vont avec. Les chrétiens coptes ont du soucis a se faire.

à écrit le 13/07/2013 à 7:07
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Avec 100 millions d'habitants de plus chaque année, la planète va avoir de plus en plus de mal à nourrir tout le monde...

à écrit le 13/07/2013 à 3:20
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Faut juste faire durer le ramadan 2 mois de plus... Ou en rajouter un en hiver ... Une autre façon d économiser le blé ...,

à écrit le 12/07/2013 à 20:13
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24 millions d'habitants supplémentaires en Egypte entre 1990 et 2008. Sur la même période, la France a gagné 6 millions d'habitants.

à écrit le 12/07/2013 à 18:04
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L'Égypte habitable est, je crois, équivalente à la surface de la Belgique, mais avec 83 ou 84 millions d'habitants. imaginez la France avec plus d'un, voire deux milliards d'habitants. Les années futures vont être très drôles à vivre dans les années ...

le 15/07/2013 à 12:20
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Le religieux est par définition servile, et ce n'est pas de réfléchir que "ses" lois lui demandent ; mais c'est aussi valable pour nous autres soi disant laïcs occidentaux.

à écrit le 12/07/2013 à 17:07
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Somme toute l'Egypte va manquer de blé, sous toutes ses formes, n'est-ce pas?

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