J-4 avant le défaut américain. Toujours pas d'accord entre républicains et démocrates. Et la planète s'inquiète... Les Etats-Unis entament leur troisième semaine de "shutdown" sous l'œil des grandes organisations internationales mais aussi des banquiers et des grands industriels qui mesurent, chacun dans leur domaine, les risques difficilement imaginables encourus par l'économie mondiale si le pays ne parvient plus à honorer ses engagements.
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FMI, Banque mondiale : la croissance dans le monde entier risque d'être affectée
Avant cette semaine décisive entamée au Capitole, Christine Lagarde a mis en garde contre l'absence d'un accord. Un défaut américain entraînerait une perte de confiance et en conséquence, l'économie mondiale pourrait connaître une "perturbation massive" et "replonger la vers la récession", a lancé la directrice du FMI lors d'une interview sur NBC le 12 octobre. Un opinion partagée, pour les pays de l'OCDE par le secrétaire de l'organisation,José Angel Gurria.
De son côté, le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a déclaré que "plus on se rapprochait de la date fatidique, plus l'impact serait grand pour les pays en développement". "De l'inaction pourrait résulter une hausse des taux d'intérêt, la perte de la confiance et le ralentissement de la croissance", a-t-il expliqué lors d'une réunion de son organisation à Washington.
Il y a une semaine, la Chine et le Japon, premiers détenteurs de bons du Trésor américain, avaient signifié eux aussi leur inquiétude.
>> Le spectre d'un défaut de paiement américain fait frémir Pékin et Tokyo
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Noyer craint le "coup de tonnerre"
En Europe, le commissaire européen des Affaires économiques, Olli Rehn averti ce lundi avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro qu'un défaut "pourrait avoir des conséquences potentiellement dramatiques sur l'économie mondiale et sur le début de reprise en Europe",
Même son de cloche chez le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui redoute de son côté, "un coup de tonnerre sur les marchés financiers, des turbulences mondiales extrêmement violentes et profondes"
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"Une maladie mortelle", une "situation désastreuse", inimaginable, pour les banquiers
Pour le co-dirigeant de la Deutsche Bank Anshu Jain "il n'y a pas de vie au-delà du défaut" Une telle situation s'apparenterait à une "maladie mortelle qui se propagerait très rapidement". Dans de telles circonstances, le patron de l'établissement allemand ne saurait recommander la moindre réponse lui a semblé inconcevable. Même un "petit" défaut, de courte durée ou partiel, serait "tout à fait catastrophique"à ses yeux, rapporte Bloomberg.
"Les conséquences seraient absolument désastreuses, considérant le rôle du dollar américain", a affirmé le patron de BNP, Baudouin Prot, lors d'une conférence le 12 octobre.
Une telle situation "pourrait se propager à travers l'économie mondiale d'une façon que vous ne pouvez pas même imaginer", affirmait de son côté Jamie Dimon, le président exécutif de JP Morgan, lors d'une conférence à Washington à la fin de la semaine dernière.
- Warren Buffett: une "bombe nucléaire"
Huit jours plus tôt alors que le spectre du défaut, même s'il paraissait plus éloigné, agitait déjà les esprits, le milliardaire Warren Buffett comparait la menace du défaut à celle que représente une "bombe nucléaire". Il dénonçait alors l'utilisation politique de cette éventualité pour bloquer l'application des lois, aux Etats-Unis. En l'occurrence, il s'agissait de la réforme du système de santé. Pour lui l'emploi d'une telle "arme de destruction massive" devrait être interdit.