Au Capitole, la bataille du shutdown fait rage à trois jours de la date fatidique du 17 octobre. Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants devraient proposer leur propre plan ce mardi pour lever le "shutdown", repousser le plafond de la dette, et éviter que les Etats-Unis ne se trouvent en faillite. Ce projet, rejeté par la Maison Blanche, répond à celui des sénateurs (majoritairement démocrates) présenté la veille.
>> L'espoir d'un accord renaît mais dépend toujours du Tea Party
Un consensus au moins sur la calendrier
Les deux partis se retrouvent sur un point: le calendrier. Comme les démocrates du Sénat, les républicains de la Chambre suggèrent d'autoriser à nouveau les dépenses du gouvernement jusqu'au 15 janvier (ce qui reviendrait à lever le "shutdown"). Ils proposent par ailleurs de relever temporairement le plafond de la dette au-delà des 16.699 milliards de dollars actuellement fixés, et ce, jusqu'au 7 février.
Le choix de ces échéances par les républicains est un pas en direction des démocrates, a indiqué Darrell Issa, représentant républicain de Californie, cité par plusieurs médias américains dont le Washington Post.
Républicains: un report de certaines taxes
En revanche, la réforme du système de santé reste encore un point d'achoppement. C'est à cause de cette divergence que la suspension des services administratives a dû être décidée depuis le 1er octobre.
Les républicains espèrent pouvoir repousser de deux ans la création d'une taxe sur le matériel médical qui doit participer à son financement. Ils espèrent en outre supprimer la contribution salariale supplémentaire dont devaient s'acquitter les membres du Congrès et de la Maison Blanche pour leur propre assurance santé qui figuraient dans la loi Obamacare.
Barack Obama a plusieurs fois rejeté toutes proposition visant à remettre en cause le financement de sa réforme.
Les républicains espèrent en outre interdire au Trésor de mettre en place des "mesures extraordinaires" permettant de repousser la date limite de dépassement du plafond de la dette. Cette interdiction ne serait mise en place qu'après le 7 février si les démocrates l'approuvent. Or, Barack Obama a rejeté cette proposition ce mardi. "Le président a dit et répété que les membres du Congrès n'avaient pas à exiger de rançon pour assumer leurs responsabilités fondamentales de voter un budget et de payer les factures du pays", a rétorqué une porte-parole de la présidence, Amy Brundage.
Les démocrates défendent toujours l'Obamacare
De leur côté, les sénateurs démocrates proposent de mettre en place un comité pour régler la question du budget d'ici le 15 janvier. L'enjeu est une fois de plus énorme: sans accord des coupes automatiques menaceraient certains postes cruciaux, comme le budget du Pentagone.
Surtout, les propositions de la majorité au Sénat sont bien plus modestes que celle de la Chambre sur cette fameuse loi Obamacare. Ils suggèrent simplement de vérifier le revenu des personnes bénéficiaires des aides. Une initiative jugée trop timorée par certains républicains, dont Paul Ryan, l'ancien candidat à la vice-présidence, pourtant plus modéré que les membres du Tea Party.
Le compte à rebours continue
Le problème de fond n'est donc toujours pas réglé puisqu'une loi doit être votée par les deux chambres. D'autant plus qu'un seul sénateur a la possibilité de repousser le vote sur le programme après le 18 octobre. Alors, tous les leviers juridiques pour repousser le dépassement officiel du plafond de la dette auront été épuisés (mais avant que le Trésor soir à cours de liquidité, ce qui devrait arriver fin novembre).