Libre échange : reprise des négociations entre les Etats-Unis et l'UE sur fond d'affaire Snowden

Le deuxième tour de négociations entre l'Union européenne et les Etats-Unis en vue de la signature d'un accord de libre échange transatlantique ont repris lundi sur fond d'affaire Snowden. L'issue des discussions n'est pas pour demain.
Les négociations ont repris ce lundi en vue de la signature d'un accord de libre échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Mais l'issue des discussions n'est pas pour demain. (Photo : Reuters)

C'est reparti pour un tour, après le coup d'arrêt porté aux négociations provoqué par la crise  budgétaires aux Etats-Unis. Lundi, Européens et Américains ont repris les négociations pour tenter d'établir une vaste zone libre échange réunissant les deux premières économies mondiales.

Des négociations sur fonds d'affaire Snowden

Le contexte de cette reprise des négociations est chargé, à la suite des révélations par Edward Snowden d'un vaste système d'espionnage américain à l'étranger. Des voix sont même allées jusqu'à réclamer la suspension des négociations à l'initiative des européens. Ce que se sont refusés à faire les dirigeants de la première zone économique au monde.

La semaine dernière, le secrétaire d'Etats américain John Kerry avait souhaité en faire "une question distincte" de "toutes les questions légitimes qui peuvent se poser concernant la NSA et d'autres activités". Certes, la question ne sera pas évoquée officiellement lors des négociations, mais ainsi que l'ont soulignés divers dirigeants européens, les révélations sur l'espionnage par les américains pose la question de la confiance et de la transparence entre alliés.

La protection des données, "une ligne rouge" pour les Européens

Ainsi, les Européens ne veulent plus transiger en ce qui concerne les normes pour la protection des données privées. "C'est une ligne rouge", affirme une source bruxelloise citée par l'AFP.

Même si cette question n'a pas de lien direct avec les affaires d'espionnage. Les Européens craignent en fait que les données privées des citoyens européens mises à disposition des géants américains de l'internet ne soient exploitées à des fins commerciales. Ferme, la commissaire européenne en charge de la Justice, Viviane Reding a prévenu récemment lors d'une visite à Washington que cette question pourrait aisément faire "dérailler" les discussions.

Objectif : "une reconnaissance mutuelle" de leurs systèmes réglementaires

Celles-ci doivent porter cette semaine sur des sujets aussi divers que les services, l'investissement, l'énergie ou les questions de régulation. Avec pour objectif "une reconnaissance mutuelle" de leurs systèmes réglementaires dans plusieurs secteurs-clé, comme l'automobile, les secteurs sanitaire et phytosanitaire ou les services financiers que Washington entend farouchement défendre.

A titre d'exemple, l'absence de convergence en matière de sécurité et de performance automobiles se traduit par un surcoût d'environ 20% pour les voitures, selon un négociateur européen sous couvert d'anonymat cité par l'AFP.

Difficile de se mettre d'accord sur un certain nombre de points cruciaux

L'objectif est de soumettre un premier ensemble de propositions aux responsables politiques en début d'année. Mais de part et d'autre de l'Atlantique, les craintes sont vives que l'accord affaiblisse les règles et les normes actuellement en vigueur. Des frictions pourraient notamment surgir sur l'agriculture et les organismes génétiquement modifiés (OGM) cultivés à grande échelle aux Etats-Unis et strictement régulés dans l'UE.

Dans l'immédiat, "nous essayons d'identifier les secteurs où les discussions peuvent avancer", rappelait récemment une source communautaire. Manière de dire que les choses ne sont pas si simples.

L'issue des négociations est encore lointaine

La Commission européenne, qui négocie au nom des Etats, espère en outre que l'accord de libre-échange conclu mi-octobre avec le Canada va servir de modèle dans cette nouvelle négociation. Après plus de quatre ans de discussions, Européens et Canadiens ont réussi à se mettre d'accord et à régler plusieurs contentieux dans le domaine agricole comme l'ouverture du marché européen au boeuf canadien.

Concernant l'accord commercial avec les Etats-Unis, l'issue semble être encore lointaine alors que l'échéance de fin 2014 était encore évoquée il y a quelques mois. Fin septembre, le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, avait prévenu que les discussions allaient s'étaler sur "plusieurs années". Un troisième round de discussions est dans tous les cas prévu mi-décembre à Washington.

Commentaires 23
à écrit le 12/11/2013 à 15:14
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1- Les Etats-Unis pratiquent une politique économique fondée sur un dollar faible, qui augmente artificiellement la valeur des produits manufacturés américains et les rend plus compétitifs face aux produits européens (euro fort et orthodoxie budgétai...

le 12/11/2013 à 15:52
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Avec une pantouflarde comme Nicole Bricq au Ministère du Commerce Extérieur, qui est une incompétente notoire, qui plus est parfaitement inconnue dans les grandes négociations commerciales, on peut être sûr que nos intérêts seront défendus par une éq...

à écrit le 12/11/2013 à 11:29
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Quand l'ensemble de l'accord avec le Canada sera visible et commenté, l'effarement général devrait légèrement tempérer les optimistes en vue de l'accord avec les US.

à écrit le 12/11/2013 à 10:35
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Et la démocratie bordel ! Personne n'en veut de ce traité négocié en sous mains avec nos "amis américains". Vivement la fin cette UERSS à la solde des US.

le 12/11/2013 à 13:34
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C'est bien pour çà que les discussions ont lieu dans le plus grand secret et qu'aucun citoyen européen n'a le droit d'y fourrer son nez. La démocratie d'une part, et la qualité de vie des citoyens va encore prendre une grande claque dans la gueule !

à écrit le 11/11/2013 à 21:55
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Je vous conseille l'article du Monde Diplo de ce mois-ci sur la possibilité donné à un privé de porter plainte contre un état pour distorsion de concurrence à loisir dans le cadre de cet accord. Edifiant...

à écrit le 11/11/2013 à 21:52
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Le libre échange c est les papiers ou bien les mensonges. L avantage du français, la langue du bureaucrate bon menteur qui dit vraiment à la fois vrai et ment, c est une performance de dire tout et son contraire, de bons et gros mensonges, de la lang...

le 11/11/2013 à 22:34
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Joli

à écrit le 11/11/2013 à 20:41
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Sortons vite de l'union avant qu'il soit trop tard De gaule lui aurait dit non a cet europe et a sa monnaie d'escroc !

le 11/11/2013 à 20:53
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Je te rapelle que De gaulle a permis la création de l'Europe et "monnaie d'escroc" ça veut rien dire

le 12/11/2013 à 10:52
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De Gaulle n'était certainement pas pour cette europe sous domination US. Faut vraiment être aveugle pour croire que cette UE défend nos intérêts.

à écrit le 11/11/2013 à 20:01
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On va leur vendre nos données personnelles et eux ils vont nous faire bouffer leur maïs transgénique ? On en veut pas de vos accords...

à écrit le 11/11/2013 à 19:28
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Un marché de dupes où les US entendent fourguer leurs pesticides, OGM, produits hormonés dans nos assiettes, les seuls gagnants sont les allemands qui vendront leurs grosses bagnoles et la City sa finance pense y trouver aussi son compte.. Les fr...

à écrit le 11/11/2013 à 18:33
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"l'ouverture du marché européen au boeuf canadien." Est-il vraiment nécessaire que nous importions du boeuf canadien en lui faisant traverser un océan, en frigo ou congelé, un boeuf Canado-Américain, bourré de stéroïdes, d'antibiotiques élevé au so...

à écrit le 11/11/2013 à 18:31
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Un préalable judicieux eut été de demander a chaque peuple s'il voyait un intérêt a cet accord, et ce qu'il aurait vu a l'intérieur... Seulement encore une fois, nos chères élites savent mieux que nous ce qui est bon pour nous.. Surtout sachant que c...

à écrit le 11/11/2013 à 18:09
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Encore et toujours une vision des echanges entre pays purement economique.... Tout ceci ne vise qu'a rabaisser encore les normes sur les produits, et detruire les états progressistes de l'ue(par progressiste j'entends etat providence) Encore du moin...

le 12/11/2013 à 13:05
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La servitude c'est déjà un fait ! Ce n'est pas celle dès lobbies mais celle de l'"Etat providence" et de ces serviteurs : fonctionnaires et politiques. Si au passage cela peut détruire les états "progressistes", c'est tant mieux ! Quant aux normes...

à écrit le 11/11/2013 à 17:49
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Si accord, ce sera à sens unique comme à l'accoutumée...

à écrit le 11/11/2013 à 17:10
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Qui veut, qui désire cette négociation?Qui veut cacher les démarches de cette négociation? Qui aura tout les avantages et qui aura tout les inconvénients? L'Europe n'a rien demandé!

à écrit le 11/11/2013 à 17:10
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Qui veut, qui désire cette négociation?Qui veut cacher les démarches de cette négociation? Qui aura tout les avantages et qui aura tout les inconvénients? L'Europe n'a rien demandé!

à écrit le 11/11/2013 à 17:10
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Qui veut, qui désire cette négociation?Qui veut cacher les démarches de cette négociation? Qui aura tout les avantages et qui aura tout les inconvénients? L'Europe n'a rien demandé!

à écrit le 11/11/2013 à 16:54
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Ils n'auront pas feint l'étonnement bien longtemps avant de reprendre les négociations...

à écrit le 11/11/2013 à 13:01
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N'oublions pas le génocide amérindien.

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