En pleine révolte, la Thaïlande montre des signes de faiblesse

Les indicateurs économiques du Royaume reflètent les difficultés des 15 dernières années de cette économie émergente, basée sur ses exportations. État des lieux.
Les manifestants qui réclament le départ du gouvernement thaïlandais ont accentué leur pression mardi, paralysant de nouveaux ministères pendant que la Première ministre Yingluck Shinawatra faisait face à une motion de censure au Parlement, placé sous haute sécurité.

Alors que des milliers de Thaïlandais réclament la chute du gouvernement - l'opposition est mobilisée depuis la présentation en octobre d'un projet d'amnistie dont aurait pu bénéficier Thaksin Shinawatra, frère de l'actuelle chef du gouvernement et lui-même ancien Premier ministre, en exil à Dubaï après une condamnation en 2008 pour corruption - La Tribune revient sur les données clefs de l'économie du Royaume.

La Thaïlande est avant tout une économie ouverte. A cet égard, la direction générale du Trésor rappelle que les échanges commerciaux représentent ainsi près de 117% du PIB du pays.

Une croissance de 4,5% du PIB

Son PIB s'élève à 377 milliards de dollars, d'après les données 2012 de la direction générale du Trésor, soit 278,2 milliards d'euros. Par habitant, le PIB est de 5.210 dollars (3.845 euros), selon les données 2012 de la Banque mondiale.

Après avoir beaucoup souffert de la crise asiatique de 1997-1998, "le Royaume a été durement frappé par la crise financière mondiale de 2008, notamment en raison de l'ouverture très large de son économie", précise le ministère français des affaires étrangères. La croissance thaïlandaise s'est contractée de 2,3% en 2009. Mais elle n'est restée que deux trimestres en récession. La croissance est ensuite repartie à la hausse pour s'élever à 7,5% en 2010.

Mais à l'automne 2011, catastrophe. Les inondations d'une ampleur historique qui ont paralysé le pays et causé 700 morts ont coûté à la Thaïlande 13% de son PIB. La croissance a alors péniblement atteint 0,1% en 2011.

Le pays a toutefois enregistré un taux de 4,5% en 2012. La croissance étant portée par la hausse de la demande intérieure stimulée par une politique gouvernementale volontariste.

Les exportations représentent plus de 2/3 de son PIB

Par ailleurs, comme les économies émergentes, le royaume de 68 millions d'habitants dépend fortement de ses exportations. Celles-ci représentent en effet plus de deux tiers de son PIB. Elles sont essentiellement industrielles, concentrées dans le secteur de l'automobile (1er producteur de l'Asean), de l'électronique (1er exportateur mondial de disques durs) et de l'agroalimentaire (1er exportateur mondial de riz).

Notons à cet égard que l'économie thailandaise s'appuie fortement sur l'agriculture, qui contribue à hauteur de 12,2% du PIB - l'industrie et les services comptent respectivement pour 45,3% et 42,5% du PIB. Le pays produit non seulement du riz, mais aussi du caoutchouc, du sucre, du maïs, du jute, du coton et du tabac. Le secteur emploie plus de 40% de la population active. Le taux de chômage thaïlandais est d'ailleurs particulièrement bas à 0,7%, selon les données 2011 du FMI.

Une balance commerciale excédentaire

Le royaume présente une balance excédentaire de 1.203,10 millions de dollars d'après les données 2012 de la Banque de Thaïlande. Ses principaux clients sont la Chine, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Japon, l'Indonésie et  Singapour. Dans le trio de tête de ses principaux fournisseurs, on trouve le Japon, la Chine et les Etats-Unis.

Membre fondateur de l'Asean, le royaume a tissé des liens étroits avec le Japon (premier investisseur étranger) et la Chine (premier client de la Thaïlande), et l'Union européenne, son premier partenaire commercial. Les négociations concernant un accord de libre-échange avec l'Union européenne devrait d'ailleurs encore accroître les échanges, en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires

Un solde commercial bilatéral proche de l'équilibre

L'Hexagone n'est pas en reste. Toujours d'après la direction générale du Trésor, la Thaïlande demeure le 3e client de la France au sein de l'Asean, derrière Singapour et la Malaisie. La Thaïlande est quant à elle le 38e client de la France et son 40e fournisseur.

En 2012, les exportations de la France vers la Thaïlande se sont élevées à 1,67 milliard d'euros Quant aux importations françaises depuis la Thaïlande, elles se sont établies à 2,1 milliards d'euros.

A noter: avec un déficit de 8,5 millions d'euros sur le premier semestre 2013, contre 455 millions d'euros au cours de la même période en 2012, notre solde commercial bilatéral se rapproche de l'équilibre. Le Trésor précise que sur les dix dernières années, notre solde commercial a toujours été déficitaire à l'exception de 2005. Notre balance commerciale était alors excédentaire de 84,4 millions d'euros. 

Enfin, rappelons que la monnaie nationale est le bath thaïlandais (THB). Ce mardi un euro valait 43,5 THB. Or, le prix du Big Mac, utilisé par The Economist pour comparer le pouvoir d'achats des différentes devises, y était en moyenne de 2,46 dollars en juillet 2013 contre 4,66 dollars dans la zone euro.

Pour aller plus loin: l'indice Big Mac confirme la réalité de la guerre des monnaies

 

 

Commentaires 2
à écrit le 27/11/2013 à 9:34
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Taux de chômage à 0.7% car les allocations chômage n'existent pas en Thailande, les congés sont infîmes. Dans un restaurant vous avez 2 ou 3 jeunes serveurs par table, ils sont mieux ici qu'à s'entretuer dans des citées glauques.Tout le monde travail...

à écrit le 27/11/2013 à 8:42
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Pas sur que l'indice Bigmac soit tres pertinant pour la Thailande... Ici c'est un produit de "luxe", Il est possible de bien (mieux) manger pour a peu pres 1 euro au restaurant, ou meme pour encore 2 fois moins cher si on achete un plat a emporter d...

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