C'est reparti pour une salve de révélations sur les pratiques de la NSA. Dernière en date, celles de la chaîne Channel 4 et du Guardian, le quotidien britannique qui a ouvert le premier ses colonnes au "lanceur d'alerte" Edward Snowden. D'après leur enquête publiée ce vendredi, près de 200 millions de SMS sont récupérés chaque jour dans le monde par l'agence de renseignement américaine.
Un programme qui capte tout ce qu'il peut
Un programme spécifique visant à extraire des informations de ces messages est baptisé "Dishfire" et capterait "à peu près tout ce qu'il peut" selon un document des services secrets britanniques obtenus par les deux médias.
Autrement dit, les personnes faisant objet d'une surveillance particulière ne seraient pas les seuls visés par la collecte de ces données.
800.000 transactions enregistrées
Un autre document de la NSA cette fois, datant de 2011, et qualifiant les SMS de "mine d'or à exploiter", indique que 194 millions de SMS ont été récupéré en avril de cette année-là en moyenne.
En outre, par jour, la NSA collecterait 5 millions d'alerte concernant des appels manqués, des détails sur 1,6 millions passages de frontières (grâce au "roaming") ou encore 110.000 noms à partir de cartes de visite électroniques. Et 800.000 transactions seraient enregistrées quotidiennement grâce aux paiements en ligne par utilisateurs de smartphone.
Deux jours avant la publication de cette enquête, le New York Times a publié une autre enquête selon laquelle l'agence espionne certains de ses partenaires mais aussi des militaires étrangers, grâce à des logiciels "mouchards" implantés sur des ordinateurs. Ce qui permet d'enregistrer des données même lorsque les appareils ne sont pas en ligne.
Quel encadrement?
Ces nouvelles révélations interviennent alors que Barack Obama doit prononcer un discours très attendu sur ses intentions en matière de réforme des pratiques de surveillance. Il s'appuiera pour cela sur un rapport rendu public à la fin du mois de décembre par un groupe d'experts qui prônent un encadrement plus strict des agences de renseignement. Quant aux géants du web, inquiets pour leur image, ils multiplient les appels à la Maison Blanche pour que de telles mesures soient décidées.