2014 : l'année de la pollution en Chine

L'utilisation massive de pétards et de feux d'artifice, pour fêter l'entrée dans l'année du cheval, a provoqué une sérieuse pollution de l'air dans plusieurs grandes métropoles de Chine, dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 janvier.
Les situations de grave pollution de l'air en Chine sont désormais surnommées les "Airpocalypses".

Pour les Chinois, les feux d'artifice sont sensés faire fuir les mauvais esprits. Pourtant, à Pékin, comme dans plusieurs autres grandes métropoles du pays, il y a un mauvais esprit que la tradition du nouvel an lunaire n'a pas su chasser : la pollution. Le ton semble donné pour l'année 2014...

Six fois la norme recommandée

Dans la nuit du nouvel an, à Pékin, la densité moyenne des PM2,5 (particules de moins de 2,5µm de diamètre) dans l'air aurait oscillé entre 140 et 160µg/m3, a indiqué vendredi matin le Centre municipal de surveillance de l'environnement. Un chiffre 6 fois supérieur à la norme recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon l'institution internationale, les pays situés au dessus de ce seuil présentent des risques cardiovasculaires et respiratoires mortels pour leurs habitants. Grande habituée des scandales liés à la pollution, la Chine a d'ailleurs été désignée championne du monde des cancers du poumon en novembre 2013.

Soucieux d'afficher une image positive, la municipalité de Pékin s'est cependant félicitée vendredi de ces résultats. Il a souligné les progrès réalisés par rapport à l'an passé - où le taux s'était élevé à 1.000µg/m3 dans la capitale - et a exprimé sa gratitude envers les Pékinois qui ont remplacé les feux d'artifice par des "fleurs et des substituts électroniques" pour la célébration. Les média locaux relaient l'information selon laquelle le nombre de détaillants autorisés à vendre des pétards et des feux d'artifice a été diminué de 12% sur l'année.

Des mesures insuffisantes

La pollution atmosphérique, accrue par des conditions météorologiques défavorables, notamment des brouillards, a ainsi provoqué une "forte" pollution atmosphérique dans 68 villes du pays, a indiqué vendredi 31 janvier le ministère de l'Environnement, qui va jusqu'à parler de situation "sérieuse" pour 16 d'entre elles.

La Chine, progressivement contrainte à davantage de transparence, cherche à afficher sa volonté de réduire la pollution atmosphérique. Mais ses mesures sont insuffisantes, et n'ont pas empêché un pic de pollution terrifiant durant la première moitié de janvier 2014 (886µg/m3, selon l'ambassade américaine à Pékin).

Depuis octobre 2012, le gouvernement chinois accepte enfin d'installer ses propres stations de mesure de la qualité de l'air dans la capitale. Elle en compte désormais 35, selon Le Monde. La marge de progression reste large.

3,5 milliards de trajets attendus pendant les vacances...

Et 2014 s'annonce décidément sans répit pour l'Empire du Milieu. Après la pollution liée aux feux d'artifice du nouvel an, c'est celle due aux migrations des chinois qui partent en vacances qui peuvent inquiéter les autorités.

chine

Pour la première fois, le moteur de recherche chinois Baidu a mis en ligne une représentation cartographique en temps réel de la grande migration annuelle lors de la fête du Printemps, période durant laquelle les Chinois se réunissent en famille.

On estime ainsi à 3,5 milliards le nombre de trajets qui seront effectués pendant ces vacances, 90% desquels se feront par la route, essentiellement en bus ou en voiture. Ce devrait être la plus grande migration annuelle mondiale. De quoi affoler encore une fois les baromètres de mesure de la pollution dans l'air...

Commentaires 4
à écrit le 01/02/2014 à 17:33
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Et en Allemagne, le pays le plus pollué et pollueur d'Europe !

à écrit le 01/02/2014 à 9:03
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Oh, les vilains Chinois qui veulent vivre aussi bien que nous ! Partir en vacances au lieu de travailler à notre place, quelle horreur ! Il est vrai que, eux montent tandis que nous descendons. Nous ne sommes plus bons qu’à critiquer ceux qui nous d...

le 02/02/2014 à 1:29
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@Voltaire L'écologie, ce n'est pas de la "bien-pensance", c''est une réalité qu'il faut intégrer dans les modèles de développement économique. Les Chinois "montent", ils ont intérêt, par ce qu'en bas, il n'y a plus d'air.

le 02/02/2014 à 12:34
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A quoi leur servira t il de monter comme vous le dites si ils sont tous malades ? OK pour le progrès : mais si ces masses laborieuses respirent la mort toute la journée ,pendant que les donneurs d'ordres se la coulent douce au soleil, je ne vois pas ...

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