De la chute de Ianoukovitch à "l'invasion" russe, une semaine brûlante en Ukraine

Les autorités ukrainiennes dénoncent ce vendredi une "invasion" de la Crimée par des militaires russes. Le président Viktor Ianoukovitch, destitué et en fuite affirme son intention de rentrer dans son pays. Retour sur sept jours sous haute tension en Ukraine.
Kiev craint une "invasion" russe en Crimée et appelle le conseil de sécurité de l'Onu à se réunir.

L'Ukraine se souviendra sans doute longtemps de ces quelques jours de février 2014. Depuis la chute et la fuite de Viktor Ianoukovitch le 22 février jusqu'à l'appel du Parlement à l'Onu ce vendredi, les événements se sont bousculés en Ukraine. En voici un résumé succinct. 

  • Samedi 22: la chute de Ianoukovitch

Dimanche, après plusieurs jours d'affrontements armés dans les rues de la capitale, le président Viktor Ianoukovitch est destitué. Le même jour, l'opposante et ancienne Première ministre Ioulia Timochenko est libérée de prison. Elle s'exprime devant la foule, sur la place Maïdan, l'épicentre de la crise. 

Le Parlement entérine un compromis décidé deux jours plus tôt qui prévoit une élection anticipée le 25 mai. 

  • Dimanche 23: le G20 prépare un plan de soutien

Les ministres des Finances du G20, réunis à Sydney, se préoccupent de la situation. L'Ukraine craint en effet la faillite, puisque l'aide promise par la Russie est désormais suspendue. 

>> L'Ukraine en danger de partition et de faillite

Le président du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov est nommé président par intérim. Il avait été nommé deux jours plus tôt à la tête de l'assemblée, en remplacement  de Volodymyr Rybaka, un proche du président déchu. 

  • Lundi 24: Ianoukovitch "wanted" 

Les Occidentaux s'organisent pour mettre en oeuvre une aide évoquée la veille. Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, se rend dans le pays. De son côté, le pouvoir de transition demande 35 milliards d'euros d'aide. 

Pendant ce temps, un mandat d'arrêt pour "meurtre de masse" est lancé contre Viktor Ianoukovitch, lequel est toujours soutenu par la Russie. Dmitri Medvedev, le Premier ministre russe juge "aberrant" de légitimer un gouvernement "qui est en fait le résultat d'une révolte". 

  • Mardi 25 février

John Kerry, le chef de la diplomatie américaine propose une garantie financière de 1 milliard de dollars en cas de prêt international. Il met en garde la Russie contre toute intervention militaire. 

Le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov émet lui aussi une mise en garde contre toute tentative d'action de la flotte russe en mer Noire.

  • Mercredi 26 février

Le drapeau russe est hissée sur le toit du parlement de Crimée où ont lieu des affrontements entre pro-russes et pro-occidentaux. 

  • Jeudi 27 février: Iatseniouk formera un "gouvernement de kamikazes"

 Moscou promet de respecter les accords sur sa présence militaire dans la partie orientale de l'Ukraine. Pourtant, à la frontière, les troupes russes tiennent des exercices d'urgence. Des manœuvres qui inquiètent les chancelleries occidentales. A Londres , le secrétaire à la Défense Philip Hammond demande des explications aux autorités russes. 

Un Premier ministre par intérim est nommé à Kiev. Arseni Iatseniouk, pro-européen, promet "un gouvernement de kamikazes" pour tenter de remettre le pays d'aplomb. Il prévient: il faudra mettre en place des "mesures extraordinairement impopulaires". 

  •  Vendredi 28 février: Kiev craint une "invasion"

Ce vendredi, c'est la situation des aéroports qui préoccupe le pouvoir de transition à Kiev. Des hommes armés occuperaient l'aéroport de Simféropol la capitale de la Crimée, et bloqueraient également l'aéroport militaire de Sébastopol. Selon les autorités ukrainiennes, il s'agirait de militaires russes. Le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, a aussitôt accusé les forces russes "d'invasion armée et d'occupation".

Craignant, entre autres, une scission de la partie orientale du pays, majoritairement pro-russe, le parlement de Kiev a demandé au Conseil de sécurité de l'Onu de réunir une session extraordinaire. 

La Banque centrale ukrainienne a annoncé vendredi avoir limité à 15.000 hryvnia (1.095 euros) le montant quotidien maximal pouvant être retiré dans les banques du pays, alors que le pays est au bord de la faillite.

Ianoukovitch: "Je suis désolé de n'avoir pas su garder le pouvoir et la stabilité dans le pays"

"L'Ukraine doit rester unie", a lancé Viktor Ianoukovitch lors de sa conférence de presse depuis Rostov, en Russie, ce vendredi. Le président en fuite affirme qu'il rentrera dans son pays avec sa famille lorsque sa sécurité sera assurée. A la question d'un journaliste lui demandant s'il se sentait "honteux", il a répondu par l'affirmative. "Je suis désolé de n'avoir pas su garder le pouvoir et la stabilité dans le pays", affirme-t-il. 

(Article créé le 28/02/2014 à 12:03, mis à jour à 14h40) 

Commentaires 28
à écrit le 01/03/2014 à 16:15
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ça va mal finir !!

à écrit le 01/03/2014 à 13:46
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BH Lévy, Sarko , Flamby , Obamania en quart de finale . Le vainqueur sera opposé à Poutine !

le 02/03/2014 à 13:54
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Et pendant ce temps là, à Gaza, on peut bombarder tranquilllos

à écrit le 01/03/2014 à 13:23
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Obama n'a toujours pas fermé Guantanamo ! Hollande doit toujours rendre l' Afrique aux africains ...

le 01/03/2014 à 16:18
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Obama s'est vu mettre systématiquement des bâtons dans les roues par les républicains pour contrer ses avances!il aurait pu faire beaucoup mieux, car homme ayant des valeurs en tant que chef d'état, c'est extrèmement dommage !

à écrit le 01/03/2014 à 8:53
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La Crimée est majoritairement peuplée de Russes et Russophones, possède une base navale Russe ainsi que de nombreuses entreprises et investissements Russes. Quel culot de la part de la France de pointer du doigt une éventuelle intervention Moscovite ...

le 01/03/2014 à 9:45
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Vous délirez, personne n'a appelé la Russie dans un territoire Ukrainien car vous êtes en Ukraine si vous connaissez le sujet. La Russie n'a aucun mandat elle est sur un territoire souverain. Elle n'a aucun enemis en place. Cà n'avait rien à voir au ...

le 01/03/2014 à 13:18
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@Poutine est un .. Et les américains sont encore sur ce coup là, les déstabilisateurs compulsifs avec comme bars armé, l'Europe leur larbin...!!! Poutine défend sa nation et les intérêts vitaux de la région, si les Russes déployaient des SS 400 en S...

le 01/03/2014 à 20:20
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Ne mélangez pas tout, je ne parle pas du Mali ni de la Centrafrique je parle, au cours de ces 30 dernières annéees des différentes opérations militaires françaises qui ont eu pour but de maintenir des dictateurs acquis à la cause, ou préserver des in...

le 03/03/2014 à 0:05
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Poutine a un bouclier antimissile, informez vous Godrev au lieu de faire de la propagande pour le dictateur Poutine.

à écrit le 28/02/2014 à 18:41
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L'Europe des technocrates a lancé en toute connaissance de cause et sur ordre des américains, une bouée percée et rafistolée aux Ukrainiens, ceux ci se sont jetés dessus et s'aperçoivent maintenant que la bouée pourrie prend l'eau de toute part..

le 28/02/2014 à 22:27
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La Pologne, l'Allemagne de l'Est, la Roumanie, la Tchéquie etc se portent bien mieux depuis qu'elle sont dans l'Euroope des technocrates, c'est mieux que la Russie des dictateurs ou que l'Ukraine des oligarques.

le 01/03/2014 à 22:24
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"...La Pologne, l'Allemagne de l'Est, la Roumanie, la Tchéquie etc se portent bien mieux depuis qu'elle sont dans l'Europe des technocrate..."; Par contre nous, qu'est-ce qu'on c'est pris dans la gueule avec les délocalisations dans ces pays. Pour no...

le 02/03/2014 à 13:55
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Vlad pense comme moi : Marine ça urge!

à écrit le 28/02/2014 à 17:10
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Je suis pour la partition de l'Ukraine: La solution à la crise ukrainienne est toute simple!!! oui c'est la partition de l'Ukraine pour éviter une guerre civile qui menacerait la paix en Europe entière. Les Ukrainiens pro-russes de l'est de l’Ukr...

le 28/02/2014 à 22:34
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Poutine préfère une zone tampon afin d'éviter que la révolution et la concurrence se propagent à la Russie. Et les ukrainiens sont majoritairement pour l'unité, voyez Yanoukovitch lui-même et pourtant pro-russe. De plus çà ne résoudra pas les problèm...

à écrit le 28/02/2014 à 16:12
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L'avenir de l'Ukraine se joue entre la Russie et les lobbies européens. Comme pour les autres entrées les politiques sont là pour le début de l'opération puis va arriver rapidement mais en coulisses les lobbies européens pour démontrer le bien fondé ...

le 28/02/2014 à 22:32
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Votre analyse est erronée car les coûts ne sont pas si bas en Ukraine qui a un problème énergétique par exemple et çà n'empêche pas bien d'autres pays du monde de faire du dumping. L'Europe est plutôt une chance comme on le voit avec les avantages de...

le 01/03/2014 à 13:31
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Et si les islandais n'en veulent pas, c'est qu'ils sont bien perspicaces, l'Europe a accru son chômage de 63 % dans les pays Europe ZE en ...10ans, alors qu'il est resté stable dans les pays d'Europe hors ZE, tout est dit.. L'Europe est une créatio...

le 01/03/2014 à 16:19
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+ UN !

le 02/03/2014 à 1:27
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Godrev : Vous faites des comparaisons de pays a des stades très différents comme de niveaux de salaires et aspects sociaux etc. Donc comparaisons parfaitement trompeuses. L'Europe et la zone euro ont au contraire bien amorti une crise (comparez les e...

à écrit le 28/02/2014 à 13:48
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Poutine ne lâchera pas la Crimée et la rive gauche du Dniepr . La tentation européenne de la moitié ouest du pays est sympathique mais non viable sans une perfusion de 10 ans minimum de l' Europe . C'est à prendre où à laisser ...

le 28/02/2014 à 22:36
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Vous oubliez que Poutine est mortel et que même dans son pays il y a des opposants. Il peut mourrir cette nuite (et on le regrettera pas).

le 01/03/2014 à 8:19
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@poutine dehors idem pour Hollande.

à écrit le 28/02/2014 à 13:09
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pauvres ukrainiens ils n'ont pas encore tout vu , les solutions européennes prennent déjà l'eau que la russie commence sa partie d'échecs et elle risque de la gagner , aucun européen de l'euro n'est prêt a débourser son porte feuille pour l'économie ...

le 28/02/2014 à 15:16
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Que les ukrainiens ne rêvent pas trop ils n'ont qu'à regarder la situation de cette Europe qui décline. En plus qu'ils regardent le niveau de nos politiques et ils comprendront, comme exemple ils ont Flamby, montegourde et Walls le petit qui se prend...

le 28/02/2014 à 22:41
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L'Ukraine a vu le spectaculaire redressement de la Pologne, Allemagne de l'Est, Roumanie, Tchéquie, Slovaquie etc gra^ce à l'Europe et ils ont compris que la Russie du dictateur Poutine ne faisait que les soumettre tout comme en son temps Staline. Do...

le 03/03/2014 à 1:30
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@Henri: donc, tu nous dis que l'Ukraine est intéressée par les subsides de l'Union européenne. Reste à savoir si les contribuables européens veulent et ont toujours les moyens de distribuer tant de largesses :-) et comparer Poutine et Staline relève ...

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