La Serbie élit son Parlement ce dimanche

Les électeurs serbes se rendront aux urnes ce dimanche pour désigner leurs parlementaires. La victoire est promise au Parti serbe du progrès, le parti conservateur qui domine la coalition au pouvoir.
Le SNS, le parti conservateur est favori ce dimanche

Quelque 6,7 millions de serbes ont commencé à voter dimanche pour renouveler leur parlement dans des législatives anticipées que les conservateurs (SNS) devraient remporter, forts de l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

Les bureaux de vote ont ouvert à 06H00 GMT et doivent fermer à 19H00 GMT. Les premiers résultats sont attendus dans la nuit.

Le Parti serbe du progrès annoncé en tête

S'il pouvait y avoir un dilemme, il porterait sur l'écart que creusera face à ses adversaires le Parti serbe du progrès (SNS), la formation pro-européenne du puissant vice-Premier ministre sortant Aleksandar Vucic qui domine la coalition au pouvoir.

"Je souhaite que la Serbie poursuivre sa lutte contre la corruption, qu'elle s'emploie à faire progresser son économie, qu'elle puisse accroître le nombre d'emplois et pour cela des réformes douloureuses sont nécessaires, des réformes structurelles, l'adoption de lois délicates d'ici juin, juillet, avant la pause estivale", a dit Aleksandar Vucic après avoir voté.

"Je ne m'attends à aucun changement notable. Tout cela est organisé encore une fois sur le dos du peuple", a déclaré Borivoje Mikic, un retraité, après avoir rempli son devoir électoral.

Jadis au ban des nations, en raison de son rôle dans les conflits qui ont marqué le démantèlement sanglant de l'ex-Yougoslavie, la Serbie a réussi à surmonter cette image.

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le gouvernement du SNS a amélioré d'une manière spectaculaire les relations avec l'ancienne province serbe du Kosovo, où la majorité albanaise a proclamé son indépendance en 2008.

Malgré une situation économique particulièrement difficile, le SNS est néanmoins crédité de 44% des intentions de vote, selon les sondages, soit le double de son score de 2012.

Le Parti socialiste (SPS), son principal allié du Premier ministre sortant Ivica Dacic, arrive loin derrière en deuxième position avec 13,9% des intentions de vote.

La principale force d'opposition, le Parti démocratique (DS), chute à 11% alors qu'il avait obtenu le double lors des législatives de 2012, lorsqu'il a été évincé du pouvoir.

Six partis et coalitions sur les rangs

Au total, six coalitions et partis devraient, selon les sondages, se partager les 250 sièges du Parlement. Le leader du SNS, Aleksandar Vucic, 44 ans, a affirmé avoir convoqué des élections anticipées afin d'"obtenir le soutien le plus fort possible pour transformer la Serbie en un État moderne européen".

Mais les perspectives économiques sont sombres pour ce pays de 7,1 millions d'habitants, où le chômage frappe 20,01% de la population et où le déficit budgétaire est pour la quatrième année consécutive supérieur à 7% du PIB.

Le Kosovo, dont Belgrade refuse farouchement de reconnaître l'indépendance, a été quasiment absent des thèmes abordés au cours de la campagne électorale qui s'est concentrée sur le redressement de la situation économique.

Selon des analystes, M. Vucic - jadis un des pionniers de l'ultranationalisme serbe, désormais engagé corps et âme à la cause de l'intégration européenne de son pays -, compte également mettre à profit le soutien particulièrement important dont il jouit au sein de l'électorat après plusieurs arrestations spectaculaires de richissimes hommes d'affaires, dans le cadre de la lutte contre la corruption et le crime organisé.

Un taux de chômage supérieur à 20%

Mais les perspectives économiques restent sombres en Serbie où la bureaucratie est reine et où le secteur public étouffe le budget annuel d'environ huit millions d'euros avec ses 700.000 fonctionnaires sur un total de 1,7 million d'employés au niveau national.

Le chômage frappe 20,01% des 7,1 millions d'habitants de ce pays des Balkans, où le déficit budgétaire est pour la quatrième année consécutive supérieur à 7% du PIB.

La dette publique dépasse les 60% du PIB et le salaire mensuel moyen tourne autour de 350 euros.

Fitch a sanctionné

A la mi-janvier, l'agence de notation Fitch a dégradé la note de la Serbie de "BB+" à "BB-" sanctionnant ainsi les hésitations de l'État à engager des réformes structurelles impopulaires.

Fief de l'actuelle opposition depuis quatorze ans, Belgrade élit également son maire, dimanche, un siège qui risque lui aussi d'être raflé par les conservateurs du SNS.

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