Moscou admet que son économie est en crise pour la première fois

Le gouvernement russe a pour la première fois reconnu que l'économie russe présentait des signes de crise. De nombreux économistes prédisent une entrée prochaine du pays en récession.
Les Etats-Unis se tiennent prêt a imposer de nouvelles sanctions contre la Russie mais la diplomatie peut encore permettre de résoudre la crise, a dit lundi Barack Obama. (Reuters/Sergei Karpukhin)

"La situation économique montre clairement des signes de crise". L'analyse est signée Sergueï Beliakov, ministre russe adjoint de l'Economie. C'est la première fois que le gouvernement russe admet que son économie était en crise.

Auparavant Moscou se bornait à affirmer qu'une croissance même ralentie pourrait absorber le choc de sanctions consécutives au référendum en Crimée.

Milliards de dollars évaporés

En Russie, les marchés, qui ont vu ces dernières semaines s'évaporer des milliards de dollars, attendent de connaître l'ampleur exacte des sanctions occidentales après le référendum de dimanche plébiscitant le retour de la Crimée dans le giron russe.

Les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles se sont entendus lundi sur la deuxième phase de la "riposte graduée" aux actions russes en Ukraine en sanctionnant une vingtaine de personnalités impliquées dans le rattachement de la Crimée à la Russie.

L'administration américaine a imposé pour sa part un gel des avoirs et une interdiction de voyage à 11 responsables ukrainiens et russes impliqués dans la crise en Crimée, dont deux sont des proches collaborateurs de Vladimir Poutine.

Acteurs de l'économie nerveux

Les Etats-Unis se tiennent prêt a imposer de nouvelles sanctions contre la Russie mais la diplomatie peut encore permettre de résoudre la crise, a dit lundi Barack Obama lors d'une brève déclaration.

En attendant d'en savoir plus, les acteurs de l'économie russe sont nerveux. Des économistes prédisent une entrée de la Russie en récession et ils sont nombreux à avoir révisé à la baisse leurs prévisions de croissance à la suite de la pire confrontation entre la Russie et l'Occident depuis la chute du Mur de Berlin.

Vladimir Kolitchev et Daria Isakova, économistes chez VTB Capital, ont publié une note lundi indiquant :

Nous révisons notre prévision de croissance annuelle à 0,0% et voyons des risques de récession si l'incertitude demeure élevée de manière prolongée et/ou si des sanctions sévères sont imposées.

Les plus récentes prévisions du ministère de l'Economie, publiées avant l'escalade de la crise en Ukraine, anticipaient une croissance autour de 2% cette année.

Soutenir le rouble

Depuis que Vladimir Poutine a déclaré le 3 mars que la Russie avait le droit d'intervenir en Ukraine pour protéger les populations russophones, les économistes n'ont cessé de l'avertir que Moscou risquait de payer une telle politique au prix fort.

L'indice MICEX de la Bourse de Moscou a déjà effacé plus de 47 milliards d'euros en capitalisation et la Banque de Russie a dû puiser plus de 11 milliards d'euros dans ses réserves pour soutenir le rouble. La semaine dernière, le MICEX a perdu 76% et l'indice RTS, libellé en dollars, a chuté de plus de 8%.

Ces indices se sont toutefois nettement redressés lundi, le MICEX s'adjugeant 3,74% et le RTS gagnant 4,91%, certains investisseurs voulant croire que les sanctions occidentales n'auront qu'un impact limité.

La fuite des capitaux s'est elle intensifiée et pourrait s'accélérer, selon l'ancien ministre des Finances Alexei Koudrine et plusieurs économistes, à 36 milliards d'euros pour le seul premier trimestre 2014, contre 45 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année 2013.

Commentaires 6
à écrit le 18/03/2014 à 12:52
Signaler
Il suffit que la Russie suspend les ventes de Peugeot pour un mois...et c`est 1-2 usines de moins en France...

le 18/03/2014 à 13:56
Signaler
Non, les ventes de PSA y sont assez faibles et basées principalement sur la production locale

à écrit le 18/03/2014 à 9:42
Signaler
C'est une confirmation que les sondages sont comme les matières grasses : mieux vaut un bon Hollande à 15% qu'un mauvais Poutine à 71%

à écrit le 18/03/2014 à 8:47
Signaler
Poutine désire que le conflit ne soit qu' économique.

le 18/03/2014 à 19:36
Signaler
Voyez-vous je pense que ce sont les Américains qui ont ce désire, mais ils faut être sûre qu'on soit bien brouillé avec les Russes avant. En effet, les US cherchent des débouchés pour leur gaz de schistes, fallait donc mettre hors jeux la Russie, Voi...

le 23/03/2014 à 0:04
Signaler
ouais et c'est Obama qui a convaincu Poutine d'envahir la Crimée ... mais quand il faut trouver une façon d'accuser les USA, même l'absurde est autorisé, pas vrai ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.