L'espionnage sur internet par les Etats menace la démocratie, a estimé mercredi Larry Page, le patron de Google, lors d'une conférence à Vancouver au Canada.
"Nous avons besoin d'un débat" a ajouté le cofondateur du géant de l'internet, sans quoi "nous ne pouvons avoir une démocratie qui fonctionne".
Pour la transparence, mais pas totale
Maintenant la thèse selon laquelle Google n'a pas coopéré avec la NSA, il s'est dit déçu des agissements "secre[ts]" du gouvernement américain. Face à des programmes comme Prism, qui permet à la NSA d'accéder aux communications qui transitent via Google, Facebook, Skype ou Yahoo, le PDG américain a plaidé pour une transparence accrue. Au moins sur les méthodes des agences de renseignement. Pour autant, il a reconnu la nécessité de laisser dans l'ombre les documents sensibles liés aux menaces terroristes.
Non à l'espionnage en ligne... sauf pour le secteur privé
Le PDG américain s'inquiète surtout des conséquences financières de ces scandales. L'affaire Snowden, du nom de l'informaticien qui a révélé au monde le programme de surveillance de la NSA, a rendu certains internautes réticents à communiquer leurs données privées à Google.
"Ce qui me préoccupe c'est que nous jetions le bébé avec l'eau du bain", a-t-il déclaré. L'informaticien a insisté sur les usages bénéfiques de ces "Big data", ces masses de données privées collectées par les géants de l'internet, notamment à des fins médicales. Celles-ci permettraient par exemple aux patients de choisir leurs médecins ou de développer de nouveaux traitements, a expliqué le milliardaire américain.