Ukraine : les tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Russie s'accentuent

Les États-Unis vont fournir à l'Ukraine une aide de 50 millions de dollars (36 millions d'euros) pour permettre au pays de se gouverner seul, sans "intimidations" étrangères. Le vice-président américain met en garde la Russie contre l'isolement qu'elle encourt en soutenant les séparatistes.
Joe Biden accuse Moscou d'encourager les troubles dans l'Est de Ukraine en appuyant les pro-russes, qui comptent organiser un référendum sur leur statut dès le 11 mai . (Photo : Reuters)

La diplomatie américaine est omniprésente en Ukraine, tout comme le sont les troupes russes, positionnées à sa frontière. La Maison blanche a réaffirmé son appui au gouvernement intérimaire de Kiev mardi, en s'engageant à lui fournir une aide de 50 millions de dollars (36 millions d'euros).

  • Une première aide financière et matérielle

Ce soutien peut paraître limité comparé aux prêts d'un milliard de dollars déjà promis, mais il confirme l'engagement des Américains en faveur des autorités pro-européennes. Outre ce plan, Washington va livrer du matériel militaire non-létal, tel que des véhicules ou des appareils de transmission radio, pour un montant de 8 millions de dollars (5,8 millions d'euros).

La Maison blanche explique : 

"Les États-Unis s'engagent à assurer aux Ukrainiens la possibilité de définir seuls l'avenir de leur pays, sans avoir à subir les intimidations ou les mesures de coercition de forces étrangères".

Washington souligne que 11,4 millions de dollars sur les 50 prévus sont destinés à aider "au bon déroulement" de l'élection présidentielle du 25 mai. Le gouvernement américain se dit par ailleurs prêt à fournir, à la suite de ce scrutin, un nouveau soutien à Kiev.

  • Joe Biden met en garde la Russie contre "l'isolement"

Présent depuis lundi à Kiev, le vice-président américain Joe Biden a prévenu la Russie du risque "d'isolement" qu'elle encourt si elle maintient ses troupes à la frontière de l'Ukraine et continue de soutenir les insurgés séparatistes dans l'Est.

Il accuse Moscou d'encourager les troubles dans cette région en appuyant les pro-russes d'Ukraine, qui comptent organiser un référendum sur leur statut dès le 11 mai pour couper les ponts avec Kiev. Une attitude qui balaye les espoirs d'apaisement nés de la signature jeudi à Genève du compromis international sur un désarmement. Joe Biden a martelé devant la presse, aux côtés du Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk :

"Il est temps de cesser de parler et de commencer à agir. Nous devons voir des mesures prises sans délai, le temps est compté. Moscou doit retirer ses troupes et cesser de soutenir des hommes qui se cachent derrière des masques". 

Le vice-président a également prévenu la Russie que si "elle continuait ses provocations", elle risquait de subir de nouvelles contraintes économiques et plus "d'isolement".

  • Moscou prêt aux sanctions

Les Etats-Unis ont déjà appliqué des sanctions contre de hauts responsables russes, de l'entourage du président Vladimir Poutine. Ils menacent désormais de s'en prendre à des secteurs entiers de l'économie russe, déjà au bord de la récession, fragilisée par de massives fuites de capitaux.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a répondu mardi, dans un discours devant la Douma (chambre basse du Parlement) :

"C'est une voie sans issue. Mais si certains de nos partenaires occidentaux décident tout de même de s'y engager, nous n'aurons pas d'autre choix que de faire face avec nos propres forces. Et nous gagnerons". 

Le compromis sur le désarmement des pro-russes et l'évacuation des bâtiments occupés - signé entre les Etats-Unis, la Russie, l'Ukraine et l'Union Européenne  - semble donc déjà bien loin. Le président par intérim Olexandre Tourtchinov a estimé que les actions, attribuées à "la Russie et ses unités terroristes mettent une croix" sur l'accord de Genève. Alors que l'UE a appelé à nouveau aujourd'hui "toutes les parties" à appliquer le compromis.

Commentaires 17
à écrit le 23/04/2014 à 15:15
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Pourquoi vouloir faire une "Europe unie" si c'est pour accepter encore et toujours que les Américains viennent faire les soldes de leur armement au lieu de s'occuper de leurs réels problèmes de société chez eux ?

à écrit le 23/04/2014 à 9:53
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La crédibilité des U.S.A a bien pris "du plomb dans l'aile" depuis 2001 et l'Europe s'en aperçoit tout les jours... mais pas forcement l' U.E..qui applique la doctrine!

à écrit le 23/04/2014 à 8:59
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jusqu'où les américains vont s'ingérer dans le dossier ukrainien ? , on a vu la meme chose dans le cas polonais en 1939 , l'Angleterre et la france avaient déclarés la guerre a l'Allemagne qui était plus puissante militairement a l'époque on a vu en ...

à écrit le 22/04/2014 à 21:00
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Trotsky avait raison la Russie n'et pas mature en ce monde .

à écrit le 22/04/2014 à 20:04
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Je propose d'envoyer un bataillon de tirailleurs trolls cyclistes (vu que c'est tout ce que la ridicule Europe est capable d'aligner) à la frontière est de l'Ukraine. Nul doute que ça va impressionner Vladimir !

le 22/04/2014 à 20:40
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@les trolls...: heureusemnet qu'il y a eu et qu'il y a toujours dans l'Histoire des gens plus courageux et visonnaires, faute de quoi nous serions tous encore des serfs :-)

le 22/04/2014 à 20:50
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Mais oui mon patoune, heureusement que tu es là pour nous le rappeler. Au fait, comment vont tes affaires en Russie, ce formidable eldorado que tu nous vantais il y a peu ?

le 22/04/2014 à 21:17
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@patounet: j'ai retiré mes billes (avec bénéfices à la clé) étant donné que la situation a changé :-) je ne vante jamais rien, ni personne, je constate et j'agis en fonction de mes intérêts :-) certains feraient bien de prendre de la graine au lieu d...

le 22/04/2014 à 22:11
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Oui, on sait : les pays sont des "hôtels" pour les gens comme toi. Tu passeras nos amitiés à Botul et à Attila !

le 22/04/2014 à 23:10
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@@patoche: la vie est un combat permanent où pleurnicher et jalouser les autres ne sert à rien :-) aide-toi, le ciel t'aidera dit-on, non :-)

le 23/04/2014 à 6:15
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Côté ''pleurniche", personne ne peut dépasser notre patoche !

à écrit le 22/04/2014 à 17:12
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Le fondateur du premier réseau social russe, VKontakte (VK, « en contact » en français), Pavel Dourov, a annoncé mardi 22 avril qu'il avait quitté son pays, évoquant des tensions avec les autorités. « Je ne suis pas en Russie, et je n'ai aucune inten...

le 22/04/2014 à 19:36
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Faut arrêter l'intox... C'est sur que le fondateur de Facebook à trop à perdre s'il tente de refuser que le gouvernement américain puisse avoir accès à toute les données personnelles. C'est étonnant de voir ce genre ce genre de commentaire, quand on ...

le 22/04/2014 à 20:01
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Apparemment VK n'est pas menacé de prison comme l'est Snowden... qui lui est installé en Russie, ou autre Manning, installé dans une geole aux USA pour de nombreuses années.

le 22/04/2014 à 20:36
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Arrêtons l'idéologie, il est clair que les pratiques d'espionnage existent dans tous les pays. Je suis surpris que Snowden se soit laissé manipuler aussi facilement, ou peut-être était-ce une conditon sin equa non de la prolongation de son séjouren R...

le 22/04/2014 à 22:12
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Oui arrêtons l'idéologie : tant qu'il y a des pantalons pour unijambistes à vendre, c'est le principal !

le 23/04/2014 à 0:27
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@patriiicck: si la métaphore du pantalon pour unijambiste fait référence à nos propres intérêts et uniquement nos propres intérêts européens, je suis tout à fait d'accord :-)

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