Le Financial Times à la charge de Thomas Piketty. Dans son édition de samedi, le quotidien britannique pointe des erreurs de calcul commises, selon lui, par l'économiste français dans son dernier ouvrage Le Capital au XXIe siècle.
"Les données sous-tendant les 577 pages de la somme du professeur Piketty, qui a dominé la liste des meilleures ventes au cours des dernières semaines, contiennent une série d'erreurs qui ont faussé ses conclusions", affirme le journal.
"Piketty-mania"
Publié en France aux éditions du Seuil en septembre, le livre a suscité aux Etats-Unis et au Royaume-Uni une véritable "Piketty-mania", selon l'expression utilisée par la presse. Dans les deux pays, et alors même que l'ouvrage n'était pas encore sorti dans les librairies en Grande-Bretagne, il s'était déjà vendu fin avril à plus de 200.000 exemplaires.
Selon Paul Krugman, Prix Nobel d'économie et influent chroniqueur du New York Times, l'ouvrage changerait "la manière de réfléchir sur la société et de faire de l'économie".
"Nouveau marxisme"
La thèse centrale du livre consiste à dire que les inégalités économiques n'ont jamais été aussi fortes depuis les années menant au premier conflit mondial en 1914.
Thomas Piketty, dont lés théories ont ainsi pu être qualifiées de "nouveau marxisme", a écumé colloques et conférences aux Etats-Unis et en Europe, afin de dénoncer l'extrême concentration des richesses et plaider pour une plus forte taxation du capital, via notamment un impôt mondial. Il a aussi été reçu mi-avril à la Maison Blanche et au ministère américain des Finances.
Erreurs de transcription?
Mais ses conclusions resposeraient sur des calculs erronés, selon le FT.
"Dans ses feuilles de calcul, (...), il y a des erreurs de transcription à partir des sources originales et des formules incorrectes", assure le journal économique, pour qui "il apparaît également que certaines données sont sélectionnées ou construites sans source originale".
Le FT rappelle que deux économistes de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, avaient été contraints l'année dernière de publier un rectificatif de leur étude controversée sur l'impact de la dette publique sur la croissance, après la mise au jour d'erreurs "similaires".