Comment l'OCDE teste les "compétences financières" des adolescents de 15 ans (PISA)

Les connaissances économiques des élèves français seraient relativement moins vastes que celles qu'ils détiennent dans d'autres matières, et inférieures à la moyenne de l'OCDE, selon une rapport Pisa publié ce mercredi. Mais au fait, que leur était-il demandé exactement ?
Marina Torre
1068 Français de 15 ans ont été interrogés en 2012 pour le test de l'OCDE.

Les jeunes français, bonnets d'âne en économie, vraiment? Les résultats de l'évaluation de la "culture financière" des jeunes, réalisée en 2012 par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) de l'OCDE, sont tombés ce mercredi. Il apparaît que les Français âgés de 15 ans testés pour cette enquête ont obtenu en moyenne des résultats relativement plus faibles que dans d'autres matières comme les mathématiques et la compréhension de l'écrit.

Un élève sur cinq n'a pas le niveau de compétence de base

En outre, les auteurs de ce rapport écrivent notamment:

"Les résultats des élèves français en culture financière sont inférieurs à la moyenne des 13 pays et économies de l'OCDE ayant participé à l'évaluation. Environ un élève sur cinq (19.4%, contre 15.3 % en moyenne dans l'OCDE) n'atteint pas le niveau de compétence de base (niveau 2) en culture financière."

D'après son classement, les meilleurs sont les jeunes Chinois de Shanghai, suivis des Belges appartenant à la communauté flamande, puis des Estoniens. Les "compétences financières" des jeunes français seraient cependant supérieures à celles des jeunes slovènes, espagnols, croates, israéliens ou italiens, avant derniers. 

L'OCDE pointe par ailleurs des écarts sociologiques - les élèves des catégories favorisés ayant de meilleurs résultats - plus importants en France que dans les 17 autres régions ou pays où le test a été effectué.

Qu'est-ce que la "culture financière"

Ce test est censé renvoyer à la "culture financière" des élèves, laquelle est définie comme suit:

Par renvoi à la "connaissance et à la compréhension des concepts et risques financiers ainsi qu'aux compétences, à la motivation et à la confiance nécessaires pour utiliser cette connaissance et cette compréhension pour prendre des décisions fondées dans un large éventail de contextes financiers, pour améliorer le bien-être financier des individus et de la société, et pour participer activement à la vie économique. "

Qu'était-il demandé exactement aux 29.000 élèves dont 1068 Français interrogés pour ce test? Pendant 60 minutes, ils devaient répondre à une série de questions plus ou moins pratiques portant sur la gestion des finances personnelles d'un ménage, les risques financiers, ou encore les droits affectés à certains services financiers.

Il leur était par exemple demandé d'identifier, dans une liste, les facteurs pouvant affecter à la hausse ou à la baisse le montant d'une police d'assurance pour une moto, de lire un bulletin de paie, ou de déterminer ce qu'une banque peut ou ne peut pas demander par mail à un client.

Les priorités de Claire et ses amis

En guise de cas concret, il leur a également été posée la question suivante, censée permettre d'évaluer le sens des "priorités" d'un élève dans la gestion de son budget. 

OCDE PISA claire et ses amis

Un autre domaine était également exploré: l'identification d'une information financière et sa mise en contexte à travers le cas du cours de l'action d'une entreprise fictive. A partir d'un graphique, les élèves devaient calculer un taux de croissance et déterminer quel était le meilleur moment pour "acheter". En l'occurrence, la réponse attendue consistait à citer le mois où le cours affichait son plus bas niveau (la notion d'incertitude ayant été évacuée de la question).

Biais culturel? 

Les tests PISA sont régulièrement critiqués par des spécialistes de l'éducation ou des sociologues, moins pour leur méthodologie que pour les conclusions à en tirer. Ils évaluent en effet des connaissances ou des compétences qui ne sont parfois pas jugés prioritaires dans certains pays et seraient donc victimes d'un biais culturel

Marina Torre
Commentaires 4
à écrit le 10/07/2014 à 9:18
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un excellent article qui dénote quand meme qu'en france les ados défavorisés le restent sur le plan économique c'est pas les aider a monter leur boite et se projeter sérieusement dans l'avenir , quand aux favorisé via leurs parents ils n'ont heureuse...

le 10/07/2014 à 11:35
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pour la faire courte : merci de ne pas confondre culture economique et bosse du commerce. Que l'on sache les fameuses "banlieues defavorisées" n'empechent pas le commerce sur les marché de nombre defrancais ou d'etrangeres ayant des attaches au maghr...

à écrit le 09/07/2014 à 18:39
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Comme c'est curieux , dans cette étude ne participent pas : l'allemagne, la grande bretagne , la hollande, la finlande. Et curieux on ne dit pas que l'espagne , l'italie israel sont moins bien classé que la france et que la russie est au meme niveaux...

à écrit le 09/07/2014 à 15:07
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C'est sûr. On sent la culture économique bouillonner dans ces questionnaires.

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