Suggérée par un professeur britannique pour lutter contre le stress au travail, la semaine de quatre jours faisait déjà débat. Mais le milliardaire mexicain Carlos Slim hausse encore la barre. Intervenant à une rencontre du milieu d'affaires au Paraguay, le deuxième homme le plus riche du monde selon Forbes - son patrimoine, estimé à 72 milliards de dollars, est devancé seulement par celui de Bill Gates, de 74 milliards de dollars - est allé jusqu'à défendre la semaine de trois jour de travail, rapporte le site Paraguay.com.
Trois journées bien chargées, certes, puisque l'entrepreneur mexicain imagine que chacune dure onze heures. Mais un total hebdomadaire de trente-trois heures de toute manière en deçà de la semaine mexicaine actuelle, qui atteint les quarante-huit heures.
Une alternative à la retraite
Une telle évolution correspondrait, aux yeux de l'homme d'affaires, à la "transformation radicale" du travail qui s'impose selon lui aujourd'hui. Elle aurait en premier lieu le mérite de résoudre les problèmes liés au vieillissement de la population, qui rend inéluctable le recul de l'âge de la retraite.
Dans un avenir proche, "les gens vont devoir travailler plus longtemps, jusqu'à 70 ou 75 ans, et travailler seulement trois jours par semaine, peut-être onze heures par jour", a-t-il notamment prédit.
Et d'expliquer que le sujet de la retraite provient de l'époque où l'espérance de vie était de 65 a 75 ans, alors qu'"actuellement, la moyenne est de 86 à 90 ans".
Continuer de profiter de l'expérience des personnes âgées
Selon le "self made man", qui a commencé sa carrière en vendant des friandises et des boissons aux membres de sa famille à l'âge de 10 ans, affirme que réduire le nombre des jours hebdomadaires travaillés aurait deux autres mérites: contribuer à la créativité des travailleurs ainsi qu'à la création de nouveaux emplois.
"La société industrielle a favorisé le travail physique, maintenant dans la société de la connaissance l'expérience et le savoir que possèdent les personnes âgées est vital", observe-t-il.
"Avec trois jours de travail par semaine, nous aurions davantage de temps pour nous détendre, et avoir une meilleure qualité de vie. Cela serait également une excellente façon de créer de nouvelles activités de divertissements et de loisirs", souligne l'entrepreneur.
L'exemple à Telmex
Carlos Slim ne se limite toutefois pas à parler. Selon le Financial Times, ses théories sont déjà partiellement à l'œuvre dans Telefonos de Mexico (Telmex), entreprise publique qu'il a sortie de la faillite lorsque, dans les années 90, il a gagné l'appel d'offres pour sa privatisation et qui est aujourd'hui la plus importante et solide du Mexique.
A Telmex, selon les conventions collectives en vigueur, les salariés ayant commencé à travailler très jeunes peuvent prendre leur retraite avant d'avoir 50 ans. Mais le patron a institué un programme permettant à ceux qui le veulent de continuer à travailler quatre jours par semaine, en gardant intégralement leur salaire, explique le FT. Toujours actif à à 74 ans, l'entrepreneur donne par ailleurs lui-même l'exemple.
Sujets les + commentés